Traduction

Arrêtons les stéréotypes : être traducteur

« Un traducteur, s’il utilise un dictionnaire, c’est que ce n’est pas un bon traducteur ! »

Faux. Comme disent beaucoup, les traducteurs ne sont pas des encyclopédies. Un traducteur doit effectuer des recherches sur le mot qui lui est inconnu, pour bien le comprendre spécifiquement, une fois compris alors il peut trouver des équivalents dans d’autres langues.

« Le texte est court, vous ne devez pas prendre beaucoup de temps à le traduire ! »

Faux. Car tout professionnel qui se respecte aime donner un travail d’une qualité optimale à son client. Tout dépend du texte, des termes spécifiques qui nécessitent surement une recherche plus approfondie. Il arrive de passer plus de temps sur un texte court qu’un texte qui fait son double. Alors beaucoup de traducteurs et traductrices aiment que leurs clients leur laissent le temps nécessaire pour le traduire correctement.

« Ne fait pas de chichis, interprète, c’est la même chose »

Faux. Un traducteur traduit un texte écrit, tandis qu’un interprète traduit un discours oral. Pour comparer plus précisément, un interprète doit garder en mémoire un instant une grande partie d’un discours et ensuite le traduire oralement, seulement un traducteur a tout le temps de revenir plusieurs fois sur la même phrase et ensuite le traduire. Un traducteur est également auteur, auteur de ces traductions et un interprète doit avoir la capacité à imiter les tons, les émotions tout en traduisant le discours entendu dans la langue d’origine.

« Tout le monde peut traduire, tant qu’elle parle deux langues ! »

Pour beaucoup de personnes, quand il parle une autre langue que leurs langues maternelles, ils pensent pouvoir alors traduire correctement. Ce n’est pas si simple ! Après être capable de parler deux langues, pour traduire, il faut avoir la capacité de traduire, avoir des aptitudes spécifiques, de l’expérience, et de nombreuses choses…

Soline Rambault

(ÉTUDIANTE DE LA LICENCE LEA À L’UCO NANTES, EN STAGE CHEZ MARGARIDA LLABRÉS ROTGER, ENTREPRISE INDIVIDUELLE DE TRADUCTION ET D’INTERPRÉTATION)
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Livres d’un autre monde : la lecture des Français entre best-sellers et traductions

Livres d’un autre monde : la lecture des Français entre best-sellers et traductions

Vous connaissez déjà mon amour des langues, des livres et des lettres. Vous savez que j’en ai fait ma vie, ma passion, ma profession. Qu’il s’agisse de traduction, de bilinguisme ou d’apprentissages des langues, je suis toujours ouverte et curieuse, toujours prête à en savoir plus. C’est tout naturellement que j’ai dit oui à cet article invité, quand Jasmin m’a contactée. Parce qu’il me semble qu’il est toujours intéressant et utile de discuter livres et langues.

À l’occasion de la Journée mondiale du livre parrainée par l’UNESCO, Babbel, l’application premium d’apprentissage des langues pour une pratique avec assurance au quotidien, a réalisé l’infographie « Les secrets de la littérature française et internationale ». Créée dans le but d’approfondir les habitudes de lecture des Français et l’état de santé de l’édition nationale et internationale parmi les livres les plus vendus et les plus traduits.

Les Français figurent parmi les lecteurs les plus assidus d’Europe : ils lisent en moyenne 6 heures et 54 minutes par semaine, tout comme les Suisses. Lorsqu’il s’agit des livres les plus vendus ou les plus traduits, nombreux sont ceux qui en ont au moins un dans leur bibliothèque : de « Don Quichotte » (500 millions d’exemplaires vendus) au « Petit Prince » (253 traductions).

Parmi les auteurs qui ont connu le succès ces derniers temps, avec des millions d’exemplaires vendus, des dizaines de traductions, des séries télévisées et des films, on ne peut manquer de citer Ken Follett avec « Les Piliers de la Terre » ou le Suisse Joël Dicker qui a connu la gloire avec « La vérité sur l’affaire Harry Quebert ».

Livres d’un autre monde : la lecture des Français entre best-sellers et traductions

Le français est une langue internationale, la deuxième langue la plus traduite après l’anglais et a enregistré une augmentation de 30 % ces dernières années. Parmi les auteurs francophones les plus célèbres à l’étranger figurent Marc Levy, Guillaume Musso et Amélie Nothomb, sans oublier que la France a remporté 15 prix Nobel de littérature, grâce à des auteurs de la trempe d’Albert Camus et de Jean-Paul Sartre par exemple.

Traduire un livre en français, ou à partir du français, sont des processus très délicats et complexes, différents styles peuvent être adoptés (du style le plus littéral au style plus libre), mais certains éléments présentent toujours différentes difficultés : l’importance du contexte, les jeux de mots et les faux-amis, jusqu’aux traditions et particularités locales, sont autant de facteurs qu’un traducteur professionnel ne doit jamais sous-estimer.

Vous aimeriez que je vous en raconte plus sur mon métier de traductrice (cliquez pour répondre) ?

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La condition du traducteur

La condition du traducteur

La condition du traducteur peut parfois paraître étrange, avec ses hauts et ses bas, ses courses aux mots, ses comptages compliqués, ses clients issus d’un éventail aussi large qu’une ancienne pellicule photo interminable. Jongler est un verbe qui nous va bien, je trouve. Jongler avec les mots et avec les à-côtés. C’est exactement cela.

Depuis quelques mois, je sautille d’une condition à une autre en espérant toujours trouver l’issue la plus favorable, le mot qu’il faut, le client qui va bien. Et ça sautille et ça bouillonne, dans la tête, les fichiers, les mails, et les projets qui vaguent dans l’imagination.

Cette année, à l’inverse de ce que j’ai fait les années précédentes, je ne suis pas venue ici poser quelques mots à l’occasion de l’anniversaire de mon entreprise ArtiLingua, de traduction, rédaction, communication. L’anniversaire c’est le mois de janvier. Mais je ne suis pas venue car j’étais très occupée avec cette condition étrange qui colle à la peau des traducteurs, et peut-être aussi, d’un certain secteur des métiers du numérique.

L’étrange condition

De ne pas savoir de quoi sera fait le lendemain, ni la semaine prochaine, ni le mois d’après
De compter des mots à l’infini, jusqu’à s’en lasser
De sentir qu’on est au bout de la chaîne de production
De recevoir des commandes qui, c’est un mystère, sont bien souvent urgentes
De se battre, parfois, avec des fichiers qui sont la hantise des traducteurs, à savoir, notamment, PowerPoint, Excel et les PDF scannés
De ne pas avoir de temps pour soi pendant trois semaines d’affilé
D’avoir trop de temps pour soi
D’admirer le compte courant professionnel à ras bord… pour s’en inquiéter six mois plus tard
De devoir se renouveler sans cesse ou presque… et de se questionner sans arrêt
De ce noeud au ventre à chaque fois qu’on envoie des jolis devis en sachant qu’il y a des dizaines d’autres postulants
De la confidentialité qui nous lie à certains projets et du mutisme obligé qui nous ronge à l’intérieur, signe d’un bonheur réprimé
D’écrire beaucoup, toujours, car traduire c’est écrire et de ne pas voir son nom publié
D’être auteur malgré tout
D’être un auteur transparent, après tout, il paraît qu’une bonne traduction c’est celle dont on oublie la présence de ce passeur
De devenir copain-copain avec les développeurs, codeurs et je-ne-sais-pas-qui-dautre quand on écrit et traduit pour le web

Et je pourrais continuer avec une liste longue comme le bras.

Il n’y a que deux choses capables d’effacer les entorses à notre jolie condition : la passion et la dévotion !

Il n’y a qu’une seule chose qui compte : l’amour !

L’amour aux langues
L’amour à notre métier