Vie à l'étranger

De nuages et de déménagements

Déménagements et vie à l'étranger

De nuages

J’ai toujours pensé que voyager en avion entraîne une sorte de faille spatio-temporelle qui favorise que le cerveau se mette en mode réflexion. Avant, avant d’être maman, je veux dire, je voyageais les yeux fermés, je me laissais emporter et je pensais à toutes ces choses que je venais de vivre et toutes ces autres qui m’attendaient. Une façon, en quelque sorte, de préparer le corps et l’âme aux différences entre un ici et un là-bas, qu’un avion, je ne sais pas pour quelle raison, s’entête à vouloir mettre en évidence. Désormais, désormais que je suis mère, je veux dire, je n’ai pas le temps de penser. Enfin, pour être plus exacte, je n’ai pas la possibilité de laisser mon cerveau réfléchir à des aspects trop spirituels. C’est-à-dire que maintenant, seule avec une enfant de trois ans et demi, j’ai juste le temps de penser à sortir les crayons couleurs, le cahier qui va avec, le petit goûter, faire attention à ne pas prendre trop de place de peur que le voisin ne se plaigne pas, répondre aux milliers de questions qui fusent, et pourquoi et pourquoi… la lumière verte s’éteint et se rallume, et pourquoi il faut plier la tablette et pourquoi on fume avec un bâton (oui, je crois que ma fille n’a jamais trop vu quelqu’un fumer et l’image de la cigarette lui rappelle sans doute un petit bâton! Les temps ont changé!), et pourquoi je ne peux pas fermer la fenêtre, enfin bref, du temps pour réfléchir, je n’en ai pas beaucoup! (Et un coucou spécial pour toutes ces mamans qui voyagent seules avec ses enfants en bas âge!)

Mais je disais, donc, que l’avion et les aéroports on toujours ce petit plus particulier qui fait qu’on apprécie davantage tout ce que nous avons devant nous et ce que nous laissons derrière. Que ce soit quand on voyage en mode touriste ou parce qu’on va de notre chez nous là-bas à notre chez nous ici. Et c’est là que je voulais en venir, en fait.

Déménagements et vie à l'étrangerDéménagements et vie à l'étrangerDéménagements et vie à létranger

De déménagements…

Cela fait exactement 14 jours que nous sommes rentrées de l’autre chez nous (nous adorons dire que nous avons deux maisons, deux lieux, deux bases) mais cette fois-ci c’est encore un peu différent. Ce mois-ci on vit parmi des cartons (le bordel ! -dans ma tête surtout !). Des cartons de déménagement qui nous amèneront dans 9 jours exactement à une autre maison. Une autre maison ? Que des maisons ! Et c’est ainsi que, de fil en aiguille, les souvenirs sont remontés et j’ai vu défiler dans ma petite tête toutes ces maisons, toutes ces villes, toutes ces rues, tous ces amis. Bien sûr (il faudrait même que je l’écrive en majuscule), je suis très très contente de cette aventure nommée construction que nous traversons depuis deux ans (oui, c’est un peu long quand même) parce qu’il s’agit d’un joli projet de famille, une sorte d’aboutissement. Mais, au fond, quand pendant des années on a sauté de déménagement en déménagement, je trouve que notre joie et notre excitation sont plutôt modérées car, en fin de compte, nous avons du nous habituer, par le passé, à vivre avec bien peu de coses. Alors, vous voyez, moi ce fameux livre de Marie Kondo « La magie du rangement » ne m’attire pas spécialement, j’ai presque envie de dire, soyez obligés à déménager tous les deux ans et vous verrez comme vous entassez bien peu de choses. Même mon ChériGuiri me le dit « quand je suis venu te chercher à Paris, toutes tes affaires rentraient dans le coffre de la voiture ». Et oui, parce que, finalement, on s’adapte toujours à une maison, quelle soit plutôt carrée ou plutôt rectangulaire.

Déménagements et vie à l'étrangerDéménagements et vie à l'étranger

Déménagements et vie à l'étranger
Vous le voyez alors le rapport qu’entretiennent les nuages et les déménagements avec une vie à l’étranger ? Moi oui : chaque nuage traversé est l’une de ces multiples maisons que tu as eu et l’avion, la ligne qui unit les nuages avec chacune de ces maisons.

Rendez-vous sur Hellocoton !

Lifestyle

Ma mère, mon amie la plus fidèle

Avec les déménagements, les changements de ville et la vie à l’étranger, j’ai appris, très vite, que les amis (ou ce que l’on appelle les amis) passent. Passent pour s’en aller ou passent, pour rester mais loin, un peu trop loin.

Mais tu continues de la vivre ta vie, tu la vis et tu dis au revoir à un ami et bonjour à un autre. Et alors que tu tournes et bouges, comme une girouette, à la recherche d’un peu de stabilité, tu te retrouves à pointer vers cet endroit qui t’a vu naître et vers ta mère qui t’a allaité.

Et tu apprends que, si tout a été à peu près normal, ta mère est ton amie la plus fidèle. Étai de cette maison qui a toujours une place pour toi, une oreille pour t’écouter, une épaule où pleurer et des sourires pour t’éclater.

Ma mère ma meilleure amie

Parce que quand, de tes dix-huit à tes trente-et-un ans, tu n’as jamais vécu plus de quatre ans d’affilé au même endroit, tu réalises qu’il est difficile de construire, de garder, de renforcer mais surtout, de vivre à fond une amitié. Et tu te dis que tu en as de la chance d’avoir ta mère qui, à l’autre bout du téléphone, quelle que soit l’heure, elle est toujours là prête à t’écouter et avec le cœur ouvert pour t’en donner encore plus, à moitié endormie ou les mains dans la pâte en train de mijoter des petits plats pour ta prochaine venue. La mère, comme cette Mare Nostrum qui nous a vu naître, elle aussi, elle est mère, elle est nôtre, elle est unique.

Ma mère ma meilleure amie

Et aujourd’hui, ma mère, mon étai, elle fête ses 61 ans. 37 ans que je la connais, 37 ans d’aventures, de coups de téléphone, d’arrivées à l’aéroport, d’étreintes et de quelques larmes, aux retours. Et, maintenant, après beaucoup de temps, je suis redevenue sédentaire depuis sept ans et j’ai appris qu’oui, qu’il est possible de se faire des amis mais que maman, il n’y en a qu’une, la nôtre !

Joyeux anniversaire mère, maman, mami, s’àvia, iaia, Dita !

PS.- Excuse-moi maman, cette année, avant de partir, j’ai oublié d’aller commander un bouquet de fleurs, alors, ces quelques mots sont mon cadeau de moi  à toi !

— Retrouvez l’article dans sa version originale en catalan par ici

Rendez-vous sur Hellocoton !

Vie à l'étranger

On voit tous la même lune (ou comment expliquer une vie à l’étranger à un enfant)

 

Expatriation: on vit tous sur la même lune

Hier matin, vers huit heures, sur le chemin du périscolaire il y avait une petite princesse qui leva la tête vers un ciel tout bleu. Elle aperçut Madame Lune toute de blanc vêtue en train de dire bonjour à Monsieur Soleil. Petite princesse avec son grand sourire, regarda sa mère pour lui dire : maman, tu sais quoi ? Il y a deux lunes parce que chez iaia (grand-mère de Minorque) il y a aussi une lune. C’est pour ça qu’il y en a deux ! Sa mère, entre nostalgie et fierté, se sentit petite et grande à la fois, elle prit la main de sa princesse et lui expliqua que non, qu’il y a un seul et unique ciel, un ciel qui est très très grand, un ciel qui s’étire beaucoup pour arriver jusqu’à chez iaia. Et que la lune est la même. Ici ou là-bas.

 

Expatriation: on vit tous sur la même lune Expatriation: on vit tous sur la même lune

Parce que la distance ne fait pas de nous des êtres étrangers.

Parce que cette même lune que nous partageons fait de nous des êtres d’un même monde.

Soleil et Lune se tendent la main, ici et là-bas

C’est ce que je voulu dire à Princesse Thelma, un jour de la semaine dernière quand elle a essayé de comprendre, à 3 ans et 4 mois qu’il n’y a qu’une seule et unique lune, ici ou nous habitons et là-bas où il y a une partie de sa famille. Avec l’innocence d’un enfant de son âge, elle m’a fait comprendre que l’apprentissage de la notion « espace » est aussi quelque peu différent quand on vit à l’étranger. Parce que les gestes les plus banals, les tâches du quotidien, les mots de tous les jours, viennent nous rappeler, en fait, que les Uns sont ici et les Autres sont là-bas.

L’innocence des enfants qui fait que la lune et son allure poétique devienne un précieux outil pour évoquer la distance, l’éloignement, le monde, les êtres humains et les sentiments. Apprivoiser le monde, regarder les astres, comprendre la vie.

et faire de l’ici et du là-bas un seul et unique lieu

Parce que c’est un peu comme ça que nous lui léguons et lui apprenons cette vie à l’étranger qui n’en est pas une pour elle mais pour moi. Parce que la figure de maman est tellement importante pour un enfant de 3 ans, qu’elle veut savoir aussi où habitait maman quand elle était petite. Et je lui explique. Et je lui dis mais non ma chérie, je ne chantais pas « Une souris verte », maman chantait « Sol solet ». Et puis, ne jamais lui dire, il faut encore attendre longtemps avant de revoir iaia et l’avi mais plutôt lui dire, tiens, va téléphoner l’avi, fait un whatsapp et pourquoi pas, prend un Skype-goûter avec eux ! Réduire les distances et tendre des ponts.

Ma chérie, oui, on voit tous la même lune !

On voit tous la même lune (ou comment expliquer une vie à l’étranger à un enfant)

Rendez-vous sur Hellocoton !