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La tête entre les mains, les jambes entrecroisées

Elle attendait patiemment sur la dernière marche de l’escalier. La tête entre les mains, les jambes entrecroisées. Elle avait décidé d’arrêter de réfléchir. Dehors il faisait beau, la fenêtre du palier, vieille et entrouverte, laissait passer une esquisse du soleil tombant de cette soirée de printemps. Un peignoir pour seul vetêment, couleur fuchsia et noir, de ces peignoirs que l’on ne met qu’à des occasions bien particulières.

Plus personne ne montait l’escalier depuis déjà plus d’une heure. Quelques larmes s’écoulèrent sur ses joues, roses et tendres, comme l’annonce de cet été qui devait encore arriver, mais qui commençait à s’annoncer. Une paire de pantoufles au joli pompon reposaient sur le tapis. Elle voulait y aller. Elle en était convaincue, elle devait le faire. Donner ce pas, franchir cette porte qui l’amènerait au-delà de ce qu’elle connaissait, loin très loin comme un voyage initiatique. Elle les enfila, ces pantoufles.

C’est légère et enfin souriante qu’elle partait à la rencontre de ce qu’elle avait imaginé pendant des longues années. Mais un retour était prévu.

Arc-en-ciel- 22

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Lettre ouverte à toi, chère mère au foyer

Cela fait longtemps que j’ai envie de t’écrire mais je n’osais pas. A vrai dire on ne se connaît pas énormément mais dès le premier jour où je t’ai vu j’ai ressenti de l’admiration envers toi. Oui. Ce n’est pas une blague. Crois-moi bien.

Il faut que je t’explique qu’avant de te croiser je ne connaissais pas de mère au foyer; oui, ma grand-mère et mes grandes-tantes mais pas de femme qui vient juste de passer la trentaine, là, maintenant, en 2013. Le premier jour cela m’a un peu choqué. Je n’arrivais pas à imaginer comment ta vie, ton train-train quotidien devait se passer. Moi qui ai toujours été très occupée je ne concevais pas qu’une jeune et belle fille comme toi puisse avoir choisi de rester à la maison.

Ensuite, avec le temps, j’ai appris à mieux te connaître. Nos conversations ainsi que les moments passés avec ton mari et tes trois enfants m’ont prouvé que c’était un choix bien réfléchi, et surtout j’ai pu voir comment tu te sens épanouie. Et ça m’a beaucoup soulagée. Je me doutais bien que financièrement ça devait être possible mais il y avait en moi une petite crainte de soumission, mais non, je me trompais complètement. Tu es une femme splendide, souriante, fraîche, amoureuse de ton mari, de tes enfants, de ta maison, et surtout tu ne te négliges pas, tu ne t’oublies pas.

Le fait de t’avoir rencontré m’a beaucoup fait réfléchir. Tu m’as fait penser à des choses auxquelles avant je ne leur donnais pas beaucoup d’importance. Tu m’as fait penser que peut-être si tes enfants sont tellement sages (dans la mesure du possible chez un enfant :-)) c’est parce que tu es bien présente, tu m’as fait aussi penser que c’est bien joli de pouvoir manger tous les jours avec tes enfants, et t’occuper de ses devoirs, de pouvoir te balader avec eux…En fait tu as été un peu cette pièce venant justifier ce qu’on sait tous : que nous vivons dans un monde de stress et qu’un peu de consécration à notre famille peut nous faire du bien. Avant les gens étaient plus soudés, c’est peut-être à cause de ça.

Et tu m’as mis dans un dilemme, qu’est-ce que je ferais si j’avais le choix ? Est-ce totalement bien ? Songes-tu au retour dans le monde du travail ? Pourrais-tu m’expliquer à cœur ouvert comment les choses se passent pour toi ?

Je vais t’en remercier de tout cœur parce que je trouve que c’est un sujet délicat et tabou, comme si toutes les mères au foyer soient des chômeuses ou des femmes en congé parental, je sais que ce n’est pas ton cas, je suis curieuse donc d’en savoir un peu plus sur ton élection.

Je te fais des gros bisous et à très vite !

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