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Chronologie d’un amour aux livres

Maman me le dit sans arrêt, « si tu lis ce sera plus facile pour toi à l’école, et tu vas écrire mieux ». Moi je pense que ce qu’elle dit c’est vrai, en fait je n’en sais rien mais j’aime bien lire. Et puis, si maman le dit c’est que c’est vrai… dès que j’ai un moment je prends un livre et je lis, j’aime bien m’asseoir entre midi et treize heures sur le grand fauteuil du salon en attendant que mon papa arrive pour manger. C’est trop chouette, les rayons de soleil du ciel méditerranéen resplendissant sur les pages de mon livre, c’est comme si le soleil faisait aussi partie de mes histoires. Les histoires je les aime un peu toutes, surtout celles qui parlent de la vie, de la vie des autres mais qui peut aussi être un peu la mienne. J’ai dix ans.

J’ai la chance d’habiter juste en face de la librairie de ma ville, alors c’est trop facile, un livre fini c’est un nouveau livre d’acheté… quoique je crains qu’un jour papa et maman se lassent d’ouvrir le portefeuille. S’ils ne disent rien c’est justement parce que ce sont des livres que j’achète, et pas autre chose. J’en suis presque sûre. Parce que moi je n’aime pas les livres de la bibliothèque. Moi les livres je les veux chez moi et pour moi, en plus ça fait une très belle déco aussi ! Mais alors quand il faut les dépoussiérer c’est la galère, c’est encore maman qui le dit. J’ai treize ans.

Je lis mais j’aime bien écrire aussi. Et puis c’est un jeu facile. Je suis seule à la maison, j’invente donc des histoires, je me fais des belles feuilles quadrillées pour rédiger mes contes. Parfois je les illustre, mais ça j’aime moins. J’ai quatorze ans.

Quand je sors de mes cours de fac je n’ai qu’une chose à faire, lire lire et lire encore. J’ai une pile de livres qui m’attend, des essais, de la littérature classique notamment. C’est bien, j’ai choisi des études de lettres, je savais donc que je serai amenée à lire beaucoup. Mais alors là, quand je dis beaucoup je veux dire énormément, sans arrêt. J’ai à peine des notes de cours, j’ai simplement des livres à dévorer. Une moyenne de huit livres par matière tous les trois mois. Les calculs sont vite faits. Mon portefeuille sait aussi que je dois lire beaucoup ! Enfin bref, dans ma chambre douillette je passe des heures à lire. Mais quand je dis lire je veux pas dire suivre les lignes, enregistrer les mots et tourner les pages. Non, ça va au-delà. J’ai appris par un très bon professeur qu’un livre pour se l’approprier il faut le rendre vieux, il faut prendre un crayon et écrire, des notes sur les marges, des schémas, des pense-bête, surligner, resurligner, bref, faire que Balzac, Schopenhauer, Goethe, Flaubert, Zola, Stendhal et tous les autres soient encore vivants. Moi j’ai dix-huit ans.

Je n’échange pas les livres avec mes camarades d’université, comme quand j’étais gamine mes livres sont à moi, je veux pouvoir les garder, les contempler sans jamais les relire. Oui, parce que moi je ne relis pas mes livres. Pour moi les livres font partie d’un moment précis de la vie, ce moment passé donne place à un autre ouvrage. Quand je prends le métro je vois les gens qui lisent des best-sellers, ces livres qu’on trouve en Une de tous les grandes surfaces, du coup je me rends compte que je n’en lis jamais de ces « meilleurs livres ». Je n’ose pas trop l’avouer, entre copains et copines ça fait un peu snob de dire « moi les livres que tout le monde lit je ne veux pas les lire », mais au fond c’est ce que je pense. Et puis je n’ai pas le temps.

Mon long périple universitaire est fini. Installée dans mon bureau où je travaille, en parlant avec mes collègues je découvre pour la première fois ces livres-de-métro (comme j’ai pris l’habitude de les nommer), je me dis que c’est peut-être le moment d’y goûter. En plus, depuis que je suis dans ce monde d’adultes j’ai moins de place à la rêverie et j’ai donc plus besoin de choses légères. Donc c’est déjà un peu âgée que je tente les Pancol, Zafón, Adams et autre. Et ça va, je dois avouer que ça fait du bien, que c’est de la bonne littérature que j’ai mis du temps à découvrir. J’ai vingt-quatre ans.

Moi à la lecture j’y pense tous les jours parce que chaque bout de livre, chaque ligne et chaque mot que je lis m’apprennent toujours quelque chose et c’est le plus important.

Et puis, je pourrais encore continuer, car pour moi lire c’est écrire… mais ce sera pour une autre fois !

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L’Open space m’a tuer

Suite à l’article sur le télétravail je voulais boucler un peu ce sujet en vous conseillant la lecture d’un livre qui m’a fait bien rigoler. Il s’agit de L’Open space m’a tuer de Alexandre des Isnards et Thomas Zuber. Il a été publié en 2008 et je vous retranscris le quatrième de couverture pour vous en faire une idée :

 » Ils ont fait de bonnes études, occupent des postes à responsabilités dans des entreprises prestigieuses, auront demain les clés de l’économie française… et pourtant, les jeunes cadres sont au bord de l’explosion. Dans les années 1980, ils étaient prêts à tout pour réussir. Aujourd’hui, ils prennent leurs RTT, refusent des promotions et pensent que la vraie vie est ailleurs. Passé l’enthousiasme des premières semaines, les jeunes recrues se heurtent aux dures réalités des nouvelles méthodes de management. Tendinite du BlackBerry, malaises vagaux du aux stress, départs pour des ONG de surdiplômés: dans des saynètes truculentes, on découvre les souffrances et les désillusions de la génération open space. Jusqu’à présent, elle continuait à faire bonne figure. Avec ce livre elle décide d’ôter le masque. »

Bonne lecture à vous tous !