Vie à l'étranger

Partir pour idéaliser (et soutenir le foot et eurovision) ~ Marcharse para idealizar (y ser fan de fútbol y de eurovisión)

Partir loin de chez soi se traduit presque toujours par une idéalisation de notre lieu de provenance. Pas au début. Au commencement, nous sommes contents de vivre une expérience différente, de faire de nouvelles rencontres, de découvrir quotidiennement un nouveau quartier, une nouvelle tête, un nouveau boulanger, un nouveau mot… Au commencement, il y a tellement de nouveautés qu’on oublie d’où l’on vient. Nous sommes tellement pris par ce devoir de tout enregistrer que nous n’avons plus de temps à consacrer à la vie que nous avons laissé derrière nous. Si ce n’est que quelques coups de fil (enfin, ça c’était avant, maintenant on va dire poster sur facebook ou envoyer des whatsapp) presque par obligation.

Ensuite vient le temps de l’accalmie. On s’y fait, la fréquence de nouveautés s’estompe et nous avons plus de temps pour penser à ce que nous faisions avant, avec qui nous trainions. On passe aussi par la phase où les dimanches se convertissent en ce moment de la semaine qui sert presque à regretter le fait d’être parti (ça pour les solos -donc moi quand je suis partie !). On pense de trop à ce qu’on ferait si on vivait toujours dans notre ville d’origine.

Plus tard, nos origines passent, en quelque sorte, à un deuxième plan. On se confond dans la masse tout en souhaitant dans un petit coin de notre tête que la boulangère ou le coiffeur se souviennent, tout de même, d’où nous venons.

Mais ce qui est plus étonnant, presque comme un phénomène paranormal !! est que nous sommes capables, du bout du monde, de nous transformer en les plus grands supporters de foot de notre équipe nationale (remarquez que je n’ai pas eu de bol cette année !), que quand Nadal gagne (c’est-à-dire tous les ans au Roland Garros) je suis presque aussi fière que sa mère, que la chanson d’eurovision on ne la trouve pas si pourrie que ça (ou bien oui ?!), que Alonso est le meilleur en F1 et on oublie jamais que le Chupa Chups est une marque espagnole ! quand en temps normal, on s’en fiche du foot, du tennis, de l’eurovision et qu’à la F1 on n’y connait strictement rien.

Les Chupa Chups je les garde, miam miam !

Marcharse lejos de casa se traduce, casi siempre en una idealización de nuestro lugar de origen. Al principio no. Al principio, estamos contentos de vivir una experiencia diferente, encontrar gente nueva, descubrir algo todos los días, tener un panadero nuevo, aprender una nueva palabra… Al principio hay tantas novedades que poco más y olvidamos de donde venimos. Tenemos tantas cosas que hacer, tantas novedades que guardar en nuestro disco duro que no tenemos tiempo para pensar en lo que dejamos atrás. Solo hay tiempo para algunas llamadas (bueno, eso era antes, ahora publicamos en facebook o mandamos whatsapps) y casi por obligación.

Después, las cosas se calman. Uno se acostumbra a lo nuevo. La frecuencia de novedades ralentiza y nos sorprendemos pensando de vez en cuando en lo que hacíamos antes, con quién andábamos. También pasamos por la fase en que los domingos se convierten en ese momento odiado de la semana, cuando casi te arrepientes de haberte ido (eso para los singles -o sea yo cuando me fui!). Pensamos demasiado en lo que haríamos si continuaramos viviendo en nuestra ciudad de origen.

Más tarde, nuestros orígenes pasan a un segundo plano. Empezamos a camuflarnos entre la masa, aunque en el fondo deseamos con todas nuestras fuerzas que el panadero o el peluquero se acuerden de donde somos.

Pero lo más asombroso en toda esa historia es que hay un fenómeno paranormal que nos invade sin poder hacer nada al respeto : nos transformamos en los más grandes hinchas de fútbol de nuestro equipo nacional (¡vaya, no he tenido nada de suerte este año!), que cuando Nadal gana, o sea todos los años en Roland Garros, estoy casi más orgullosa que su madre, que la canción de turno de eurovisión no es tan mala (¿o eso será que sí,), que Alonso es el mejor en F1 y no nos olvidamos nunca de que el Chupa Chups es una marca española! Cuando, realmente, en tiempo normal, el fútbol nos importa un pepino, el tenis también, eurovisión aun más y de F1 no nos enteramos de nada.

¡Eso sí, el Chupa Chups me lo guardo, ñam ñam!

Inspiration

Mes envies et vos rêves

D’une langue à l’autre
D’un avion à l’autre
De là-bas à ici
De toi à eux

Sur un pont, deux points
Sur la mer, deux bateaux
D’un sourire à l’autre
De mes envies à vos rêves

D’une langue à l’autre
De moi à vous.

langueautre

Vie à l'étranger

La critique peut-elle sortir de la bouche d’un étranger ?

L’autre jour je suis tombée sur une émission télé qui traitait des étrangers qui vivent dans notre pays (c’était sur la télévision espagnole, donc des étrangers habitant en Espagne). Un des interviewés, un allemand il me semble (si ma mémoire est bonne) a dit quelque chose qui m’a interpellée puisque c’est exactement une idée que j’aurais pu, moi aussi, exprimer. Il a dit que « d’abord il faut prendre le temps d’observer pour ensuite commencer à agir et à s’intégrer et ne jamais avoir peur de critiquer ». Voilà la phrase qui résume assez bien ce que je pense aussi de la manière dont nous, étrangers, nous devrions nous adapter à nos nouveaux pays.

Je sais, car j’ai côtoyé beaucoup d’étrangers tout au long de mes multiples expériences, que chacun vit cette adaptation de manière différente, en fonction, bien évidemment, de chaque nature et de chaque caractère. Je veux bien croire, que chacun fait de son mieux, si ce n’est pas le cas, si nous ne faisons pas de notre mieux pour nous adapter (c’est la règle numéro 1) il vaut mieux rentrer à la maison. Mais ensuite, une fois nous sommes (ou nous nous sentons) plus ou moins adaptés il reste en nous (généralement) cette petite peur qui grandit dans notre for intérieur quand nous lançons une critique envers ce pays (peu importe le sujet) où nous habitons (mais rappelons-le, qui n’est pas le nôtre). Au fond de nous, nous craignons que quelqu’un nous dise « tu n’as qu’à rentrer chez toi si tu n’aimes pas ceci ou cela » (ou quelque chose dans le genre). Et bien non, moi je dis (et c’est là que je rejoins l’allemand de la télé :-)) que nous avons le droit (oui, le droit) de critiquer comme n’importe quel autre citoyen. Sinon la discrimination commencerait justement à cet endroit.

Parce que les gens ont tendance à penser que lorsqu’on vient d’un pays voisin et d’une même Europe on ne trouve guère de différences et ce n’est pas vrai. Malgré le fait qu’une certaine culture nous unit il y a tout plein de petites choses qui font que la vie soit un poil différente. Et nous avons le droit de le dire.

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