Minorque

La mer, c’est toi. Et je suis partie.

Je suis venue. A la mer. Je suis venue, j’ai caressé tes vagues, tes va et tes vient. J’ai voulu repartir. Je me suis retournée et je me suis enfuie. Oui, je ne peux pas dire que je suis partie, je n’aurai pas pu. J’ai fugué, c’était fort, c’était dur. D’un pas ferme et sans équivoque, j’ai marché le long du sable. J’ai regardé loin à l’horizon, j’étais consciente de ma fugue. Cela a duré quelques minutes.

Je suis venue te chercher, la mer. J’ai embrassé tes eaux, celles qui m’ont poussé vers l’extérieur. J’avais chanté auprès des rochers et pleuré dans un coin avec les algues. Il était temps de m’en aller. Il était temps de te savoir loin de moi. La mer. J’ai voulu rentrer. Mais je ne savais pas par où. Et c’est ainsi que j’ai fugué. J’ai fait connaissance avec les autres.

Les autres mers. Les aimer, oui. Les haïr, aussi. Ma mer c’est toi. Douces eaux chaleureuses qui m’ont permis de marcher. Sous le soleil ou sous le froid. La mer, c’est toi.

La mer

Inspiration

La vie en mouvement

« Il va découvrir que revenir
c’est partir une seconde fois »

 Rentrer chez soi et se rendre compte que ce ne l’est plus, en tout cas, ce n’est plus le même chez soi. Tout changer pour retrouver ce qu’on avait connu, qui ne doit plus exister, en fait. Partir et changer, rester et changer. Arpenter des chemins nouveaux, galoper monts et merveilles, se laisser séduire par la richesse du monde, respirer, grandir, vouloir rentrer, regarder en arrière et en avant, oser faire le pas, rentrer, rentrer, rentrer, revenir, le moment des retrouvailles avec ces gens connus bizarrement étrangers, ouvrir les yeux, pleurer, rigoler, se fondre dans les bras des autres… et se rendre compte que revenir c’est partir une seconde fois.revenir