Interprétation

Être interprète dans les festivals

C’est un fait, il n’y a pas une mission d’interprétation pareille. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Et c’est exactement cela ce qui est bien dans notre métier. On ne connaît pas la routine.

La semaine dernière, par exemple, après quelques jours à La Défense en mode CEE (Comité européen d’entreprise), j’ai filé direction la belle ville d’Angers pour travailler au festival de cinéma Premiers Plans.

Encore une fois, j’ai activé le mode caméléon intrinsèque aux interprètes : après les EBIT, investissements et holdings, j’ai enclenché le mode cinéma !

Cette année, c’est la lauréate catalane Carla Simón qui est venue à Angers pour parler de sa filmographie, notamment Estiu93 (Été 93) et Alcarràs (Nos Soleils, Ours d’or – 2022).

La préparation des festivals n’est pas une préparation quelconque

Les festivals, je les prépare à fond, car le public a toujours des questions surprenantes auxquelles il va falloir faire face avec sourire et audace. Oui, oui !

La salle 1 du Pathé a une capacité de plus de 400 personnes et je vous assure que la salle était comble, même qu’ils ont dû jouer des tours pour faire rentrer tout le monde !

Je me suis préparée en regardant tous les films de la réalisatrice Carla Simón, y compris ses courts-métrages et, en plus, je me suis intéressée beaucoup à sa vie (oui, ça a un côté people, j’avoue !) puisque ses films sont clairement liés à sa vie personnelle !

Savoir adapter la préparation (la documentation, mais aussi le mental) de la mission en fonction de sa typologie est extrêmement important dans notre métier.

Interprétation

Brève de Nouvel An

[2🎈24]

Premières heures et premiers jours d’une nouvelle année que je vous souhaite, du fond du cœur, emplie de sourires et de doux moments !

2024 marque pour moi la 10ᵉ année de mon entreprise.
Le 3 janvier 2014, j’ai appuyé sur le bouton qui m’a fait décoller.
Le bouton qui m’a donné un statut juridique et fiscal pour exercer mon métier d’interprète et traductrice de façon indépendante.

Alors cette nouvelle année, je nous la souhaite à tous et à toutes sous le mot qui m’a permis de grandir et évoluer professionnellement : OSER !

osons aller de l’avant,
osons dire oui,
osons ne jamais baisser les bras,
osons la vie !

Et soyez heureux !

LA PROMESSE 2024

Je vous laisse ici ces mots comme une promesse.
La promesse de vous dire que 2024 sera grandiose.
La promesse de revenir ici plus souvent.
Sans me laisser emporter par le tourbillon des allers-retours.
La promesse de venir vous parler interprétation et traduction.
Et langues aussi.
La promesse de reprendre les échanges avec vous.
Et profiter de cette richesse.
Cette richesse humaine qu’est le verbe.
Et les dialogues, les conversations, les discussions.
La promesse de grandir ainsi ensemble.
La promesse d’aller toujours de l’avant.

Cap ou pas cap ?

Interprétation

L’importance de la traduction à vue (pour l’interprétation)

La traduction à vue, ou reformulation orale en langue cible d’un texte écrit dans la langue source, est une activité de traduction très répandue dans les domaines professionnels et de formation.

Certains auteurs la considèrent comme une étape antérieure à l’interprétation simultanée, bien qu’elle partage également certaines structures de travail avec l’interprétation consécutive, en raison de la nature même des moyens d’initiation (communication écrite) et de départ (communication orale), qui impliquent un certain retard dans la transmission du message.

Compte tenu de l’énorme complexité du processus, il requiert une série de capacités psychophysiologiques de base liées à la résolution de problèmes sous pression, à la mémoire et, surtout, à une grande fluidité orale pour un accès sémantique rapide.

La traduction à vue comme un exercice d’entraînement

La traduction à vue est un entrainement qui met le traducteur/interprète face à un exercice extrêmement complexe, car il demande de mobiliser un certain nombre d’aptitudes :

-rapidité

  • fluidité
  • trouver des solutions
  • ne pas buter

… mais notamment, je dirais qu’il ne faut pas confondre traduction à vue avec résumé ou synthèse.

Bien évidemment, la traduction à vue entendue comme un exercice d’entraînement peut se faire de façon progressive. En formation, certains donnent un temps de préparation, pour une première lecture et ensuite passage à la traduction à proprement parler.

Ne pas confondre résumé et traduction à vue

Faire une traduction à vue n’a rien à voir avec un exercice de synthèse. Bien sûr, la compréhension d’un texte passe par la compétence de savoir le résumer mais ici, lors d’un exercice de traduction à vue, il faut dire le texte original dans la langue d’arrivée et non pas le résumer.

Pour faire le résumé d’un texte, le cerveau suit, principalement, trois étapes :

  1. lecture
  2. compréhension
  3. synthèse

Alors que la traduction à vue se base sur la simultanéité :

On lit (1) et en même temps, on traduit (2)

Pourquoi la traduction à vue est importante pour les interprètes ?

Nous venons d’évoquer le terme simultanéité, ce qui nous rapproche indiscutablement de la pratique de l’interprétation simultanée.

Ainsi, nous pouvons affirmer que la traduction à vue nous aide à entrer dans la dynamique de l’interprétation simultanée, puisque dans les deux cas, il s’agit d’une interprétation qui nécessite une division de l’attention. En interprétation simultanée, il faut apprendre à écouter et à parler en même temps. Dans la traduction à vue, il s’agit de lire et de parler en même temps. La traduction à vue permet donc de mieux gérer le temps, puisque l’interprète n’a pas d’orateur pour donner le rythme, c’est lui-même qui donne son propre rythme, c’est donc un bon exercice d’entraînement.

Par ailleurs, la traduction à vue est parfois utilisée lors de réunions et conférences quand un des orateurs donne, à la dernière minute, un texte qu’il va lire à l’auditoire. L’interprète fera alors une traduction à vue derrière son micro. Je rappelle ici que la lecture d’un texte de la part d’un conférencier est un moment redouté par l’interprète pour une raison déjà évoquée précédemment : le rythme et le débit de parole. En effet, quand une personne lit a tendance à accélérer son débit de parole, ce qui complique la tâche de l’interprète.

Pour conclure, je dirai qu’avec la traduction à vue, l’interprète ou le traducteur, est subordonné à la forme écrite, à l’ordre des mots, aux structures syntaxiques plus ou moins rigides, et qu’il doit faire un effort supplémentaire pour découvrir le sens et l’exprimer, pour éviter les interférences lexicales et les calques qui peuvent survenir en raison de la forme écrite du texte original.