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Traducteurs : Les gens qui font vivre l’Europe, c’est nous !

C’est la petite phrase que j’ai retenue lors de la soirée dédiée aux traducteurs et interprètes qui a eu lieu à Nantes le 2 mai dernier à l’occasion de la Fête de l’Europe.

C’était dans un contexte particulier, à seulement quelques jours du deuxième tour des élections présidentielles, je pense ne pas me tromper si je dis que l’ensemble du public avait ça en tête.

Rencontre traducteurs Nantes

Pour nous, traducteurs, les langues, la culture et l’ouverture d’esprit sont un triangle parfait qui ne saurait pas se construire sans l’un de ces trois piliers. Souvent, nous, traducteurs, avons vécu dans plusieurs pays, nous travaillons pour des clients éparpillés un peu partout dans le monde, nous avons des amis en Europe et ailleurs, enfin, bref, notre parcours de formation et de profession nous a confrontés à devoir bien souvent conjuguer avec des coutumes, des pensées et des manières de faire bien différentes.

Le travail des traducteurs

Un peu passeurs d’histoires, un peu raconteurs, un peu écrivains, un peu conférenciers… un petit mélange bien sympathique qui fait du traducteur un être ouvert et à l’écoute.

La soirée, organisée par la Maison de l’Europe en Loire-Atlantique, en partenariat avec l’Université de Nantes et le Centre Culturel Européen avait plusieurs objectifs en vue. D’un côté, remercier les traducteurs de la région pour tout le travail qu’ils accomplissent, d’un autre, poser les bases d’un futur et éventuel lieu de rencontre et enfin, esquisser les problématiques souvent rencontrées par les traducteurs et interprètes dans leur quotidien professionnel et les rapports qu’ils entretiennent avec les entreprises, que ce soit au niveau local ou plus globalement.

Présents à la table ronde, tour à tour au micro, il y avait :

  • David Goward de la SFT (Société Française des Traducteurs)
  • Boris Meggiorin (Maison de l’Europe)
  • Anne Plaud (Centre Culturel Europe)
  • Mattia Insolera (Photographe)
  • Julie Morère (Université de Nantes)
  • Pia Edstrom Bourdeau (Traductrice)
  • Hélène Benoist (Traductrice)

Une soirée d’échanges avec un public formée principalement d’universitaires (étudiants et enseignants), de traducteurs et interprètes, pour la plupart à leur compte, enfin bref, des amoureux de l’Europe et des langues.

Car comme dit Amin Malouf : « Le bilinguisme est une école de tolérance et une voie de survie. »

… il paraît que c’est lui aussi qui a dit que « pour créer l’Europe, il faudrait que chacun apprenne trois ou quatre langues d’Europe ».

Et je les retiens ces phrases parce qu’aujourd’hui plus que jamais, je veux croire en l’ouverture d’esprit des gens. Ma formation, mon métier et ma vie m’ont permis de voir de très près l’importance de croire en cet autre qui ne parle pas comme nous.

Un jour, à Madrid, alors que je venais de commencer mon Master en traduction et interprétation à CLUNY-ISEIT (l’antenne espagnole de l’ISIT), quelqu’un m’a dit que « j’avais de la chance » car moi qui était née dans une région où l’on parle l’espagnol mais aussi le catalan, j’avais pu venir à Madrid pour faire des études, mais qu’elle ne pourrait pas aller à Barcelone car elle ne connaissait pas le catalan. J’aurais pu longuement argumenter (l’apprentissage des langues, le bilinguisme géographique, les pays plurilingues et tout cela…) mais je me suis limitée à lui répondre « nul ne choisit son lieu de naissance ».

 Alors voilà, puisque nul ne choisit son lieu de naissance, ne faisons pas des langues une barrière d’entente humaine.

 

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