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Pourquoi les femmes nous suivent partout ?

Sacré Manuel Guisade qui dit que…

Il y a des choses qui ne changent jamais et ne me demande pas pourquoi. En fait, je pense qu’elles ne vont jamais changer. Par exemple, si dans la nuit tu as faim ou que tu dors mal et tu décides donc de te lever tu es sûr qu’au bout de 10 ou 15 minutes tu entendras une voix qui dit « qu’est-ce que tu fais débout ? ».

Tu jettes un coup d’œil pour voir ce qu’il se passe et d’où vient cette voix et d’un coup c’est ta femme qui apparait. Oui, c’est ça, elle ne rentre pas dans la pièce, non, elle apparaît, simplement. Et puis, qu’est-ce que tu veux, à cette heure-là elles sont toutes pareilles : décoiffées, à moitié dans le sommeil, elles n’arrivent pas à marcher droites tellement elles sont dans le pâté et même que tu entendras un « ouille » parce qu’elle vient de se coincer le petit doigt avec va savoir quoi…de toute façon tu t’en fiches, à cette heure-là tu n’as aucune envie d’enquêter pour savoir où elle a mis ce fichu petit doigt…

Personnellement, quand cela m’arrive, je regarde ma femme et je lui dis : « ben, qu’est-ce que tu crois que je fais ? rien, je me suis réveillé, c’est tout », c’est évident, j’ai même envie de lui dire « mais tu crois que j’ai envie de me lever tous les jours à quatre heures de la nuit ?« , et pendant que tu (moi) es en train de réfléchir à tout cela tu repères son pyjama et tu te dis « oh mon Dieu !! Mon Dieu les fleurs !!, quand est-ce que j’ai du lui dire que c’était joli… » Mais bon, comme à ce moment-là tu n’as pas non plus envie de parler mode et fringues tu te tais, c’est mieux.

Et c’est là, vu que tant toi que elle vous êtes à moitié endormis, que vous engagez une conversation surréaliste : « que vas-tu manger ? ». Tu as juste envie de lui répondre : « imagine, un verre de lait, un yaourt, une banane, quelque chose de léger, mais bon, si tu veux je peux bouffer un cassoulet, j’ai déjà fait tellement de choses pour toi… »

Et ce qui est encore plus hallucinant, comme si elle portait ça dans les gênes, comme si sa mère était un balai et son père une brosse, tel un ressort elle te lance : « Ne salis pas ». Et toi tu penses (oui, je ne sais pas pourquoi mais j’ai la manie de penser et de réfléchir) : « à vrai dire si je tâchais ton pyjama…il serait peut-être plus joli ».

Mais c’est dans des situations comme celle-ci qu’il y a toujours des choses extraordinaires qui arrivent, parce que là d’un coup, ta femme dit : « ah, et n’oublies pas qu’aujourd’hui tu dois… » et punaise, on dirait qu’elle est sous anesthésie partielle mais que son cerveau est dirigé par le commandant de la Légion et elle commence toute une kyrielle de choses à faire, tout ça en même temps qu’elle sort un « allez, on se recouche ».

Et toi, aussi à côté de la plaque qu’elle tu te limites à répondre d’un ; « oui, oui, oui », tu prends ton yaourt à toute vitesse, la banane n’est qu’à moitié épluchée et tu ne sais pas quoi en faire, tu regagnes ta couchette et tu te dis « bon, ça y est » sans savoir si c’est « ça y est » parce que tu as mangé ou parce qu’elle a fini avec la liste de commissions.

Et au lendemain… ben, le lendemain, enfin, quelques heures plus tard, elle se réveille et te dit : « j’ai rêvé ou tu t’es levé dans la nuit ?… » et tu lui réponds : « tu as rêvé ma fille, tu as rêvé. Tu fais toujours des rêves… » en te disant que « continue à rêver ma fille, continue à rêver… parce que si tu crois que je vais aller à La Poste, aux Impôts, à la banque… et ben, il vaut mieux que tu continues à rêver ! »

mujer1CréditPhoto: www.que.es
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Les écoliers, c’est toujours pareil

Sacré Manuel Guisande qui dit que…

Il y a de ces choses qui ne changent jamais, des choses immuables depuis des siècles, même que ces choses là n’ont pas changé depuis Aristote, il faut croire ! Il y a quelques jours une école primaire m’a invité pour que des enfants de 8 et 9 ans puissent faire connaissance avec un écrivain, il parait qu’il y en a qui croient que les lettres dans les contes c’est de la magie…

Et puis de toute façon comme à La Corogne il n’y a pas de zoo et ben ils m’ont invité moi, non pas pour que les enfants lisent mes histoires, non, mais surtout pour faire ma connaissance, pour savoir que nous les écrivains on existe et que, s’ils le désirent, ils peuvent me toucher. Pour tout vous dire, j’accepte même qu’on me donne des cacahuètes…

Je me suis donc présenté dans la salle de cours et j’ai voulu faire un dessin sur le tableau noir pour leur expliquer comment on pouvait favoriser l’imagination. Mais pas de chance, je n’ai pas trouvé l’effaceur… et là : catastrophe, la grande catastrophe ! En une seconde une armée de cris s’est mise à hurler « moi, moi, c’est moi qui va effacer ! moi, moi, je vais au tableau ! moi, moi, j’efface, j’efface !! »

Non, je ne suis pas en train d’exagérer, mais pas du tout. A ce moment là, il y avait déjà 6 élèves sur 20 qui s’étaient levés, ils se penchaient en avant avec le bras levé. J’ai eu l’impression qu’en fait ça leur était égal de faire connaissance avec un écrivain, mais qu’ils étaient plutôt les champions en effaçage et astiquage de tableau !

Plus tard, quand j’ai annoncé qu’ils pouvaient copier le dessin… ouufff, je me demande encore pourquoi j’ai émis cette idée, c’en est devenu un problème majeur : « je peux le faire au crayon ?… et moi, au stylo rouge ?…j’ai qu’un bic vert… et avec des crayons de couleur…? un papier à carreaux ou une feuille à rayures ?… et… et… ». Oh mon Dieu !Je n’aurais jamais pu imaginer le nombre de supports où l’on peut copier un dessin !!!

Une fois l’ordre revenu…et ben, il y en a eu un qui a demandé d’aller aux toilettes; vu que je ne suis pas urologue je n’ai pas osé lui dire non… et du coup il y en a eu 5 qui sont partis, je vous jure, je ne sais pas ce qu’ils ont d’intéressant les toilettes des écoles!

J’étais déjà en train de finir quand j’ai eu la grande idée de demander où était le professeur, pour qu’il revienne vu que je devais partir ; punaise, qu’est-ce qu’ils ont eu envie de jouer au cache cache avec leur professeur… cinq autres élèves se sont levés en me disant qu’ils allaient le chercher ! Quand j’en ai vu cinq qui étaient prêts à partir je me suis même demandé s’ils allaient vraiment le chercher ou plutôt l’assassiner ! Finalement il ont été trois à partir et quand le prof est revenu et que j’ai vu qu’il était toujours vivant, j’ai failli l’embrasser tellement ça m’a rassuré mais bon, je me suis retenu.

En plus, et je ne sais pas pourquoi, mais quelle manie avec les autographes… ils adorent ça… je me suis donc retrouvé à apposer ma signature partout, partout, pas seulement sur des papiers ou des cahiers, non : sur des bras, des jambes, les fronts, les ventres… et écoutez-moi bien : le pire c’est que les gamins ils ont un tel pouvoir d’influence qu’ils ont été capables de me faire remonter dans le passé, et en partant, je me suis retourné, j’ai vu le tableau noir et j’ai eu envie de crier « moi, moi, c’est moi qui va effacer !!!!!! »

EscolaresCréditphoto: Wikipedia
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Franchement, écrire des contes peut être pénible

Sacré Manuel Guisande qui dit que…

Pour moi, écrire des contes pour des enfants, à savoir mes contes de Rodribico, est quelque peu pénible. Franchement, je ne devrais même pas dire « quelque peu pénible » mais avouer ouvertement que c’est « pitoyable ». Parce que… et ben parce que tu écris un livre (en occurrence moi, Manuel Guisande) sur, par exemple, des recettes de cuisine, et pas de problème : tu l’achètes, tu arrives à la maison, tu mets ton tablier, tu te mets aux fourneaux et ale hop!! un pur bonheur que de passer des heures à faire la cuisine, à tester ces recettes et à les goûter aussi ! Génial quoi!

Si, par exemple, c’est un roman d’aventures que tu écris (enfin, moi)… et bien, le lecteur se met dans la peau des personnages, même qu’il se transforme, même qu’à minuit il se lève, même qu’il prend un couteau (car oui oui, il est à fond dedans, il se croit à l’Amazone, le pauvre !) et cherche partout dans la maison à trouver cette vipère qui est cachée, jusqu’à qu’Aurore, sa femme, lui rouspète : « Manoooolooooo, retourne au lit!! ». Et le fou de Manolo qui, pour une fois, réagit et à moitié dans le sommeil retourne à la couchette et continue à rêver de l’Amazone et de l’oxyuranus microlepidotus, autrement dit, la vipère. ça, c’est merveilleux !

Mais, et là c’est quand ça devient pénible, non pardon, pitoyable, si ce sont des contes pour des enfants qu’on se met à écrire : quel est le plus grand succès que tu peux espérer ? Que le gamin fasse voler son imagination…? et ben, non ; que le gamin apprenne des formes et des couleurs ? et ben, non ; la différence entre panthère et lion ? et ben, non ; qu’il ouvre les yeux comme des billes pendant qu’il est en train de lire ou qu’on lui lit le conte ? et ben, non, c’est justement bien au contraire : le plus grand succès est que le gamin s’endorme !!

Et c’est pour ça que je dis : My Gog My God ! C’est horrible de penser que je peux être heureux en écrivant des contes qui servent à faire dormir !!! Mais qui peut aimer cela ! C’est pitoyable, oui, oui, je le répète encore, c’est pitoyable puisque je prends le temps et le soin de penser aux choses que les enfants peuvent aimer, je mets toute mes neurones à contribution, je deviens à moitié fou, j’écris, j’écris, je me fatigue… et qu’est-ce qu’il fait le gamin ? S’endormir. Pfff, s’endormir ! Ce n’est même pas imaginable. Quelle déception !

Avouez-le, dites-moi que j’ai raison : c’est pénible, n’est-ce pas ? Et ben, vous savez quoi ? Il y a encore pire. Le pire, le vraiment horrible dans cette histoire qui est celle d’écrire des contes pour des enfants reste encore à venir. Le terriblement pire est de se retrouver face à face dans la rue avec le père, oui, le progéniteur qui d’un immense sourire et d’une petite tape sur l’épaule te lâche le morceau : « Eh Manuel, tes contes ils sont tout simplement géniaux ! Oui Manuel, oui, il suffit de commencer à les lire et ben, écoute, c’est formidable, mon petit il s’endort comme un loir, comme un loir !! »

Et c’est parce que je suis poli et que je sais me tenir, mais, sincèrement, quand j’entends cela, j’ai juste envie de dire à ces parents : « et vous, il parait que vous n’en avez pas besoin de contes, non ? parce que tu ne m’a pas l’air très éveillé !!!

Moi je vous le dis, attention à la littérature pour enfants !!!

rodribicoRodribico aprende a voar
Baia Edicions
Auteur: Manuel Guisande
Illustrations: Xosé Tomás