Enfants

Le choix du nom de famille

L’Homme, l’être humain est un animal de coutumes. Bien sûr. Nous sommes habitués à ce que nous sommes habitués, et cela nous convient très bien. Souvent, l’Homme, l’être humain fait les choses par coutume, parce que c’est comme cela, parce que des générations et des générations avant nous l’ont aussi fait pareil, de cette manière et pas d’une autre.

C’est donc difficile de faire bousculer les choses. Essayer de changer les usages n’est pas évident. Mais quand on veut on peut. Commencer à petite échelle c’est toujours la meilleure des solutions, on change ce qui est à portée de notre main. Mais ensuite, parfois, nous sommes confrontés à ces regards des autres qui n’avaient pas pensé, eux, à changer ces routines et ces habitudes.

Hier en lisant l’article publié par Kiara sur le nom du père je me suis dit que c’était une fois de plus un exemple de cette difficulté à changer ce à quoi nous sommes habitués.

Il va de soi, et je pense que tous ceux qui me lisent et me connaissent le savent, que les mots respect et tolérance sont deux mots-clés chez moi, pour ma vie et pour mes écrits. Donc en partant de ce fait et en sachant que le mieux c’est que chacun fasse comme il le sent afin de vivre en harmonie, je voulais, tout de même, faire un point sur ce choix de nom de famille tellement ancré en France. Ce n’est que mon avis et mon expérience.

J’ai une double culture franco-espagnole (ou même triple si on dit franco-espagnole-catalane) de par mon vécu, mes expériences, mes déménagements, ma vie mais non pas de naissance. Je suis née en Espagne où j’ai vécu jusqu’à mes 20 ans mais dès mes 15 ans j’ai fait des séjours réguliers en France. Par exemple, quand on me demande si je suis « d’origine espagnole » j’ai tendance à répondre « je ne suis pas d’origine espagnole, je suis espagnole tout court », mais enfin, cela peut être sujet d’un autre article.

Revenons à nos moutons, et maintenant que les bases sont posées je peux dire, et comme le disait Kiara, que tout un chacun, ici en France a le droit de choisir le nom de famille pour son enfant. Tout comme n’importe quelle femme lors de son mariage peut choisir, ou pas, de garder son nom de famille. Pour les enfants, et depuis 2005 la loi permet aux parents de choisir soit le nom du père, soit le nom de la mère, soit les 2 noms accolés dans un ordre choisi par eux et dans la limite d’un seul nom de famille pour chacun s’ils portent eux-mêmes le nom de leurs 2 parents. Voilà, il me semble que tout est clair. Dans notre cas nous avons choisi de faire comme on fait en Espagne, à mon mari cela lui a semblé du plus logique, même fier que notre fille porte les deux noms : on a mis en premier celui du père et en deuxième le mien, pareil qu’en Espagne, pareil que moi qui porte aussi deux noms de famille, celui de mon papa et celui de ma maman. Cela ne pose aucun problème à l’école, cela ne pose de problème nulle part.

Pour ceux qui s’interrogent à propos de ce qui se passe quand cet enfant qui porte deux noms de famille va se marier, la réponse est assez simple. Au mariage il ne se passe rien. Qu’il s’agisse de garçon ou de fille on peut toujours garder notre nom ou nos noms. Si c’est une fille et qu’elle veut prendre celui de son mari, et bien, elle laissera tomber les siens pour porter le nom du mari. Quand cet enfant aura à son tour des enfants suite à son mariage ce qui va se passer est assez simple aussi : on se reporte de nouveau à cette loi de 2005 et il n’y a que l’embarras du choix. L’enfant issu de ce mariage pourra porter un nom ou deux, ce que ces parents vont décider, jamais quatre noms, ce qui suppose, en définitive, la crainte de certaines personnes qui ne voient pas très claire cette affaire. C’est logique, sinon en Espagne, par exemple, les gens auraient des noms kilométriques, et ce n’est pas le cas.

Ce qui se passe, et là on en revient au fait qu’en France prendre le nom du mari et avoir seulement un nom de famille pour les enfants sont des choses tellement ancrés qu’on en oublie que ce n’est pas loi mais seulement usage et habitude, est que beaucoup de formulaires d’administration ne prévoient qu’une seule case là où il faut remplir nom de famille. Ou bien quand on coche mariée on se sentirait presque forcées à remplir la case nom d’épouse. C’est aussi tellement ancré que CPAM et CAF, quand ils savent que tu es une femme mariée automatiquement tu vois ton nom changé. Oui, c’est comme ça.

La première fois que j’ai reçu une lettre à nom de Mme Nom de mon mari j’ai failli ne pas l’ouvrir, comme quand on appelle à la maison et on demande par Mme Nom de mon mari et que la première fois j’ai répondu non, elle n’est pas là, en pensant à la maman de mon mari. Personnellement je ne pourrais jamais changer de nom de famille, je suis fière de mes deux noms de famille, pourquoi je les aurai changé au bout de 30 ans ? Et plus encore, je sentirais cela presque comme un manque de respect envers mon papa et ma maman, c’est eux qui m’ont porté au monde et non pas mon mari, ni mon beau-père.

Quant à la filiation et à la généalogie je pense que c’est beaucoup plus facile d’établir les liens familiaux quand on conserve le nom de naissance. Par exemple, c’est beaucoup plus facile de savoir pour les cousins et cousines, on sait toujours s’il est cousin/e du côté du père ou de la mère, etc, or que quand la femme prend le nom du mari elle perd tout lien avec sa famille à elle. Il y a aussi ces femmes qui au mariage ont envie de prendre le nom de son mari parce qu’elles disent que c’est la seule manière de porter le même nom que ses enfants. Ce n’est pas tout à fait vrai maintenant qu’on a le choix depuis cette loi de 2005.

Après avoir dit tout cela je réitère le fait que chacun, surtout chacune 🙂 doit faire comme il le veut, comme il le préfère, l’entend… Il faut vivre avec notre nom, nos noms, le plus logique est donc de faire ce qui nous convient le mieux.  Il faut seulement savoir que nous avons le choix, et que quand banquiers, assurances et autres administrations vont s’étonner de notre choix nous aurons qu’à gentiment bien expliquer.

Bureau159

Vie à l'étranger

L’art de savoir vivre à plusieurs ou comment faire pour bien cohabiter avec des (in)connus

Dans une autre vie j’ai vécu à plusieurs, je veux dire, dans une autre vie beaucoup de fois j’ai vécu avec beaucoup de gens. Non, ce n’était pas une auberge espagnole, même si parfois ça le frôlait.

Le sujet de la colocation n’est pas trop évoqué et je trouve, pourtant, qu’il s’agit d’un moment très important dans la vie des jeunes. Un moment où l’on se sent déjà construits mais en vérité nous sommes encore en train de nous faire et de nous former. Nous sommes en train de ramasser de petits brins d’ici, petits morceaux de là pour en arriver à un « moi » bien complet et solide.

Si la famille est importante dans un premier temps (et pour toujours, soulignons-le), le fait de prendre les ailes n’est pas anodin. On se sent grands et forts, ce qui, en fait, est très loin de la réalité.

Je peux dire en quelque sorte (et ça, ce n’est pas de la science-fiction) que je suis la reine des colocations. De mes 18 ans à mes 30 ans j’ai été en coloc. Sauf une année de passage en cité-U. Alors si vous voulez des conseils je peux bien vous en donner, croyez-moi 🙂

Les deux mots clés pour une bonne colocation sont : tolérance et ouverture d’esprit.

Si de mes années de colocation j’en fais des statistiques, les résultats sont :

– 10 appartements
– 1 cité universitaire
– 7 villes
– 3 pays
– 28 colocataires
– 8 nationalités

Époustouflant allez-vous me dire !

Oui, peut-être, mais mon bilan n’est que positif malgré des moments difficiles et des envies d’un vrai chez soi. Pourquoi donc ce choix ? En Espagne, là où j’ai commencé mon périple c’est la solution première, étant donné que le système de résidences universitaires et de studios n’est pas trop répandu. Ma première année en France je l’ai passée dans une cité universitaire et ce n’est pas ce qui m’a plu le plus. C’est bien donc pour cela que j’ai repris un appartement.

Sauf mes trois premières années où je connaissais mes colocataires du lycée, les autres gens avec qui j’ai vécu les années suivantes je ne les connaissais pas du tout. J’ai fait confiance à mon instinct et je pense, en plus, que quand on ne se connait pas c’est davantage facile car tout le monde part sans à-priori et c’est doucement que chacun « marque leur territoire ».

Des moments de rigolades et de situations rocambolesques j’en ai eu, voici un petit aperçu:

– Ce n’est pas vrai que les femmes sont plus propres que les hommes
– J’ai du annoncer à mes colocs anglaises que même si le « mocho » est une invention espagnole il n’y avait que moi pour l’utiliser !
– Pour le thanksgiving je ne savais pas qu’il fallait garder une espèce d’os de poulet, quand je l’ai vu bien placé à coté de l’évier, ça m’a donné envie de vomir donc je l’ai jeté.. évidemment je me suis fait poursuivre par l’américaine !
– Les espagnols (même si je le suis) mangent trop tard le soir, donc mes deux années de parenthèse passées en Espagne ont été dures 🙂
– Mon coloc suédois en Belgique ne parlait pas un mot de français, il n’y avait que moi qui faisait des efforts pour parler l’anglais, je m’en suis bien tirée, mais il faisait très bien le repassage tous les matins !
– Vivre avec des anglaises et faire semblant de pas comprendre ça rapporte, j’évitais de me mêler des multiples conflits USA-UK ! Cela s’appelle de la diplomatie intelligente 🙂 !
– Les gémissements de plaisir dans la chambre d’à côté, je connais aussi, un alléluia pour les boules Quies !

Je pourrais sans doute continuer mais je ne suis plus en âge de coloc…

Ce n’est pas sans une pointe de fierté que je parle de tout cela, j’ai aimé, j’ai pleuré, j’ai rigolé et surtout j’ai toujours pris un grand soin de ma chambre des mes différents appartements, des petites touches bien à moi, un petit bout de mon chez moi d’origine, un petit bout de chacune des villes, un bout de ruban et un joli rideau et le tour est joué pour se sentir bien au chaud de ce chez soi partagé.

Depuis, il y a des petits objets qui viennent toujours avec moi. Un joli ours qui m’a été offert par une de mes colocs anglaises, elle me l’a glissé en cachette dans ma valise quand je quittais la ville très triste et très tôt sous la bruine bretonne… cinq avions m’attendaient encore pour rentrer chez mes parents et repartir deux mois plus tard. Cet ours il est toujours avec moi, je lui parle, il est le seul à me comprendre complètement, le seul à avoir tout partagé, le seul vrai compagnon de voyages…Le seul qui connait mon vrai parcours !

L’article pourrait être bien long, un sujet sur lequel je peux raconter plein de choses, mais il vaut mieux en garder un peu pour soi, vous savez… mieux vaut insinuer que montrer !

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Vie à l'étranger

Comment gérer la distance (physique) qui nous sépare de famille et amis

C’est toujours un plaisir de retrouver ces gens que l’on ne voit pas depuis longtemps, la distance est pour moi quelque chose d’habituel, la distance est présente dans ma vie depuis bien des années. Parfois elle est gênante, elle dérange, elle attriste aussi, elle peut même être dérangeante.

Mais parfois la distance vient nous surprendre tout en nous montrant ses bons côtés : la séparation peut rapprocher, oui, parce que comme je le dis souvent, c’est en partant que l’on sait combien on s’aime; elle nous apprend aussi à mieux donner sa juste valeur aux choses, à savoir prendre le temps pour passer un coup de fil, à faire une conférence-vidéo ou à écrire à tous ces gens qui sont loin de nous. Mais, sans doute, l’un des plus bons côtés de la distance c’est le moment de se retrouver.

Se retrouver après quelques mois voire quelques années de distance a un côté magique. Évidemment ça dépend un peu de l’endroit où ont lieu ces retrouvailles : à la maison où l’on essaye de concocter des bons petits plats, ou dans un terminal d’aéroport où les sentiments sont à fleur de peau…

Cela m’arrive très souvent d’avoir des retrouvailles-éclair, notamment avec les copines, des moments passés ensemble le temps d’une soirée, d’un café autour d’une table dans un petit bistrot ou le temps d’une journée où on se balade sans se regarder parce qu’on est occupées à tout nous raconter. Souvent lors de ces rencontres il y a un nouveau membre, le copain qui n’existait pas à l’époque ou le bébé né du mariage auquel je n’ai pas pu assister par cause de Distance (ben oui :-)), et c’est émouvant et bizarre en même temps, cela fait bien agiter mes neurones.Mon petit cœur bat à un rythme pas habituel.

Avec la famille les retrouvailles durent un peu plus longtemps, le temps de quatre jours, d’une semaine, d’une quinzaine ou d’un mois en fonction de la période de l’année. Mais là aussi on s’aperçoit de plein de choses : la ride en plus sur le visage ou la main de ma maman chérie, les cheveux grisonnants de papa, les cousins et cousines qui grandissent à la vitesse d’un TGV, ou la rupture sentimentale d’un de ces cousins plus âgés… et moi je me sens près et loin de tout ça. Je me sens toute proche d’eux parce que l’on a vécu des choses inoubliables pendant notre enfance et bien loin aussi parce que j’ai raté un épisode (ou deux ou trois) de leurs vies.

Il y a certains points essentiels pour savoir entretenir toutes ces relations à distance :

– Ne jamais dire, « non je n’écris pas c’est à lui/elle de le faire »

– Trouver toujours un moment pour y aller, quitte à devoir traverser la ville et prendre 10 métros, quand on est de passage dans une ville où l’un de tes amis/famille habite

– Faire des petits colis surprise

– Ne pas s’inquiéter quand cela fait longtemps que la copine ne répond pas aux mails, elle est sûrement occupée, si elle est une bonne copine elle va même t’écrire une ligne pour te dire « beaucoup de travail ces derniers temps, hâte de parler avec toi »

– Savoir résumer en cinq minutes l’essentiel de ta vie des derniers mois pour mettre au courant et ensuite passer aux détails

– Quand quelque chose dans ta vie quotidienne te rappelle un aspect ou un souvenir de tes amis faire un petit sms pour le dire, ça dessine un sourire !

– Envoyer de temps à autre des cartes postales

– Et surtout ne jamais oublier le comment du pourquoi de ces relations et amitiés !

Moi j’ai une copine avec laquelle je parle régulièrement par téléphone et par email mais que je n’ai pas vu depuis six ans, j’ai une autre copine avec laquelle il y a neuf ans on s’est établi la règle de nous voir au moins une fois par an et on arrive à tenir la promesse, j’ai une autre copine avec laquelle on se parle moins souvent mais on sait qu’on est comme des sœurs et on n’hésite pas à nous rendre service, j’ai une autre copine avec qui on a zéro secrets et avec qui on sait tout nous dire même les choses qui fâchent, une autre qui pendant deux ans a su m’appeler du fin fond de l’Afrique au moins tous les deux mois…

Et je vais devoir vous quitter, je vais préparer des bons petits plats pour ce soir… des retrouvailles m’attendent 🙂

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