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Genèse d’une vie en freelance – traductrice (3) ~ Génesis de una vida de free lance – traductora (3)

A mon rêve, j’y crois toujours. La fin du Master est proche et je vais trouver quelque chose, je vais trouver un travail dans ce qui me plait.

Mais pourquoi, donc, je ne me lance pas encore en tant que traductrice freelance ?

En Espagne devenir freelance a un prix. Tu deviens « autónomo » et que tu fasses ou pas un chiffre d’affaires il faut payer religieusement une charge mensuelle d’environ 250€. Je sais que je ne peux pas prendre ce risque. En ayant pas travaillé, je n’ai pas pu mettre de côté. Le temps de trouver une clientèle, il faut aussi payer un logement, non, non, non, je ne peux pas. On va dire que c’est comme pour les histoires d’amour où parfois c’est la raison qui l’emporte.

On me parle d’une autre piste possible, rien à voir avec une vie en freelance mais une belle piste quand même : je pourrais postuler pour un poste à Bruxelles, pour la délégation de ma région (les Iles Baléares) auprès de l’Union européenne. Je fonce, encore une fois. Je me renseigne, je remplis la paperasse, je l’envoie. Je ne sais pas trop ce que ça va donner. Quitter l’Espagne, encore, pour un nouveau pays, la Belgique, cette fois-ci. La Belgique, le français, l’étranger, ça me tente. C’est un Oui. Encore un Oui. Wow, re-wow. En plus cette fois-ci tout doit se faire très vite. Tellement vite que je ne pas le temps de rester à Madrid pour la fin de mon Master II. A Bruxelles ils m’attendent et avant je dois passer, en plus, par Palma de Majorque au bureau central de la délégation. Coup de stress. Gros coup de stress. Je ne peux pas rater cette occasion mais comment je fais avec mon Master ? J’ai encore tous les examens à passer ! Je souffle. Je parle sereinement avec le directeur de l’école de traduction à qui j’explique la situation. Il paraît comprendre, l’Union européenne pour un apprenti traducteur est une trop belle occasion. On signe un contrat. Je pars, je m’installe, je commence mon travail à Bruxelles tout en demandant à la Délégation de me laisser partir une semaine au mois de septembre pour passer tous les examens en 4 jours. Cela me paraît fou mais je n’ai pas d’autre solution. Tout le monde accepte.

Me voilà en Belgique pour, en principe, 1 an. Tout se passe très bien. Beau pays, belles découvertes et surtout un avenir professionnel qui semble vraiment se dessiner. J’assiste à des Conseils de ministres, je rédige beaucoup de rapports, j’en traduis d’autres à envoyer en Espagne. C’est varié, un monde inconnu (politique-fonctionnariat) à appréhender. J’ai la chance d’être renouvelée pour 1 an de plus. La joie. Vraiment la joie. Mais je sais qu’il va falloir, une fois de plus, réfléchir à l’après. Cela commence à me fatiguer, d’avoir toujours des projets qui ne durent que 1 an, ou 2, je n’ai plus 20 ans. On est 2005 et 2006 et 2007. Je n’ai plus 25 ans non plus. Quelque chose en moi me dit qu’il faut commencer à chercher une stabilité. Mes copines d’enfance se sont mariées, elles commencent à avoir des enfants. Moi je n’ai ni maison ni travail ni homme. J’ai tout mais rien de stable. Ce type de pensées ne durent plus que quelques jours, elles terminent toujours par s’enfuir. Ma priorité reste sans doute le travail. Je sens que cette période auprès de l’UE va bientôt se fermer. J’ai appris énormément mais pour y rester il faudrait rentrer dans un jeu stratégo-politique qui ne m’intéresse pas du tout. En plus, je suis trop naïve pour tout ça. Il faut donc que je regarde ailleurs. Et vite. Très vite. Payée par l’état espagnol mais résidente en Belgique je n’ai pas le droit à des allocations chômage, où que ce soit. Si je ne trouve pas je vais me retrouver dans la rue ou alors il va falloir rentrer chez mes parents. Je trouve. Encore un coup de chance. Un contrat en intérim pour l’Institut Cervantes à Bruxelles. Je trouve avant, même, la fin de mon contrat à la délégation régionale. Pendant trois mois je jongle entre deux boulots. Quand à 17h je quitte la délégation, je file à l’Institut Cervantes où j’ai un poste à l’accueil pour donner des renseignements et informations aux étudiants. Les samedi matin aussi j’y vais. Là-bas je rencontre une collègue qui elle aussi a fait des études de traduction et qui s’est lancé dans le freelance. Elle galère un peu, c’est pour ça qu’elle est aussi au Cervantes. Mais ça me redonne envie. Et en même temps je suis épuisée. Je n’ai pas de vacances. Deux boulots, ensuite un boulot. Un contrat intérim et pas de vacances. Mais je n’ai pas de matelas financier derrière. Hélas. Je vais encore devoir reporter le projet freelance.

Tournons la page. L’histoire continue. Mes intérims me fatiguent. Je continue à envoyer des CV. Je passe un entretien et j’obtiens un poste de Responsable éditoriale pour une start-up française installée en Belgique. Nouveau monde, nouveau travail. Toujours les langues. Je suis en charge de la correction et mise en page des documents à publier. Un projet de traduction de site web aussi (localisation on appelle ça). Je suis prise pour un CDD de 5 mois. Ensuite on verra. Ensuite on me propose un CDI avec une condition : suivre la boîte qui déménage à Paris !

(To be continued…)

¡Sigo creyendo en mi sueño! El final del Master se acerca y estoy convencida de que voy a encontrar un trabajo que me guste.

Pero, entonces, ¿por qué no me lanzo ya como traductora free lance?

Ser free lance en España tiene un coste. Cuando te conviertes en « autónomo », tanto si tienes ingresos como si no, debes pagar religiosamente una cuota mensual de aproximadamente 250€. No puedo arriesgarme. Soy consciente de que sin haber trabajado antes, no tengo ahorros. Demasiado riesgo. Tengo también que pagarme un techo donde vivir… no, no y no, no puedo. Digamos que es un poco como las historias de amor, a veces, la razón gana.

Me hablan de otra pista. Nada que ver con una vida en free lance pero una pista interesante: podría solicitar un puesto para la delegación regional (de las Islas Baleares) en Bruselas, ante la Unión Europea. De cabeza al agua. Me lanzo. Me informo, relleno el papeleo, lo mando. No tengo ni idea de si puede ser sí o si va a ser no. Dejar otra vez España e irme a un nuevo país, Bélgica. Bélgica, el francés, el extranjero, todo eso me tienta. Me dan un Sí por respuesta. Otro sí. Guau, re-guau. Y lo quieren todo muy rápido. Tan rápido que no puedo quedarme en Madrid hasta que acabe el curso. En Bruselas me esperan y además antes tengo que pasar por la oficina central de Palma de Mallorca. Nervios. Muchos nervios. No puedo dejar pasar esta oportunidad pero ¿cómo lo voy a hacer con el Master? ¡Me quedan todos los exámenes por pasar! Respiro hondo. Hablo serenamente con el director de la escuela de traducción quien parece entender la situación. Me dice que la Unión Europea para un aprendiz-traductor es una ocasión demasiada buena. Firmamos un acuerdo. Me voy, me instalo, empiezo mi trabajo en Bruselas pero con la condición de volver en septiembre para hacer todos los exámenes en 4 días. Me parece una locura pero es la única solución. Todo el mundo acepta.

Llego a Bélgica por 1 año. Todo va bien. Un bonito país, amistades que se crean y sobre todo, un futuro profesional que se empieza a perfilar, o eso parece. Asisto a Consejos de Ministros, redacto muchos informes, traduzco otros para mandar a España. Un trabajo variado,  un mundo desconocido (política-funcionariado) por descubrir. Me renuevan por 1 año más. Estoy contenta. Aunque en el fondo sé que tendré que pensar, una vez más, en lo que voy a hacer después. Todo eso empieza a cansarme, todos esos proyectos que no duran más de 1 año, a lo sumo 2. Ya no tengo 20 años. Estamos en 2005 y 2006 y 2007. Ya no tengo tampoco 25 años. Mis amigas de infancia se han casado y empiezan a tener niños. Yo no tengo ni casa ni trabajo ni hombre. Bueno, lo tengo todo pero no de manera estable. Por suerte, ese tipo de pensamientos acaban huyendo rápido. Mi prioridad, sin duda, sigue siendo el trabajo. Siento que ese período en la UE va a acabarse. He aprendido un montón pero para seguir ahí tendría que entrar en un juego estratego-político que no me interesa. Además, soy demasiado inocente para eso. No me queda otra que buscar un nuevo trabajo. Rápido. Como es el estado español quien me paga pero soy residente en Bélgica no tengo derecho al paro, ni aquí ni allí. Si no encuentro nada me veo en la calle o bien deberé volver a casa de mis padres. Encuentro. ¡Qué suerte! Un contrato en ETT para el Instituto Cervantes en Bruselas. Lo encuentro incluso antes de haber acabado en la delegación regional. Durante tres meses hago malabares y voy de un trabajo a otro. Cuando a las 17h salgo de la delegación, me voy corriendo al Instituto Cervantes donde me dieron un puesto en recepción para dar información a los estudiantes. Los sábados por la mañana también. Allí encuentro una compañera que también ha estudiado traducción y que tiene el estatuto de free lance, pero debe aun seguir en el Cervantes. Las conversaciones con ella remontan a flote mis ilusiones por ser free lance. Pero estoy tan cansada. No tengo vacaciones. Dos trabajos, más tarde un trabajo. Un contrato ETT y nada de vacaciones. No tengo ningún colchón financiero detrás. ¡Lástima! Mi proyecto de free lance tendré, otra vez, que aplazarlo.

Giremos la página. La historia continua. Mis contratos ETT me cansan. Sigo mandando CV. Paso una entrevista y gano un puesto de Responsable editorial en una start-up francesa instalada en Bruselas. Nuevo mundo, nuevo trabajo. Pero siempre en contacto con las lenguas. Me encargo de la corrección y paginación de los documentos que se publican. También de un proyecto de traducción Web (localización se llama). Me cogen pour un contrato de 5 meses. Después ya se verá. Y después… me proponen un contrato fijo pero con una condición: que siga la empresa a Paris, donde ha decidido instalarse!

(To be continued…)

Traduction

Genèse d’une vie en freelance – traductrice (2) ~ Génesis de una vida de free lance – traductora (2)

La France est trop bien, pourquoi pas ne pas rester ? Il fallait que je trouve une solution. Une solution pas simple. Il était temps de commencer à gagner un peu d’argent et de laisser en paix le portefeuille de mes parents…

En même temps je ne me sentais pas encore prête à mettre les pieds dans le vrai marché du travail. Trop jeune dans ma tête ? Pas encore sûre de savoir quelle voie prendre ? C’était encore trop tôt pour me lancer en tant que traductrice freelance, surtout je manquais de formation. Je voulais aussi approfondir mon expérience de vie à l’étranger : la France je l’aimais bien mais j’apprenais tout juste à la découvrir (en vrai je l’avais découverte à 14 ans mais c’est peut-être sujet pour un autre article !). J’apprends donc par la voix d’amis qu’il y a la possibilité de faire la demande auprès du Ministerio de Educación de devenir assistant de langues étrangères dans un établissement d’enseignement secondaire. J’envoie la demande. Je reçois la réponse, c’est un OUI ! Wow, peur, la trouille, joie, un mélange de sentiments. Je suis affectée à Lanester avec possibilité de loger à Lorient, wow, re-wow ! C’était en 2003. Je connais déjà un peu la Bretagne mais alors là, Lanester et Lorient… pfff !! pas trop envie. Trop petite ville, pas très belle, que vais-je faire en plein hiver là-bas ? Moi j’avais demandé Rennes. Pas le temps de me poser trop de questions. Un oui c’est un oui, je ne suis pas du genre à renoncer. Mes valises quittent Montpellier pour Lorient. Je passe l’été en famille, à Minorque, bien sûr. Septembre arrive. Je débarque. Débuts difficiles (trouver un logement, m’habituer au lycée où les élèves de Terminale n’ont que 3 ans de plus que moi !), une année riche en expériences (une colocation avec des nord-américaines et des anglaises – no, thank you, I don’t speak english !) qui m’aide à me connaître davantage et à faire le tri entre ce que je veux et ce que je ne veux pas. L’enseignement c’est bien mais bon… Non, je ne suis pas convaincue. Je ne sais pas exactement pourquoi mais l’enseignement manque de quelque chose pour moi. Je ne me sens pas tout à fait à ma place et pourtant tout s’est bien passé.

Cette sensation d’insatisfaction ne fait que renforcer en moi l’envie de devenir traductrice freelance. Il faut que je fasse tout pour y arriver. L’année de Lorient m’a permis de subvenir à mes propres besoins. C’est sympa de ne pas avoir à demander aux parents. Oui mais. Mais non, je ne peux pas encore travailler. Pourquoi faire ? rentrer en Espagne et essayer de passer le concours pour être prof ? Pas sûre. Si je reste en France, je fais quoi ? Après avoir fait le tour des possibilités et quelques recherches plus tard, je décide de parler avec mes parents. J’ai envie d’aller à Madrid, il y a là-bas une école française de traduction et interprétation. J’ai envie de faire le Master II en Traduction et Interprétation, c’est une école privé il va falloir que mes parents remettent la main au portefeuille. Ils veulent bien faire un effort de plus, le dernier. Ils savent que je ne suis pas du genre à perdre le temps. Le Master dure deux ans. J’obtiens, encore, une bourse de l’école qui me permet de diviser par deux le prix des études ; pour ce, je suis nommée boursière-stagiaire à la bibliothèque de l’école où je vais passer tous mes après-midis à ranger des livres. Je dois accepter, sinon le prix serait trop élevé, c’est une belle réduction que j’obtiens en échange.

Me voilà à Madrid. J’arrive en septembre 2003, je m’y installe pour deux ans. Super motivée. Enfin, enfin, enfin !! Enfin je vais mettre les pieds dans une école de traduction, c’est peut-être le début d’une vie de traductrice freelance ? Je suis à fond dans mes études. Madrid c’est une belle ville mais ma vie se résume à une chose : étudier, réviser, faire des glossaires, encore des glossaires, travailler la terminologie, écouter des discours de Chirac, m’entraîner à l’interprétation, réviser et encore étudier. Mes colocataires sont déjà dans le monde du travail. Je n’ai pas de temps à perdre, je ne suis pas venue pour me balader. Je suis tellement contente ! A Madrid le ciel est bleu, une belle ville, en hiver il fait froid mais le ciel est bleu (comme à Lorient, vous aurez compris 🙂 !)

Et alors, elle est bien l’école de traduction ?

Et bien, ça se passe très bien. C’est une expérience formidable qui me prouve tous les jours que ça vaut bien la peine de lutter pour ce que l’on veut. Il s’agit d’une petite école. C’est une antenne de l’Institut Catholique de Paris, nous ne sommes pas nombreux et les professeurs sont excellents. J’adore ce que je fais. J’adore faire des traductions. Nous rentrons tous les jours en cabine pour nous entraîner, c’est merveilleux. C’est stricte mais tellement coocon que tu n’as aucune envie de décevoir qui que ce soit. Je bosse beaucoup. Je ne suis pas bilingue de naissance (pas en français), à différence de certains de mes camarades. Je n’ai découvert le français qu’en LV à l’âge de 14 ans mais je veux tellement faire ça ! Entre temps je passe aussi l’examen de Français des affaires de la Chambre de Commerce Franco-Espagnole. On est en 2004. L’examen prévu pour le 22 mai est finalement reporté par cause de « mariage royal » (aujourd’hui ils sont couronnés, il y a 10 ans ils se sont dit oui !). Madrid toujours en effervescence. 

Le temps passe très très vite. Première année écoulée. J’entame la deuxième année. La question revient : et après ? Je commence à bouger des fils, à envoyer des CV, à passer des entretiens, je regarde des annonces, je refais mes CV.  Et surtout je commence à bosser énormément sur mon projet de fin de Master, un mémoire de recherche terminologique trilingue sur les modules de compresseur, chambre de combustion et turbine d’un moteur à réaction, dans l’Aéronautique.

A mon rêve, j’y crois toujours. La fin du Master est proche et je vais trouver quelque chose, je vais trouver un travail dans ce qui me plait.

Mais pourquoi donc je ne me lance pas encore en tant que traductrice freelance ?

(To be continued…)

« ¡Qué bueno sería poderme quedar en Francia! », me decía a mi misma. Tenía que encontrar una solución. Nada fácil. Era hora de empezar a dejar en paz el monedero de mis padres…

Pero al mismo tiempo debo reconocer que todavía no me siento preparada para entrar en el mundo del trabajo. ¿Demasiado joven? ¿O acaso aun no estoy segura del camino que me apetece tomar? En cualquier caso, lo que es seguro es que era demasiado pronto para lanzarme como traductora free lance, sobre todo, tenía que formarme mejor. Pero yo lo que quería era conocer y aprovechar un poco más de mi vida en el extranjero: me gustaba Francia pero tenía que conocerla mejor (realmente la había descubierto con 14 años pero eso puede ser tema para otro artículo). Me enteré de la posibilidad de solicitar al Ministerio de Educación el puesto de auxiliar de conversación en lenguas extranjeras para algún centro escolar francés. Mando la solicitud. Recibo la respuesta: es un SI! Guau, miedo, mucho miedo, alegría, una mezcla de sentimientos. Me mandan a Lanester con posibilidad de vivir en Lorient, guau, re-guau! Fue en 2003. Ya conozco un poco la Bretaña pero Lanester y Lorient… pfff! no me apetece mucho. Una ciudad demasiado pequeña, no muy guapa, ¿qué voy a hacer yo allí en pleno invierno? yo había pedido Rennes. Pero bueno, no hay lugar para tantas preguntas. Un sí es un sí, no es mi estilo renunciar. Mis maletas se despiden de Montpellier para llegar a Lorient. Paso el verano en familia, en Menorca, claro. Septiembre llega. Aterrizo en Lorient. Unos inicios un poco difíciles (encontrar piso, acostumbrarme al instituto donde los alumnos de Terminale tienen tan solo 3 años más que yo!), un año rico en experiencias (compartir piso con norteamericanas e inglesas -no, thank you, I don’t speak english !) que me permitió conocerme mejor y también empezar a ver que es lo que quería y lo que no. La enseñanza está bien pero… No, no acaba de convencerme. No sé exactamente porqué pero a la enseñanza le falta algo para que me llene completamente. Siento que no es mi lugar y eso que no ha habido ningún problema.

Esa sensación de insatisfacción realza en mí las ganas de convertirme en traductora free lance. Tengo que hacer todo lo que pueda y más para conseguirlo. En Lorient pude satisfacer a mis propias necesidades. Encantada de no tener que pedir nada a mis padres. Sí pero.. Pero no, aun no me siento preparada para trabajar. ¿Qué hacer? ¿Vuelvo a España e intento pasar las oposiciones de profesor? No lo tengo nada claro. Y si me quedo en Francia, ¿qué hago? Después de haber dado mil vueltas al asunto decido hablar con mis padres. Tengo ganas de instalarme en Madrid, allí hay una escuela francesa de traducción e interpretación. Tengo ganas de cursar el Master II en Tradución e Interpretación, se trata de una escuela privada por lo que mis padres tendrán, de nuevo, que meter mano en el monedero. Aceptan hacer un último esfuerzo. Me conocen y saben que no suelo perder el tiempo. El Master dura dos años. Obtengo, una vez más, una beca de la escuela que me permite dividir en dos el coste de los estudios : para ello tengo que trabajar todas las tardes en la biblioteca universitaria. Acepto.

Septiembre 2003. Llego a Madrid donde me instalo por dos años. ¡No me falta motivación! Lo voy a conseguir, sí, sí! Por fín puedo poner los pies en una escuela de traducción, ¿será ese el principio de una vida de traductora free lance? Me dedico cien por cien a mis estudios. Madrid es una ciudad muy bella pero mi vida se resume a una sola cosa: estudiar, estudiar, hacer glosarios, más glosarios, trabajar la terminología, escuchar discursos de Chirac, entrenarme con la interpretación, estudiar y estudiar. Mis compañeras de piso ya trabajan. No tengo tiempo para perder, no he venido hasta aquí para pasearme. ¡Y estoy tan contenta! En Madrid el cielo es azul, en invierno hace frío pero el cielo es azul (como en Lorient, ya lo habréis pillado :-)!)

Y entonces, esa escuela de traducción, ¿tal?

Muy bien. Es una experiencia formidable que me demuestra todos los días que merece la pena luchar por aquello que deseamos. Es un centro pequeño. Una sucursal del Instituto Católico de Paris, no somos muchos y los profesores son excelentes. Me encanta lo que hago. Todos los días tenemos ocasión de entrar en cabina para practicar. Es un sitio estricto y firme pero a la vez entrañable, por lo que no me apetece decepcionar a nadie. Trabajo mucho. No soy bilingüe de nacimiento (no en francés) a diferencia de algunos de mis compañeros. Yo descubrí la lengua de Molière en el instituto con 14 años pero quiero tanto trabajar en y de eso! Entretanto, paso el examen de Francés de los Negocios en la Cámara de Comercio Franco-Española. Estamos en 2004. El examen está previsto para el 22 de mayo pero finalemente tiene que ser aplazado por motivos de « boda real » (hoy son coronados y hace 10 años se dieron el sí quiero!. Madrid siempre en efervescencia.

El tiempo pasa muy rápido. El primer año de Master ya se ha acabado. Ataco el segundo. Y la pregunta vuelve ahí de nuevo: ¿y después? Empiezo a mover hilos, a mandar CV, a ir a entrevistas, miro anuncios, re-escribo mi CV. Y sobre todo empiezo a trabajar como una loca en mi proyecto de fin de Master, un proyecto de investigación terminológica trilingüe sobre los módulos de compresor, cámara de combustión y turbina de un motor a reacción, en Aeronáutica.

íSigo creyendo en mi sueño! El final del Master se acerca y estoy convencida de que voy a encontrar un trabajo que me guste.

Pero, entonces, ¿por qué no me lanzo ya como traductora free lance?

(To be continued…)

Traduction

Genèse d’une vie en freelance – traductrice (1) ~ Génesis de una vida de free lance – traductora (1)

Avant de devenir freelance, beaucoup de questions se posent. Il faut. Ce n’est pas un choix anodin. Mais il ne faut pas non plus, à mon humble avis, se laisser noyer dans cette piscine de questionnements, peurs, craintes, grandes envies, dilemmes et contradictions. Devenir freelance doit être un choix réfléchi. Un choix, aussi, pris en famille.

Je n’ai pas beaucoup parlé ici des pourquoi du comment de mon choix.  Ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai décidé de vous le raconter un peu. Cela peut certainement aider quelques personnes qui se demandent en ce moment-même s’ils ne se lanceraient pas à son propre compte (surtout pour les traducteurs – rédacteurs). Comme une genèse est toujours longue, vous savez : il y a la phase de préparation psychologique, la conception, les soins, les préparatifs et ensuite l’accouchement, je préfère vous raconter tout cela en petites doses. Un peu comme si c’était un feuilleton, une soap opera.

Allons-y :

Je peux donc dire, avec totale certitude, que déjà à la fac je songeais de devenir traductrice freelance. J’avais entrepris des études de Philologie Française, ça me plaisait bien, j’avais quelques cours de (et sur la) traduction et je me suis dit qu’après ces 5 ans de Philologie je reprendrais des études mais vraiment spécialisées dans la traduction et l’interprétation (pour rappel, si je n’ai pas pris d’emblée des études de trad c’est parce qu’à l’époque -1997- en Espagne, les études de trad dans des universités publiques venaient juste de débarquer et je n’avais pas envie de faire les cobayes). J’ai repris des études de traduction mais quelques années se sont écoulées entre temps.

freelance

Je suis partie (venue) en France pour avoir mon double diplôme français-espagnol dans le cadre d’un accord (Cursus d’études intégrées) entre mon Université d’origine (Barcelone) et celle de Montpellier. J’ai été une Erasmus sans l’être vraiment. J’avais juste ce statut pour la bourse (misérable) mais au sein de l’Université j’étais une étudiante quelconque, une Française de plus. Autant vous dire que j’ai du bosser dur. Très dur. Je n’avais pas de dérogations spéciales car « tu es étrangère, tu n’es qu’une Erasmus ». Venir en France pour passer des études de langue française sans que les profs prennent en compte mon statut d’étrangère… wow, je peux vous dire que bonjour les dissertations ! J’ai un peu fait la fête mais je m’en suis quand même bien tiré !

Bref. Quand on fait des études de Philologie Française (Lettres Modernes) c’est un peu pour devenir prof, c’est l’issue la plus facile, évidente, le parcours logique. Mais moi je ne le sentais pas trop. Moi je voulais être traductrice freelance. Comme je suis tout de même de nature préventive, avant de quitter Barcelone pour la France j’ai passé le CAP (le Certificat d’Aptitude Pédagoqique), obligatoire en Espagne pour opter à un concours de prof ou pour entrer dans un établissement privé. C’étaient des cours soporifiques, les samedi matin. Je me demandais bien pourquoi je faisais ça. Je l’ai fait. Mais ma petite voix ne cessait pas de me répéter que « toi tu veux être traductrice freelance ».

Allez, on saute : on est à nouveau en France, en 2002, à peu près (ouais, les maths et moi ne faisons pas bon ménage !). Finies mes études de Lettres Modernes, double diplôme en poche. Contente. Happy. La France est trop bien, pourquoi pas ne pas rester ? Il fallait que je trouve une solution. Une solution pas simple. Il était temps de commencer à gagner un peu d’argent et de laisser en paix le portefeuille de mes parents…

(To be continued…)

Uno siempre tiene muchas preguntas antes de tomar la decisión de convertirse en free lance. Y eso es bueno. No se trata de una elección facil ni de una decisión banal. Aunque tampoco es bueno, según mi humilde opinión, dejarse ahogar en ese sinfín de preguntas, de miedos, de ilusiones, de dilemas y de contradicciones. Elegir ser free lance tiene que ser una decisión madura. Una elección, también, tomada en familia.

En este blog no he hablado mucho de los porqué ni de los cómo de mi decisión. Es por eso que hoy he decidido explicároslo un poco. Seguramente pueda ayudar aquellas personas que en ese mismo momento se están planteando lanzarse en esa aventura de ser free lance (particularmente para traudctoures – redactores). Pero como una génesis siempre es larga, ya sabéis, primero hay una etapa de preparación psicológica, luego la concepción, los cuidados y los preparativos y al final llega el momento de dar a luz, pues prefiero contároslo en pequeñas dosis. Como si se tratara de una telenovela, de una soap opera.

Empecemos:

Puedo decir, sin dudar ni un momento, que ya en la facultad yo soñaba con ser traductora free lance. Cursé estudios de Filología Francesa, me gustaba, tenía algunas clases de (y sobre) traducción y me dije que una vez finalizados esos 5 años de Filología retomaría los estudios para centrarme esta vez en la especialidad de traducción e interpretación (os recuerdo que si inicialmente no tomé la carrera de traducción es porque en aquella época -1997- en España, los estudios de trad en universidades públicas acababan, casi, de llegar y no me apetecía para nada servir de conejito de indias). Acabé cursando estudios de traducción pero algunos años pasaron entre medias.

Me fuí (vine) a Francia para obtener mi doble diploma francés-español en el marco de un acuerdo (Cursus de Estudios Integrados) entre la Universitat de Barcelona y la de Montpellier. Fuí una Erasmus sin realmente serlo. Simplemente me daban la (mísera) beca pero dentro de la Universidad era una estudiante más, una Francesa más. Tuve que trabajar, duro. No tenía yo, a diferencia de los Erasmus, ningún tipo de derogación « como eres extranjera… ». Ir a Francia para estudiar francés (Letras Modernas) sin que los profesores tuvieran en cuenta mi estatuto de extranjera… os asegura que tuve que currármelas mis disertaciones! ¡Hice un poco la loquita y fui de fiesta pero bueno, no me salió mal del todo!

Cuando se estudia Filología Francesa es para convertirse en profesor, digamos que es el camino trazado, la salida más fácil, un poco como una evidencia. Pero yo sabía que no, que no era lo mío. Yo lo que quería era ser traductora free lance. Pero como soy de caracter precavido, antes de irme de Barcelona hice el CAP (Certificado de Aptitud Pedagógica) obligatorio en España para las oposiciones a profesor o para entrar en centros privados. Unas clases soporíferas, los sábados por la mañana. Yo me preguntaba qué hacía allí. Pero lo hice. Aunque siempre tenía esa vocecita interior que me recordaba que « tu lo que quieres es ser traductora free lance ».

Saltemos de nuevo: estamos en Francia, en 2002, más o menos (¡sí, ya sabéis, las mates y yo no hacemos buenas migas!). Acabé mis estudios de Letras Modernas, mi doble diploma bien guardadito. Contenta. Happy. « ¡Qué bueno sería poderme quedar en Francia! », me decía a mi misma. Tenía que encontrar una solución. Nada fácil. Era hora de empezar a dejar en paz el monedero de mis padres…

(To be continued…)