Traduction

Genèse d’une vie en freelance – traductrice (3) ~ Génesis de una vida de free lance – traductora (3)

A mon rêve, j’y crois toujours. La fin du Master est proche et je vais trouver quelque chose, je vais trouver un travail dans ce qui me plait.

Mais pourquoi, donc, je ne me lance pas encore en tant que traductrice freelance ?

En Espagne devenir freelance a un prix. Tu deviens « autónomo » et que tu fasses ou pas un chiffre d’affaires il faut payer religieusement une charge mensuelle d’environ 250€. Je sais que je ne peux pas prendre ce risque. En ayant pas travaillé, je n’ai pas pu mettre de côté. Le temps de trouver une clientèle, il faut aussi payer un logement, non, non, non, je ne peux pas. On va dire que c’est comme pour les histoires d’amour où parfois c’est la raison qui l’emporte.

On me parle d’une autre piste possible, rien à voir avec une vie en freelance mais une belle piste quand même : je pourrais postuler pour un poste à Bruxelles, pour la délégation de ma région (les Iles Baléares) auprès de l’Union européenne. Je fonce, encore une fois. Je me renseigne, je remplis la paperasse, je l’envoie. Je ne sais pas trop ce que ça va donner. Quitter l’Espagne, encore, pour un nouveau pays, la Belgique, cette fois-ci. La Belgique, le français, l’étranger, ça me tente. C’est un Oui. Encore un Oui. Wow, re-wow. En plus cette fois-ci tout doit se faire très vite. Tellement vite que je ne pas le temps de rester à Madrid pour la fin de mon Master II. A Bruxelles ils m’attendent et avant je dois passer, en plus, par Palma de Majorque au bureau central de la délégation. Coup de stress. Gros coup de stress. Je ne peux pas rater cette occasion mais comment je fais avec mon Master ? J’ai encore tous les examens à passer ! Je souffle. Je parle sereinement avec le directeur de l’école de traduction à qui j’explique la situation. Il paraît comprendre, l’Union européenne pour un apprenti traducteur est une trop belle occasion. On signe un contrat. Je pars, je m’installe, je commence mon travail à Bruxelles tout en demandant à la Délégation de me laisser partir une semaine au mois de septembre pour passer tous les examens en 4 jours. Cela me paraît fou mais je n’ai pas d’autre solution. Tout le monde accepte.

Me voilà en Belgique pour, en principe, 1 an. Tout se passe très bien. Beau pays, belles découvertes et surtout un avenir professionnel qui semble vraiment se dessiner. J’assiste à des Conseils de ministres, je rédige beaucoup de rapports, j’en traduis d’autres à envoyer en Espagne. C’est varié, un monde inconnu (politique-fonctionnariat) à appréhender. J’ai la chance d’être renouvelée pour 1 an de plus. La joie. Vraiment la joie. Mais je sais qu’il va falloir, une fois de plus, réfléchir à l’après. Cela commence à me fatiguer, d’avoir toujours des projets qui ne durent que 1 an, ou 2, je n’ai plus 20 ans. On est 2005 et 2006 et 2007. Je n’ai plus 25 ans non plus. Quelque chose en moi me dit qu’il faut commencer à chercher une stabilité. Mes copines d’enfance se sont mariées, elles commencent à avoir des enfants. Moi je n’ai ni maison ni travail ni homme. J’ai tout mais rien de stable. Ce type de pensées ne durent plus que quelques jours, elles terminent toujours par s’enfuir. Ma priorité reste sans doute le travail. Je sens que cette période auprès de l’UE va bientôt se fermer. J’ai appris énormément mais pour y rester il faudrait rentrer dans un jeu stratégo-politique qui ne m’intéresse pas du tout. En plus, je suis trop naïve pour tout ça. Il faut donc que je regarde ailleurs. Et vite. Très vite. Payée par l’état espagnol mais résidente en Belgique je n’ai pas le droit à des allocations chômage, où que ce soit. Si je ne trouve pas je vais me retrouver dans la rue ou alors il va falloir rentrer chez mes parents. Je trouve. Encore un coup de chance. Un contrat en intérim pour l’Institut Cervantes à Bruxelles. Je trouve avant, même, la fin de mon contrat à la délégation régionale. Pendant trois mois je jongle entre deux boulots. Quand à 17h je quitte la délégation, je file à l’Institut Cervantes où j’ai un poste à l’accueil pour donner des renseignements et informations aux étudiants. Les samedi matin aussi j’y vais. Là-bas je rencontre une collègue qui elle aussi a fait des études de traduction et qui s’est lancé dans le freelance. Elle galère un peu, c’est pour ça qu’elle est aussi au Cervantes. Mais ça me redonne envie. Et en même temps je suis épuisée. Je n’ai pas de vacances. Deux boulots, ensuite un boulot. Un contrat intérim et pas de vacances. Mais je n’ai pas de matelas financier derrière. Hélas. Je vais encore devoir reporter le projet freelance.

Tournons la page. L’histoire continue. Mes intérims me fatiguent. Je continue à envoyer des CV. Je passe un entretien et j’obtiens un poste de Responsable éditoriale pour une start-up française installée en Belgique. Nouveau monde, nouveau travail. Toujours les langues. Je suis en charge de la correction et mise en page des documents à publier. Un projet de traduction de site web aussi (localisation on appelle ça). Je suis prise pour un CDD de 5 mois. Ensuite on verra. Ensuite on me propose un CDI avec une condition : suivre la boîte qui déménage à Paris !

(To be continued…)

¡Sigo creyendo en mi sueño! El final del Master se acerca y estoy convencida de que voy a encontrar un trabajo que me guste.

Pero, entonces, ¿por qué no me lanzo ya como traductora free lance?

Ser free lance en España tiene un coste. Cuando te conviertes en « autónomo », tanto si tienes ingresos como si no, debes pagar religiosamente una cuota mensual de aproximadamente 250€. No puedo arriesgarme. Soy consciente de que sin haber trabajado antes, no tengo ahorros. Demasiado riesgo. Tengo también que pagarme un techo donde vivir… no, no y no, no puedo. Digamos que es un poco como las historias de amor, a veces, la razón gana.

Me hablan de otra pista. Nada que ver con una vida en free lance pero una pista interesante: podría solicitar un puesto para la delegación regional (de las Islas Baleares) en Bruselas, ante la Unión Europea. De cabeza al agua. Me lanzo. Me informo, relleno el papeleo, lo mando. No tengo ni idea de si puede ser sí o si va a ser no. Dejar otra vez España e irme a un nuevo país, Bélgica. Bélgica, el francés, el extranjero, todo eso me tienta. Me dan un Sí por respuesta. Otro sí. Guau, re-guau. Y lo quieren todo muy rápido. Tan rápido que no puedo quedarme en Madrid hasta que acabe el curso. En Bruselas me esperan y además antes tengo que pasar por la oficina central de Palma de Mallorca. Nervios. Muchos nervios. No puedo dejar pasar esta oportunidad pero ¿cómo lo voy a hacer con el Master? ¡Me quedan todos los exámenes por pasar! Respiro hondo. Hablo serenamente con el director de la escuela de traducción quien parece entender la situación. Me dice que la Unión Europea para un aprendiz-traductor es una ocasión demasiada buena. Firmamos un acuerdo. Me voy, me instalo, empiezo mi trabajo en Bruselas pero con la condición de volver en septiembre para hacer todos los exámenes en 4 días. Me parece una locura pero es la única solución. Todo el mundo acepta.

Llego a Bélgica por 1 año. Todo va bien. Un bonito país, amistades que se crean y sobre todo, un futuro profesional que se empieza a perfilar, o eso parece. Asisto a Consejos de Ministros, redacto muchos informes, traduzco otros para mandar a España. Un trabajo variado,  un mundo desconocido (política-funcionariado) por descubrir. Me renuevan por 1 año más. Estoy contenta. Aunque en el fondo sé que tendré que pensar, una vez más, en lo que voy a hacer después. Todo eso empieza a cansarme, todos esos proyectos que no duran más de 1 año, a lo sumo 2. Ya no tengo 20 años. Estamos en 2005 y 2006 y 2007. Ya no tengo tampoco 25 años. Mis amigas de infancia se han casado y empiezan a tener niños. Yo no tengo ni casa ni trabajo ni hombre. Bueno, lo tengo todo pero no de manera estable. Por suerte, ese tipo de pensamientos acaban huyendo rápido. Mi prioridad, sin duda, sigue siendo el trabajo. Siento que ese período en la UE va a acabarse. He aprendido un montón pero para seguir ahí tendría que entrar en un juego estratego-político que no me interesa. Además, soy demasiado inocente para eso. No me queda otra que buscar un nuevo trabajo. Rápido. Como es el estado español quien me paga pero soy residente en Bélgica no tengo derecho al paro, ni aquí ni allí. Si no encuentro nada me veo en la calle o bien deberé volver a casa de mis padres. Encuentro. ¡Qué suerte! Un contrato en ETT para el Instituto Cervantes en Bruselas. Lo encuentro incluso antes de haber acabado en la delegación regional. Durante tres meses hago malabares y voy de un trabajo a otro. Cuando a las 17h salgo de la delegación, me voy corriendo al Instituto Cervantes donde me dieron un puesto en recepción para dar información a los estudiantes. Los sábados por la mañana también. Allí encuentro una compañera que también ha estudiado traducción y que tiene el estatuto de free lance, pero debe aun seguir en el Cervantes. Las conversaciones con ella remontan a flote mis ilusiones por ser free lance. Pero estoy tan cansada. No tengo vacaciones. Dos trabajos, más tarde un trabajo. Un contrato ETT y nada de vacaciones. No tengo ningún colchón financiero detrás. ¡Lástima! Mi proyecto de free lance tendré, otra vez, que aplazarlo.

Giremos la página. La historia continua. Mis contratos ETT me cansan. Sigo mandando CV. Paso una entrevista y gano un puesto de Responsable editorial en una start-up francesa instalada en Bruselas. Nuevo mundo, nuevo trabajo. Pero siempre en contacto con las lenguas. Me encargo de la corrección y paginación de los documentos que se publican. También de un proyecto de traducción Web (localización se llama). Me cogen pour un contrato de 5 meses. Después ya se verá. Y después… me proponen un contrato fijo pero con una condición: que siga la empresa a Paris, donde ha decidido instalarse!

(To be continued…)