Deux regards étrangers qui se sont croisés, deux chemins parallèles qui marchaient au rythme de plusieurs langues. Un objectif commun : l’amour. L’amour naissant et l’amour grandissant. L’amour, le cher et tendre, celui qu’il faut préserver de tout malheur. L’amour qui a besoin, parfois, de communiquer.
J’aurais aussi pu intituler cet article MON MARI ET MOI NE PARLONS PAS LA MÊME LANGUE, mais bon, c’est finalement mon côté poétique qui finit toujours par faire surface. En effet, on dit que l’amour est un langage universel et bien que je sois d’accord sur ce principe, il me semble convenable de nuancer un peu le sujet.
Certes, l’amour a juste besoin de gestes, on peut se comprendre d’un regard, l’amour est un sentiment universel qui ne nécessite pas de beaucoup d’explications. L’amour est irrationnel, c’est un sentiment souvent inexplicable, cela vient du corps et du cœur, l’amour qui naît de nos âmes.
Oui mais… le quotidien s’installe, les obligations sont présentes. Il faut se parler avec les outils que nous possédons, c’est-à-dire nos langues : langues étrangères ou langues maternelles. C’est un peu comme si je vous disais “on ne peut pas vivre d’amour et d’eau fraîche”. Le langage universel de l’amour est bien beau mais il faut remettre pieds sur terre et se parler, pour de vrai A-E-I-O-U ! Parce que sinon la vie risque d’être bien compliquée. Les impôts ne vivent pas de notre langue universelle de l’amour, ni le boulanger, ni la maîtresse, ni les médecins, ni les belles-familles.
Alors voilà, il faut se rendre à l’évidence…
Moi je parle SA langue, lui, il ne parle pas MA/MES langue(s). Le quotidien se vit dans SA langue, sauf entre ma fille et moi. Il comprend des mots, il capte le contexte, à condition qu’on ne soit pas nombreux à parler. Les conversations à plusieurs, ce n’est pas la peine, pas pour l’instant. Il fait des efforts, je le sais. Parfois aussi, il a mal à la tête tellement il tend les oreilles pour essayer de donner un sens aux sons que nous émettons. C’est ce qui arrive quand nous visitons ma famille.
Et c’est par voie de conséquence que j’ai l’impression d’avoir 2 vies : une en français où il est présent et une autre en catalan et espagnol où il est juste spectateur. Par bonheur, l’amour est plus fort que tout mais il y a des moments où je rêve très fort qu’il communique aisément dans MA langue. Parce que le quotidien est là et que cela devient un besoin. Il ne peut pas prendre le téléphone et dialoguer avec mes parents, moi je peux téléphoner à ses parents et leur expliquer la journée. Parfois je m’interroge, et si je tombe malade et que je ne peux pas communiquer ?
Prendre des cours serait une solution. Mais encore une fois le quotidien décide : emploi du temps chargé, horaires de travail, distance, etc.
Le quotidien d’une famille bi-trilingue peut aussi être ça ! Souvent, on n’y pense pas, souvent on ne voit que la richesse des familles multiculturelles. C’est très bien, toujours le côté positif, toujours voir les avantages d’une situation. Mais aujourd’hui, pour une fois, j’ai voulu esquisser un peu que ne pas parler la même langue est un petit obstacle à surmonter.
Je vous invite aussi à lire ces articles écrits il y a quelque temps :
♥ Dans notre vie, parfois, on croise des regards étrangers
♥ Se disputer en langue étrangère
♥ Écrire en langue étrangère
♥ Des maux sans traduction
Mon ChériGuiri a lu cet article, il est toujours à mes côtés, on partage, on dialogue, on fait en sorte que cette adage “l’amour est un langage universel” soit bien présent chez nous !
Pour celles et ceux qui vivent dans une situation pareille, n’hésitez pas à partager vos avis !
Dos miradas extranjeras se cruzaron, dos caminos paralelos que andaban a ritmo de varias lenguas. Un objetivo común: el amor. Un amor naciente y creciente. El amor, estimado y tierno amor, ese amor que hay que preservar de cualquier desgracia. Un amor que también necesita, a veces, comunicar.
Habría podido titular este artículo MI MARIDO Y YO NO HABLAMOS EL MISMO IDIOMA, pero bueno, al final siempre acaba ganando mi lado más poético. Se dice, efectivamente, que el amor es un lenguaje universal y por mucho que esté de acuerdo con este principio, creo conveniente añadir algunos matices.
Es cierto, el amor sólo necesita gestos, podemos entendernos con una simple y cómplice mirada, el amor es un sentimiento universal que no se puede explicar. El amor es irracional, sale del cuerpo y del corazón. El amor que nace de nuestras almas.
Sí pero… la rutina se instala y las obligaciones se hacen cada vez más presentes. Por lo que no nos queda más remedio que hablarnos y comunicar con las herramientas que tenemos, es decir, nuestras lenguas: lenguas extranjeras o lenguas maternas. Es como si os dijera que no se puede “comer de amor”. El lenguaje universal del amor es muy bello, cierto, pero hay que poner los pies en la tierra y hablarse, hablarse de verdad A-E-I-O-U! De no ser así, corremos el riesgo que la vida se nos complique. A los impuestos no les vale nuestro lenguaje universal del amor, ni al panadero, ni a la profesora, ni a los médicos ni a las familias políticas.
O sea que es mejor admitir las cosas como son…
Yo hablo SU lengua, él no habla MI/MIS lengua(s). Nuestra rutina se vive en SU lengua excepto entre mi hija y yo. El, entiende palabras, capta el contexto siempre y cuando no haya muchos interlocutores. Las conversaciones triangulares, de momento, es mejor dejarlas aparcadas. Se esfuerza, lo sé. A veces, también, le duele la cabeza de tanto abrir sus antenas para intentar dar sentido a los sonidos que salen de nuestras bocas. Todo eso es lo que ocurre cuando visitamos mi familia.
Por todo ello, tengo a menudo la impresión de gozar de 2 vidas: una en francés en la que él está presente y otra en catalán y español en la que él tiene un rol de espectador. Por suerte, nuestro amor es más grande que todo pero hay momentos en los que sueño profundamente en que él pueda comunicar fácilmente en MI lengua. Porque la vida es así y que se convierte en una necesidad. Él, no puede coger el teléfono y conversar con mis padres, yo, puedo llamar a los suyos y explicarles cómo ha ido el día. A veces me pregunto: ¿y si un día enfermo y no puedo comunicar?
Tomar clases sería una solución. Pero una vez más la rutina es la que decide: agendas cargadas, horarios de trabajo, distancia, etc.
¡La vida diaria de una familia bi-trilingüe también es eso! A menudo, no pensamos en esos aspectos, a menudo, sólo vemos la riqueza de las familias multiculturales. Y está muy bien, puesto que siempre es mejor ver el lado positivo y las ventajas de cada situación. Pero hoy quise esbozar un poco que no hablar la misma lengua es un pequeño obstáculo que superar.
Os invito a leer también estos artículos que escribí hace ya un tiempo:
♥ Mi hija será trilingüe (ES)
♥ Viure i escriure en llengua estrangera (CAT)
♥ Un entorn bilingüe pels nadons (CAT)
♥ Cuando la lengua extranjera se impone (ES)
Y acabaré diciendo que mi ChériGuiri ha leído este artículo, que siempre está a mi lado, que compartimos y dialogamos y hacemos todo lo posible para que este refrán de “el amor es un lenguaje universal” esté presente cada día en nuestro hogar.
Bel article.
Vivant à l’étranger je me demande comment ça se passera le jour où je rencontrerai quelqu’un pour de bon (on peut rêver :p), surtout s’il ne parle pas un mot de français ça va être comique avec ma famille car mes parents ne parlent que français et côté frère, soeur, amis, ça parle plus ou bien anglais et/ou allemand ou baragouine un peu une des deux langues. 🙂
Chaque personne, chaque cas, chaque situation est différente et unique, mais peut-être que par le biais de cet article tu peux te faire une idée de comment ça se passera 😛 !!
Belle journée !
Très beau billet. J’ai une chance immense : Marichéri et moi partageons la même langue, et ce n’est pas celle de notre milieu quotidien. Ça nous a justement permis de nous construire une petite bulle à nous (avec les enfants maintenant) d’autant plus que pendant longtemps, nous ne connaissions pas d’autres expats. Nous avons la langue pour les autres, dehors, et notre langue à nous, pour l’intime.meme si l’anglais empiète de plus en plus, et que nous arrivons un un charabia franglais incompréhensible pour d’autres que nous!
Mais je croise des couples dans ton cas tous les jours, curieusement, c’est toujours une française et un anglais, pas l’inverse! Certaines exigent que le français soit la langue exclusive à la maison, les maris ont du s’y mettre, mais au final, beaucoup vivent dans un mélange joyeux des deux langues.
Hello,
Tu as raison de dire que tu as une chance immense, je pense, en effet, que cela change pas mal de choses que le couple parle la même langue et aussi, vous pouvez partager la même vision de votre “pays étranger” tandis que moi je suis seule à avoir une vision de mon “pays étranger” 🙂 Si tu croises des françaises avec des anglais et non pas l’inverse c’est parce que les femmes on est plus fortes et plus nombreuses à franchir le cap de partir…(je dis ça, j’en sais rien, c’est pour taquiner un peu!).
Votre petite bulle à vous me fait rêver, j’espère pouvoir la construire avec ma fille et j’espère, au fond, qu’un jour ChériGuiri va faire des progrès en catalan !
Bisous bisous,
Entiendo muy bien lo que compartes, mi marido tampoco habla francés y es muy difícil para él comunicar con las personas de mi familia. Entiende unas palabras pero no es capaz de mantener una conversación… Me cuesta mucho ya que a mi me hizo falta aprender sus idiomas (castellano y valenciano) pero él no aprendió mi idioma. Ahora no creo que pueda remediarlo pero me gustaría dejar de servir de intérprete!
Re-coucou,
¿Y tu marido puede vivir en Francia sin hablar francés? Yo al principio, las primeras veces que íbamos a Menorca, estaba todo el rato haciendo de intérprete. Ahora ya no porque al final ni disfrutaba yo ni él…
Belle journée Anaïs, courage !
Bisous,
Mi marido se ha quedado en España, viene muy a menudo pero todavía no ha dado el paso de venir a vivir en Francia. Poco a poco como él dice!
Hello,
Ok, ahora entiendo mejor 🙂 Ya me parecía raro que pudiera vivir en Francia sin hablar francés ! Bueno pues, “poco a poco” todo llega…
Bisous !