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De châtaignes et de citrouilles

Un hiver qui s’annonce froid dans une cuisine à grands mosaïques. La cheminée est allumée et elle garde le chaud de toute cette vielle maison bâtie il y a déjà plus d’un siècle. Les pas s’entendent de l’étage et dans la grenier quelqu’un est en train de couper la camomille cueillie quand les jours étaient encore chauds. Elle est sèche, prête à servir en infusion.

La soupe cuit lentement dans la casserole en terre cuite et une main ridée remue de temps en temps pour s’assurer de la cuisson. Il est seize heures, le jour, nuageux, ouvre ses portes à la nuit tombante. Depuis quelques semaines il y a un petit air maussade dans la maison. Monsieur arpente les marches lourdement, ses pieds ne suivent point, il s’appuie sur cette rambarde qui a accueilli les mains de toute la famille.

Là-haut, ils se trouvent tous les deux, assis sur des chaises en osier vieilli ils se regardent d’un léger mais grand sourire. Pour eux la maison n’a plus de secrets, ils en connaissent tous les recoins.

Dans le grand salon orné de rideaux épais et obscurs une petite voix commence à résonner. La petite-fille est arrivée sans faire de bruit, la porte de la maison est grand ouverte et tout le monde est le bienvenu. Elle sait très bien ce qu’elle va y trouver. Un morceau de pain tartiné avec du sucre et de l’huile lui semblent un régal pour ce goûter qu’elle avait tant attendu.

Ils descendent après avoir entendu, si bien que mal, ces sourires doux et enfantins montés jusqu’au grenier. Le potage est prêt. Ils se serrent très fort dans les bras et les vieux remplissent de baisers les joues rouges de la plus petite qui leur remercie avec une petite poignée de châtaignes fraîchement ramassées le matin même. Tout y est, tous les ingrédients y sont pour que la longue soirée d’hiver puisse commencer.

L’arôme de la citrouille embaume les coeurs de ces trois âmes qui mangent peu à peu. Au bord du foyer ils se réchauffent les mains. Il sort un vieux carnet du tiroir de la commode, ça grince. Il souffle pour dépoussiérer et les histoires reprennent vie. Elle écoute attentive et la bouche ouverte, se laissant emporter par ces vieux contes toujours chargés d’émotion.

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Le froid de l’hiver

Il est là. Il est arrivé et il nous a pris. Je ne voulais pas. Mais je m’y attendais. Cela faisait quelques jours que je le sentais venir. C’est quelque chose de connu. Vieux sentiment mais nouvelle sensation. Petite j’aimais mais grande un peu moins. Parfois plus méchant parfois plus doux. On peut y faire face. Des moments de recueil pour des grandes occasions. Le temps il passe et le temps il revient. On le retrouve, pareil mais différent. Pour la durée on ne sait jamais. C’est le moment de se rhabiller, de regarder nouvelles couleurs et nouveaux tissus. Douillet comme tout, pour toi mais pas pour moi, ou bien oui. Les soirs c’est bien, les matins un peu moins. Mais peu importe, tous les ans je vais te retrouver.

Qui es-tu ?

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Dans notre vie, parfois, on croise des regards étrangers

Nous étions tout le temps ensemble, incapables de nous séparer, très proches provenant pourtant des endroits bien lointains. Une distance qui aux yeux de tout le monde n’était pas frappante. Un même regard pour deux personnes différentes. Nous savions parler la même langue, nous avions les mêmes gestes, une pareille façon de vivre, des envies similaires, faits l’un pour l’autre.

Notre vie tranquille et heureuse comme un fleuve apaisé, nous rigolions, nous nous embrassions. Nous nous comprenions. Notre passé divergeant n’avait rien d’entrave à notre présent riche et calme. Une vie des plus belles.

Parfois nous voulions sortir. Une vie sociale remplie, des amis et des connaissances, une famille exceptionnelle, des activités, des sorties par ci et par là. Il y avait des jours, dans ce monde heureux et de bonheur, où nous ne pouvions plus nous comprendre, les quelques messages qui ne passaient pas, non pas des malentendus, des incompréhensions que nous ne savions pas étiqueter, bien que conscients de la situation. Nous faisions avec.

Nous nous doutions que ces amis aussi devaient se demander. Mais ils n’osaient pas. L’amitié fait cela. Nous terminions toujours par nous arranger, par trouver cette issue qui nous offrait la plus belle des solutions : le langage de l’amour. Ce langage universel qui fait tout comprendre, tout pardonner, voir tout et tout aimer.

Nous savions parler la même langue mais nous ne venions pas de la même langue. Un regard étranger faisait partie de notre quotidien, une médiation culturelle installée avec ses plus belles manières et savoir-faire dans notre cuisine, notre chambre, notre vie.

Parce qu’un jour, une vie avait croisé un regard étranger !

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