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L’insouciance et le Je ne sais pas

A la nuit tombée quand les oiseaux font leur petit dodo et que les volets sont fermés, je lui chuchote à l’oreille des mots doux. Délicatement, elle s’endort et l’insouciance de cet enfant devient cette chose-là la plus importante. Cette chose à serrer fort dans son âme, cette chose à conserver dans une petite boîte secrete remplie de mots doux. L’insouciance. Soudain, elle rouvre les yeux pour me demander où il est papa, il travaille lui dis-je d’une sûreté qui n’est que fictive. Quelques secondes après, je la sens s’abandonner à cette insouciance, lui faisant confiance aveugle comme aux bras de Morphée.

L'insouciance et le Je ne sais pas

Et puis un je ne sais pas. Un je ne sais pas qui me survient et ouvre férocement avec de grosses épingles mes petits yeux remplis de fatigue. Un je ne sais pas quoi faire, quoi dire, quoi penser, quoi écrire. J’y pense moi aussi à l’insouciance de mon enfance et me dis que j’aimerais bien la rattraper. Quant à ma petite boîte secrete remplie de mots doux, je la prends au vol en plein milieu d’un de mes nombreux cauchemars éveillés. Les mots, d’une calligraphie intacte ne veulent plus rien dire, j’essaye de mettre de l’ordre dans ce tas de lettres désinvoltes.

Mais je ne sais toujours pas. Je me retourne, et retourne encore, je veux dormir et j’entends son souffle signe de vie. Accroupie, raidie, je guete la vie ! Le noir de la pièce et le vent qui souffle. Les cauchemars recommencent et l’insouciance qui ne revient toujours pas. Je décide de faire front à ces cauchemars et j’enfile ma robe de chambre, je me lève avec une tranquillité qui n’est aussi que fictive. J’écoute les bruits et je descends. Je me mets à pianoter. Je travaille, je traduis le tourisme et le prêt-à-porter, j’écris le décryptage numérique. Je travaille, je travaille parce que je ne sais pas, je ne sais plus rien faire, rien dire, rien penser. Les minutes sont des heures dans cette noirceur de la nuit.

Soudain, cinq heures sonne. Il est là. Je respire profondément. On se serre dans les bras et on monte trouver notre lit. Elle est là, elle et son insouciance. La vie ! On lui fait des bisous. Je me pose. Sept heures, le lever et son lot de quotidien. Mon coeur est aussi lourd que mes paupières. Très lourd.

Je ne sais pas les mots.
Je ne sais plus l’insouciance.

Je respire, je travaille, je ne dors plus. Il me manque. J’ai peur. J’ai sommeil. Et quand il rentre, je me pose. Je ne dors plus. Voilà mes cinq jours de silence. Cinq jours et une éternité. Un mois de novembre sombre et ses cinq jours passés à ne plus rien savoir, à vous lire en diagonale parce que les mots font trop mal.

Insouciance où es-tu parce que moi je ne sais plus 

Margarida

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