Traduction

Genèse d’une vie en freelance – traductrice (2) ~ Génesis de una vida de free lance – traductora (2)

La France est trop bien, pourquoi pas ne pas rester ? Il fallait que je trouve une solution. Une solution pas simple. Il était temps de commencer à gagner un peu d’argent et de laisser en paix le portefeuille de mes parents…

En même temps je ne me sentais pas encore prête à mettre les pieds dans le vrai marché du travail. Trop jeune dans ma tête ? Pas encore sûre de savoir quelle voie prendre ? C’était encore trop tôt pour me lancer en tant que traductrice freelance, surtout je manquais de formation. Je voulais aussi approfondir mon expérience de vie à l’étranger : la France je l’aimais bien mais j’apprenais tout juste à la découvrir (en vrai je l’avais découverte à 14 ans mais c’est peut-être sujet pour un autre article !). J’apprends donc par la voix d’amis qu’il y a la possibilité de faire la demande auprès du Ministerio de Educación de devenir assistant de langues étrangères dans un établissement d’enseignement secondaire. J’envoie la demande. Je reçois la réponse, c’est un OUI ! Wow, peur, la trouille, joie, un mélange de sentiments. Je suis affectée à Lanester avec possibilité de loger à Lorient, wow, re-wow ! C’était en 2003. Je connais déjà un peu la Bretagne mais alors là, Lanester et Lorient… pfff !! pas trop envie. Trop petite ville, pas très belle, que vais-je faire en plein hiver là-bas ? Moi j’avais demandé Rennes. Pas le temps de me poser trop de questions. Un oui c’est un oui, je ne suis pas du genre à renoncer. Mes valises quittent Montpellier pour Lorient. Je passe l’été en famille, à Minorque, bien sûr. Septembre arrive. Je débarque. Débuts difficiles (trouver un logement, m’habituer au lycée où les élèves de Terminale n’ont que 3 ans de plus que moi !), une année riche en expériences (une colocation avec des nord-américaines et des anglaises – no, thank you, I don’t speak english !) qui m’aide à me connaître davantage et à faire le tri entre ce que je veux et ce que je ne veux pas. L’enseignement c’est bien mais bon… Non, je ne suis pas convaincue. Je ne sais pas exactement pourquoi mais l’enseignement manque de quelque chose pour moi. Je ne me sens pas tout à fait à ma place et pourtant tout s’est bien passé.

Cette sensation d’insatisfaction ne fait que renforcer en moi l’envie de devenir traductrice freelance. Il faut que je fasse tout pour y arriver. L’année de Lorient m’a permis de subvenir à mes propres besoins. C’est sympa de ne pas avoir à demander aux parents. Oui mais. Mais non, je ne peux pas encore travailler. Pourquoi faire ? rentrer en Espagne et essayer de passer le concours pour être prof ? Pas sûre. Si je reste en France, je fais quoi ? Après avoir fait le tour des possibilités et quelques recherches plus tard, je décide de parler avec mes parents. J’ai envie d’aller à Madrid, il y a là-bas une école française de traduction et interprétation. J’ai envie de faire le Master II en Traduction et Interprétation, c’est une école privé il va falloir que mes parents remettent la main au portefeuille. Ils veulent bien faire un effort de plus, le dernier. Ils savent que je ne suis pas du genre à perdre le temps. Le Master dure deux ans. J’obtiens, encore, une bourse de l’école qui me permet de diviser par deux le prix des études ; pour ce, je suis nommée boursière-stagiaire à la bibliothèque de l’école où je vais passer tous mes après-midis à ranger des livres. Je dois accepter, sinon le prix serait trop élevé, c’est une belle réduction que j’obtiens en échange.

Me voilà à Madrid. J’arrive en septembre 2003, je m’y installe pour deux ans. Super motivée. Enfin, enfin, enfin !! Enfin je vais mettre les pieds dans une école de traduction, c’est peut-être le début d’une vie de traductrice freelance ? Je suis à fond dans mes études. Madrid c’est une belle ville mais ma vie se résume à une chose : étudier, réviser, faire des glossaires, encore des glossaires, travailler la terminologie, écouter des discours de Chirac, m’entraîner à l’interprétation, réviser et encore étudier. Mes colocataires sont déjà dans le monde du travail. Je n’ai pas de temps à perdre, je ne suis pas venue pour me balader. Je suis tellement contente ! A Madrid le ciel est bleu, une belle ville, en hiver il fait froid mais le ciel est bleu (comme à Lorient, vous aurez compris 🙂 !)

Et alors, elle est bien l’école de traduction ?

Et bien, ça se passe très bien. C’est une expérience formidable qui me prouve tous les jours que ça vaut bien la peine de lutter pour ce que l’on veut. Il s’agit d’une petite école. C’est une antenne de l’Institut Catholique de Paris, nous ne sommes pas nombreux et les professeurs sont excellents. J’adore ce que je fais. J’adore faire des traductions. Nous rentrons tous les jours en cabine pour nous entraîner, c’est merveilleux. C’est stricte mais tellement coocon que tu n’as aucune envie de décevoir qui que ce soit. Je bosse beaucoup. Je ne suis pas bilingue de naissance (pas en français), à différence de certains de mes camarades. Je n’ai découvert le français qu’en LV à l’âge de 14 ans mais je veux tellement faire ça ! Entre temps je passe aussi l’examen de Français des affaires de la Chambre de Commerce Franco-Espagnole. On est en 2004. L’examen prévu pour le 22 mai est finalement reporté par cause de « mariage royal » (aujourd’hui ils sont couronnés, il y a 10 ans ils se sont dit oui !). Madrid toujours en effervescence. 

Le temps passe très très vite. Première année écoulée. J’entame la deuxième année. La question revient : et après ? Je commence à bouger des fils, à envoyer des CV, à passer des entretiens, je regarde des annonces, je refais mes CV.  Et surtout je commence à bosser énormément sur mon projet de fin de Master, un mémoire de recherche terminologique trilingue sur les modules de compresseur, chambre de combustion et turbine d’un moteur à réaction, dans l’Aéronautique.

A mon rêve, j’y crois toujours. La fin du Master est proche et je vais trouver quelque chose, je vais trouver un travail dans ce qui me plait.

Mais pourquoi donc je ne me lance pas encore en tant que traductrice freelance ?

(To be continued…)

« ¡Qué bueno sería poderme quedar en Francia! », me decía a mi misma. Tenía que encontrar una solución. Nada fácil. Era hora de empezar a dejar en paz el monedero de mis padres…

Pero al mismo tiempo debo reconocer que todavía no me siento preparada para entrar en el mundo del trabajo. ¿Demasiado joven? ¿O acaso aun no estoy segura del camino que me apetece tomar? En cualquier caso, lo que es seguro es que era demasiado pronto para lanzarme como traductora free lance, sobre todo, tenía que formarme mejor. Pero yo lo que quería era conocer y aprovechar un poco más de mi vida en el extranjero: me gustaba Francia pero tenía que conocerla mejor (realmente la había descubierto con 14 años pero eso puede ser tema para otro artículo). Me enteré de la posibilidad de solicitar al Ministerio de Educación el puesto de auxiliar de conversación en lenguas extranjeras para algún centro escolar francés. Mando la solicitud. Recibo la respuesta: es un SI! Guau, miedo, mucho miedo, alegría, una mezcla de sentimientos. Me mandan a Lanester con posibilidad de vivir en Lorient, guau, re-guau! Fue en 2003. Ya conozco un poco la Bretaña pero Lanester y Lorient… pfff! no me apetece mucho. Una ciudad demasiado pequeña, no muy guapa, ¿qué voy a hacer yo allí en pleno invierno? yo había pedido Rennes. Pero bueno, no hay lugar para tantas preguntas. Un sí es un sí, no es mi estilo renunciar. Mis maletas se despiden de Montpellier para llegar a Lorient. Paso el verano en familia, en Menorca, claro. Septiembre llega. Aterrizo en Lorient. Unos inicios un poco difíciles (encontrar piso, acostumbrarme al instituto donde los alumnos de Terminale tienen tan solo 3 años más que yo!), un año rico en experiencias (compartir piso con norteamericanas e inglesas -no, thank you, I don’t speak english !) que me permitió conocerme mejor y también empezar a ver que es lo que quería y lo que no. La enseñanza está bien pero… No, no acaba de convencerme. No sé exactamente porqué pero a la enseñanza le falta algo para que me llene completamente. Siento que no es mi lugar y eso que no ha habido ningún problema.

Esa sensación de insatisfacción realza en mí las ganas de convertirme en traductora free lance. Tengo que hacer todo lo que pueda y más para conseguirlo. En Lorient pude satisfacer a mis propias necesidades. Encantada de no tener que pedir nada a mis padres. Sí pero.. Pero no, aun no me siento preparada para trabajar. ¿Qué hacer? ¿Vuelvo a España e intento pasar las oposiciones de profesor? No lo tengo nada claro. Y si me quedo en Francia, ¿qué hago? Después de haber dado mil vueltas al asunto decido hablar con mis padres. Tengo ganas de instalarme en Madrid, allí hay una escuela francesa de traducción e interpretación. Tengo ganas de cursar el Master II en Tradución e Interpretación, se trata de una escuela privada por lo que mis padres tendrán, de nuevo, que meter mano en el monedero. Aceptan hacer un último esfuerzo. Me conocen y saben que no suelo perder el tiempo. El Master dura dos años. Obtengo, una vez más, una beca de la escuela que me permite dividir en dos el coste de los estudios : para ello tengo que trabajar todas las tardes en la biblioteca universitaria. Acepto.

Septiembre 2003. Llego a Madrid donde me instalo por dos años. ¡No me falta motivación! Lo voy a conseguir, sí, sí! Por fín puedo poner los pies en una escuela de traducción, ¿será ese el principio de una vida de traductora free lance? Me dedico cien por cien a mis estudios. Madrid es una ciudad muy bella pero mi vida se resume a una sola cosa: estudiar, estudiar, hacer glosarios, más glosarios, trabajar la terminología, escuchar discursos de Chirac, entrenarme con la interpretación, estudiar y estudiar. Mis compañeras de piso ya trabajan. No tengo tiempo para perder, no he venido hasta aquí para pasearme. ¡Y estoy tan contenta! En Madrid el cielo es azul, en invierno hace frío pero el cielo es azul (como en Lorient, ya lo habréis pillado :-)!)

Y entonces, esa escuela de traducción, ¿tal?

Muy bien. Es una experiencia formidable que me demuestra todos los días que merece la pena luchar por aquello que deseamos. Es un centro pequeño. Una sucursal del Instituto Católico de Paris, no somos muchos y los profesores son excelentes. Me encanta lo que hago. Todos los días tenemos ocasión de entrar en cabina para practicar. Es un sitio estricto y firme pero a la vez entrañable, por lo que no me apetece decepcionar a nadie. Trabajo mucho. No soy bilingüe de nacimiento (no en francés) a diferencia de algunos de mis compañeros. Yo descubrí la lengua de Molière en el instituto con 14 años pero quiero tanto trabajar en y de eso! Entretanto, paso el examen de Francés de los Negocios en la Cámara de Comercio Franco-Española. Estamos en 2004. El examen está previsto para el 22 de mayo pero finalemente tiene que ser aplazado por motivos de « boda real » (hoy son coronados y hace 10 años se dieron el sí quiero!. Madrid siempre en efervescencia.

El tiempo pasa muy rápido. El primer año de Master ya se ha acabado. Ataco el segundo. Y la pregunta vuelve ahí de nuevo: ¿y después? Empiezo a mover hilos, a mandar CV, a ir a entrevistas, miro anuncios, re-escribo mi CV. Y sobre todo empiezo a trabajar como una loca en mi proyecto de fin de Master, un proyecto de investigación terminológica trilingüe sobre los módulos de compresor, cámara de combustión y turbina de un motor a reacción, en Aeronáutica.

íSigo creyendo en mi sueño! El final del Master se acerca y estoy convencida de que voy a encontrar un trabajo que me guste.

Pero, entonces, ¿por qué no me lanzo ya como traductora free lance?

(To be continued…)