Vie à l'étranger

Grands-parents à distance (à l’étranger)

Grands-parents à l'étranger

C’est un peu les nouveaux modes de vie, les nouvelles façons de faire, vivre, respirer.

Alors que mon petit moi c’était habitué à vivre loin d’eux, je dois avouer que tout a un peu changé, là, au plus profond de mon cœur, depuis l’arrivée de miss Thelma. C’est bien connu, devenir maman bouscule tout plein de petites et grandes choses, devenir maman fait, inconsciemment, penser la vie, repenser la vie.

C’est alors d’un œil distant que j’observe évoluer ma fille et la relation qu’elle entretient avec ses grands-parents maternels : ses grands-parents à l’étranger.
Grands-parents à l'étranger

Maman n’est pas née en France

Jusqu’à il y a encore peu de temps, ma fille ne maitrisait pas très bien la notion d’espace, comme tous les enfants en bas âge ! Mais depuis quelque temps, elle a conscience que sa maman n’est pas née en France. Je saute sur toutes les occasions pour le lui rappeler : maman ne connaît pas cette comptine ma chérie, elle n’allait pas à l’école en France, maman est venue pour la première fois en France en 1993 car elle a remporté un prix littéraire scolaire dont la récompense c’était un voyage avec les parents à Eurodisney, l’école de maman c’est ton école pour l’été et ainsi de suite.

Elle sait donc, que maman est née à Minorque.
Elle sait distinguer aussi les couleurs du drapeaux bleu-blanc-rouge, c’est la France, papa ! Et elle sait que le jaune et rouge c’est plus du côté de maman.

Moi, je m’en contrefiche des drapeaux, mais il est vrai que ce sont des symboles qui aident à construire ces petits êtres biculturels, de manière toute simple, lors des balades et que l’on lève un peu les yeux.

Yaya et l’avi, ils sont loin

De toute évidence, si maman n’est pas née en France, il y a de grandes chances pour que les grands-parents maternels vivent loin.

Et c’est ainsi qu’une relation atypique se construit, et ce, dès la naissance.

Des pics et des creux

Parce que la relation de miss Thelma avec yaya et l’avi est ainsi : nous connaissons des traversées su désert, des longs mois où elle ne peut pas toucher, embrasser mes parents (même si l’on s’appelle 3 fois par jour) et des périodes très intenses où elle devient le chouchou, le centre d’attention, leur vie, leur tout !

Parce que quand nous venons ici et que nous nous installons dans la maison familiale, miss Thelma devient l’activité principale de mes parents. C’est alors qu’elle en profite tellement ! Et moi, c’est le cœur  en sourire que j’assiste à ce spectacle tout en beauté et qui me fait oublier les périodes de creux.

Parce que les pics font oublier les creux…
Grands-parents à l'étranger Grands-parents à l'étranger

Une relation aux saveurs particulières

Et au fond de moi, je suis contente car (il faut toujours voir le côté positif des choses) je me dis que c’est une grande chance qu’elle a de pouvoir habiter des longues périodes dans la même maison que yaya et l’avi. Leur relation est particulière, étroite, elle adore venir ici même si, quand nous venons toutes seules, « je pense à papa », elle dit maintenant qu’elle est plus grande (moi aussi, j’y pense !).

C’est ici que mes parents reproduisent certains gestes qu’ils avaient déjà eus avec moi, c’est naturel, c’est la vie. C’est ici qu’ils adorent l’amener se balader sur les lieux de mémoire, d’une mémoire de famille. C’est ici que l’on donne du pain aux petits poissons.

Nous faisons le plein d’amour, le plein d’un amour de grands-parents à distance mais qui, finalement, sont si proches !

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Vie à l'étranger

Se créer des souvenirs … ici et là-bas

Se créer des souvenirs ici et là-bas

 

J’ai toujours su que je ne pourrais pas passer un été sans ma Méditerranée. Je n’arrête pas de le dire et plus le temps passe (plus je vieillis), plus je suis convaincue de ma propre affirmation.

Un été sans ciel bleu du petit matin au soir, sans eaux cristallines, sans sable fin et blanc entre mes orteils, sans sueur de celle qui colle bien à la peau, sans devoir prendre un éventail parce qu’on a cette petite sensation d’étouffer, sans les gens qui râlent car on n’arrive plus à dormir tellement il fait chaud… Un été sans tout ça, ce n’est pas un été pour moi.

Mon été doit être fait de cette sueur, de ces gens qui râlent, du rythme de vie cadencé par le soleil, par ces journées à la plage à faire le lézard, par les trois douches par jour et les quatre fois qu’on se change d’habits en fonction de ce que l’on fait, parce qu’on a été à la piscine un peu le matin et qu’on va à la plage l’après-midi et puis que le soir on va se balader tous bien-vêtus sur le petit port méditerranéen et faire un peu le m’as-tu vu…. Mon été doit être ainsi composé !

Mais la vie a voulu que j’habite en Nord-Loire, pas loin de la mer, pardon, de l’océan, là où l’on va pour se balader et non pas pour lézarder, aller à la mer et se coller contre un mur selon les heures de marée. Là où il peut faire bien frais le matin et bien chaud l’après-midi voire même pas chaud du tout, cela dépend des années, le climat… ce facteur qui nous échappe !

Se créer des souvenirs ici et là-bas

Etant donné que je ne peux pas passer un été sans ma Méditerranée, on s’y installe bien longtemps, un bon mois et demi, deux petits mois, comme vous préférez. Mon métier fait sur-mesure me le permet et mon Chéri, qui a pris goût aussi aux avarcas et à ces étés ainsi composés, est désormais habitué à ces petits rituels sudistes.

Se créer des souvenirs ici et là-bas Se créer des souvenirs ici et là-bas
Se créer des souvenirs ici et là-bas Se créer des souvenirs ici et là-bas
Se créer des souvenirs ici et là-bas Se créer des souvenirs ici et là-bas

Les souvenirs d’une famille biculturelle

La question se pose alors des souvenirs que notre petite famille bi-culturelle se fait ici, là où l’on habite. On n’a jamais passé un été ici, ma fille ne sait pas ce que c’est qu’un mois d’août en nord-Loire, ni même un 14 juillet.

Les souvenirs d’été d’enfance sont importants, c’est pour cela que depuis qu’elle est née, nous avons créé ce petit rituel d’un week-end entre amis au camping. Je suis très contente car c’est un moyen d’avoir des photos autres que le bleu azur méditerranéen et même si moi, je ne peux pas me passer de l’Espagne pour les « grandes vacances » (vacances de free-lance, comprenez bien), je veux qu’elle ait l’occasion de se créer des souvenirs un tantinet estivaux ici en France, alors voilà, on y va par petite touches, des week-ends prolongés, des moules-frites à la côte, des maillots de bain et des polaires en même temps, un peu de tout ça pour qu’elle puisse tout savourer !

Et c’est à Soulac-sur-Mer qu’on se créé désormais ces souvenirs, des souvenirs précieux qu’elle gardera à jamais gravés dans son coeur, je l’espère !

Se créer des souvenirs ici et là-bas

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Vie à l'étranger

Vivre à l’étranger : un perpétuel apprentissage

On s’est envolés il y a longtemps. On a croisé les frontières quand on était jeunes, très jeunes. On a appris. On a ri et pleuré. On a fait des dizaines d’allers-retours, toujours entre l’ici et le là-bas. On a cru tout connaître. On a pensé tout savoir, tout avoir vu, tout avoir vécu. On s’est intégrés. On a abandonné un certain mode de vie pour en adopter un autre.

Quand vous croyez tout connaître de votre vie à l’étranger… et puis, en fait, non !

Et puis un jour, la réalité vous rattrape. Et la vie vous montre tous ses visages. Les visages d’une vie à l’étranger que je désignerais désormais en perpétuel apprentissage.

Une semaine s’est écoulée. Une semaine où tout plein de petites choses banales se sont passées. Des choses de la vie.

Une semaine où j’ai réalisé que non, je ne connaissais pas tout de la France, qu’il me restait encore plein de coutumes à découvrir, à apprivoiser, à tâtonner, à apprendre.

Seize ans plus tard, continuer à apprendre.

Un triste événement…

Il y a pile une semaine, j’assistais à des funérailles d’une jeune personne, d’un papa jeune, d’un cousin du même âge. Un triste événement qui nous est tombé dessous sans prévenir. Alors que le soleil breton était venu au rendez-vous, sans doute pour sécher les larmes, je rentrais pour la première fois de ma vie dans une église en France pour une si triste chose. J’ai suivi. J’ai suivi les autres. Leurs pas, leurs gestes, leurs regards. J’ai du suivre pour ne pas faire tord. Les larmes ne connaissent pas de langues, de frontières. Mais les gestes, oui. Un pas derrière l’autre. J’ai suivi. L’église, le cimetière. J’ai suivi les cousines, les tantes, les beaux-parents. Mon ChériGuiri étant occupé à porter des fleurs.  J’ai suivi. Suivi la belle-famille. C’est à ce moment-là, dans la petite bourgade, sous un soleil plus minorquin que breton, prise par l’émotion, que j’ai eu le temps de réaliser que c’était une première fois.

Une première fois de funérailles à l’étranger.
Et les larmes sont remontées, encore plus fort.
Pour lui. Pour nous.
Pour la distance des jours funestes.

et une belle festivité

Et puis, parce qu’ainsi va la vie, le dimanche, j’ai eu une première belle fois.

Dimanche, ma fille et moi avons vécu ensemble une première fois de kermesse.

Une jolie fête de l’école. Une ambiance très festive, encore une fois sous un soleil de plomb. On m’avait demandé d’accompagner. On m’avait demandé de tenir un stand. Alors voilà, encore une fois, j’ai suivi. J’ai ouvert grand les yeux et j’ai suivi. Le défilé, la petite corde de couleur avec cinq petites mains accrochées. Ils me connaissent, « la maman de Thelma ». Les enfants et sa petite grande mémoire. La « maman de Thelma » qui est venue chanter à Noël. En anglais ? Ah non, c’est en espagnol. J’ai encore eu les larmes aux yeux quand j’ai vu ma fille faire son spectacle. Ma fille, une école en France, un spectacle, une kermesse. J’ai pensé à mes spectacles à moi. Dans mon école, là-bas. Ensuite, j’ai tenu le stand. Et quand je ne savais pas, je demandais.

vivre à l'étranger, un perpétuel apprentissage

Ouvrir les yeux et s’intéresser aux manières de faire, facteurs-clé d’une vie à l’étranger

Car oui, je l’ai toujours su et j’en suis plus que convaincue :

Ouvrir grand les yeux et poser des questions, deux éléments indispensables à une vie à l’étranger.

Une semaine où j’ai pris pleinement conscience qu’avoir une vie à l’étranger c’est un perpétuel apprentissage.

Plus j’y pense, plus je réalise qu’il faut avoir connu les bouts du cycle de la vie pour dire qu’on mène une vie à l’étranger pleine et complète : la naissance et la mort.
Une vie. Une boucle.
Et si je m’approchais doucement de cette vie à l’étranger complète ?

Et puis, hier, lundi, j’étais épuisée. Fatiguée. Une semaine à vouloir bien faire. A faire comme eux, comme vous. Une semaine forte en émotions à vouloir tout faire comme une Française : les gestes, les mots, les intonations, les regards. Pour bien faire. Même si je sais qu’eux, ils l’oublient bien souvent que je suis étrangère. Moi aussi. Mais pas tout le temps : dichotomie d’une vieille vie à l’étranger.

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