Inspiration

De génération de la démocratie à génération indignée

Finalement je ne peux pas m’en empêcher, finalement je me sens poussée à publier ce petit article…et croyez-moi cela fait longtemps qu’il trotte dans ma tête. Parce que je suis jeune, parce que mon pays je l’apprécie et parce que je ne peux pas rester indifférente aux derniers évènements. Merci à Leboableu qui avec son post d’aujourd’hui m’a fait prendre conscience que je pouvais tranquillement finir de rédiger ce texte. Il y avait quelque chose en moi qui me freinait, quelque chose j’imagine qui me faisait peur car le sujet frôle le politique et je n’aime pas parler politique sur cet espace même si dernièrement j’en ai parlé un peu.

Aujourd’hui en Espagne c’est « journée de réflexion », la veille des élections on ne peut pas faire de campagne électoral, c’est prévu que ce soit la journée pour les dernières décisions. Et j’espère que les gens vont bien réfléchir. Moi ce n’est pas sur cela que je veux parler.

Je tiens simplement à envoyer mes plus sincères salutations à tous ces jeunes qui depuis le 15 mai campent dans les places des grandes et petites villes espagnoles en protestation contre un système qui nous a leurré pendant des longues années. Moi j’appartiens à cette « génération de la démocratie », ainsi connue car nous sommes nés juste pour les premières élections démocratiques après la dictature. J’appartiens aussi à cette première génération qui a eu accès facilement aux études supérieures, nous, les jeunes de la démocratie nous avons été les premiers à compter sur notre CV avec le plus de masters et doctorats et bien d’autres cursus. Nous avons tout eu. Notre enfance c’est passé lors des plus beaux moments de l’Espagne, nos parents qui n’avaient pas beaucoup d’études car Franco leur en avait empêché avaient pu trouver facilement un travail. Car pendant les années 1970 le pays s’ouvrait vers le monde, le pays s’acheminait vers une belle transition démocratique. Nos parents étaient contents de quitter une période noire de l’histoire, de vivre le mouvement hippie, de connaître l’arrivé des méthodes anticonceptives, de voir, enfin, la liberté devant eux. Et nous, leurs enfants, nous avons pu profiter d’une enfance dorée, le pays recevait des aides de l’Union européenne, le pays s’embellissait, il y avait plein de projets pour nous.

Sauf que. Sauf que finalement j’appartiens aussi à la « génération perdue », j’appartiens aussi à cette génération qui avec l’arrivée de l’euro s’est vu attribuer le nom de « les milleuristes », difficile de passer le seuil des mille euros et plus difficile encore quand le pays vit un moment de bulle immobilière. Impossible d’accéder au logement, impossible de trouver un travail digne de ce nom et qui s’accorde avec nos études. Impossible de quitter le noyau familial, des parents qui s’endettent afin d’aider leurs enfants. Des parents désespérés quand ils voient qu’ils ont tout donné à leurs fils et à leurs filles… des enfants qui galèrent maintenant, plus que tout et plus que rien. Parce qu’enfin, ça a amené aussi à la naissance d’une plus jeune génération (ceux qui ont vers les 20 ans) et à qui on appelle, péjorativement, la « génération ni-ni », car ni travail ni études. Des jeunes plutôt en échec scolaire et pour qui le système ne prévoit pas d’issu, rien ne leur pousse à poursuivre des études et rien est fait pour les aider à mettre un pied dans le monde du travail.

C’est pour tout cela et bien d’autres choses que je me réjouis de voir que le mois de mai 2011 va passer dans les annales de l’Histoire comme les jours où les jeunes d’un pays qui ne sait guère ce que c’est que manifester ont décidé de commencer à bouger les choses. Je suis aussi très contente que tout se passe dans la fête, la bonne humeur et la joie. Ce sont des manifestations pacifiques, pleines de solidarité, parce qu’il n’y a pas que les jeunes, les plus âgés sont aussi là, pour soutenir, pour dire « nous on peut plus y faire grande chose mais il est grand temps, les enfants, qu’on commence à montrer au pays entier que les choses ne vont pas bien ».

Je suis très contente aussi de voir que mon papa, quand je lui demande à propos des infos de mon pays me dise qu’il soutient aussi ces mouvements, ces campements. Cela prouve qu’il ne s’agit pas d’une simple crise de gamins, il s’agit d’un vrai et grand problème social, économique, politique, générationnel…et de remise en question de tout un peuple.

Indignados

 

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De génération de la démocratie à génération indignée

Finalement je ne peux pas m’en empêcher, finalement je me sens poussée à publier ce petit article…et croyez-moi cela fait longtemps qu’il trotte dans ma tête. Parce que je suis jeune, parce que mon pays je l’apprécie et parce que je ne peux pas rester indifférente aux derniers évènements. Merci à Leboableu qui avec son post d’aujourd’hui m’a fait prendre conscience que je pouvais tranquillement finir de rédiger ce texte. Il y avait quelque chose en moi qui me freinait, quelque chose j’imagine qui me faisait peur car le sujet frôle le politique et je n’aime pas parler politique sur cet espace même si dernièrement j’en ai parlé un peu.

Aujourd’hui en Espagne c’est « journée de réflexion », la veille des élections on ne peut pas faire de campagne électoral, c’est prévu que ce soit la journée pour les dernières décisions. Et j’espère que les gens vont bien réfléchir. Moi ce n’est pas sur cela que je veux parler.

Je tiens simplement à envoyer mes plus sincères salutations à tous ces jeunes qui depuis le 15 mai campent dans les places des grandes et petites villes espagnoles en protestation contre un système qui nous a leurré pendant des longues années. Moi j’appartiens à cette « génération de la démocratie », ainsi connue car nous sommes nés juste pour les premières élections démocratiques après la dictature. J’appartiens aussi à cette première génération qui a eu accès facilement aux études supérieures, nous, les jeunes de la démocratie nous avons été les premiers à compter sur notre CV avec le plus de masters et doctorats et bien d’autres cursus. Nous avons tout eu. Notre enfance c’est passé lors des plus beaux moments de l’Espagne, nos parents qui n’avaient pas beaucoup d’études car Franco leur en avait empêché avaient pu trouver facilement un travail. Car pendant les années 1970 le pays s’ouvrait vers le monde, le pays s’acheminait vers une belle transition démocratique. Nos parents étaient contents de quitter une période noire de l’histoire, de vivre le mouvement hippie, de connaître l’arrivé des méthodes anticonceptives, de voir, enfin, la liberté devant eux. Et nous, leurs enfants, nous avons pu profiter d’une enfance dorée, le pays recevait des aides de l’Union européenne, le pays s’embellissait, il y avait plein de projets pour nous.

Sauf que. Sauf que finalement j’appartiens aussi à la « génération perdue », j’appartiens aussi à cette génération qui avec l’arrivée de l’euro s’est vu attribuer le nom de « les milleuristes », difficile de passer le seuil des mille euros et plus difficile encore quand le pays vit un moment de bulle immobilière. Impossible d’accéder au logement, impossible de trouver un travail digne de ce nom et qui s’accorde avec nos études. Impossible de quitter le noyau familial, des parents qui s’endettent afin d’aider leurs enfants. Des parents désespérés quand ils voient qu’ils ont tout donné à leurs fils et à leurs filles… des enfants qui galèrent maintenant, plus que tout et plus que rien. Parce qu’enfin, ça a amené aussi à la naissance d’une plus jeune génération (ceux qui ont vers les 20 ans) et à qui on appelle, péjorativement, la « génération ni-ni », car ni travail ni études. Des jeunes plutôt en échec scolaire et pour qui le système ne prévoit pas d’issu, rien ne leur pousse à poursuivre des études et rien est fait pour les aider à mettre un pied dans le monde du travail.

C’est pour tout cela et bien d’autres choses que je me réjouis de voir que le mois de mai 2011 va passer dans les annales de l’Histoire comme les jours où les jeunes d’un pays qui ne sait guère ce que c’est que manifester ont décidé de commencer à bouger les choses. Je suis aussi très contente que tout se passe dans la fête, la bonne humeur et la joie. Ce sont des manifestations pacifiques, pleines de solidarité, parce qu’il n’y a pas que les jeunes, les plus âgés sont aussi là, pour soutenir, pour dire « nous on peut plus y faire grande chose mais il est grand temps, les enfants, qu’on commence à montrer au pays entier que les choses ne vont pas bien ».

Je suis très contente aussi de voir que mon papa, quand je lui demande à propos des infos de mon pays me dise qu’il soutient aussi ces mouvements, ces campements. Cela prouve qu’il ne s’agit pas d’une simple crise de gamins, il s’agit d’un vrai et grand problème social, économique, politique, générationnel…et de remise en question de tout un peuple.

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Il faut savoir s’aimer

Ne pas vouloir ouvrir les yeux. Ne pas vouloir regarder, mieux encore, regarder sans voir. Parce que parfois nous avons tendance à nous voiler les yeux, à ne pas aller au-delà, à s’installer dans une sorte de train train quotidien qui nous empêche d’y voir clairement.

Parce qu’il y a aussi des moments où tout est gris mais seulement parce que nous refusons de prendre le pinceau du rose, nous refusons de nous offrir une belle palette de couleurs qui va nous réconforter, nous attendrir et nous rendre le sourire.

Cependant, il est vrai qu’un bon coup de poing sur la table ne fait pas de mal. Il faut oser, il faut savoir dire stop, et surtout il faut savoir se remettre en question. Ce n’est que comme ça que nous avancerons dans la vie. Il y a aussi, de temps en temps, des moments d’incertitude, de ne pas savoir quelle route prendre.

Il faut savoir se laisser aller, il faut savoir oublier, il faut savoir s’aimer.