Mots éparpillés

Mots Eparpillés : mars 2015

Voici aujourd’hui le sixième et avant-dernier rendez-vous interblogueur « Mots éparpillés » de la saison.
Effectivement, Florence n’aura pas de connexion internet les prochains mois (voyage oblige), le prochain rendez-vous est donc fixé à son retour, pour le 15 juin.

Mots Eparpillés

Cet article participe au rendez-vous mensuel « Mots éparpillés » de Margarida Llabrés et Florence Gindre, projet inspiré par « Mots sauvages » de Cécile Benoist.

Mots Eparpillés mars 2016                        Photo de Sofie depuis Paris – Mots éparpillés 15 mars 2016

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Je l’ai vue, là, figée contre ce mur, entourée de jolies fleurs aux couleurs éclatantes. Hermétique, imperméable, impénétrable et soudain un petit sourire au coin de la bouche. C’était une fille sympa, une fille bien et rigolote. Mais quelque chose m’a empêché d’aller vers elle. Je n’ai pas trouvé le courage ou alors le courage n’a pas voulu de moi.

Cette fille, je la connaissais déjà, sans vraiment la connaître. Ma sœur n’arrêtait pas d’en parler, apparemment, d’après ma sœur chérie, elle était une râleuse, de celles qui foutent la merde, en plus.

Elles étaient ensemble au lycée. Ma sœur, joyeuse, belle, très belle, elle était convoitée de tous les garçons. Que si Martin, que si Jean ou Bastien. Rouges à lèvres, ongles impeccables, dernier sac à la mode. Ça, c’est ma sœur. Elle est aussi très intelligente. Je ne lui en veux pas, non, la nature est ainsi faite mais il faut dire que parfois je la trouvais un peu trop dure, un peu je-sais-tout et tout-va-bien-pour-moi, un peu nombriliste, peut-être ?

Moi je suis mignonne : mignonne et sympa, au collège je ne m’en sors pas mal, non plus. Mais j’ai un peu moins de charisme que ma sœur. Et puis je suis la petite de la fratrie. C’est peut-être pour cela que pendant un certain temps, j’ai voulu faire comme elle.

Cet état d’esprit n’a duré que très peu car je me suis rendue compte que je me sentais bien mieux si je m’ouvrais aux autres, je ne savais pas conjuguer avec le tout-va-bien-pour-moi parce que, parfois, tout ne va pas bien. Comme pour cette fille-là, figée, et sympa mais hermétique. Rigolote mais un peu trop grosse. Voilà, c’est ça, j’avais trouvé : elle était un peu « trop grosse » aux yeux de toute cette bande de lycéens.

Doucement, je m’y suis approchée, je ne savais pas quoi faire ni quoi dire. J’ai demandé si tu vas bien, elle m’a dit non, ce n’est pas parce que j’ai des kilos en trop que j’ai envie de mourir d’amour, moi j’aime et je veux être aimée. J’ai sorti un mouchoir en papier.

Et je suis partie.
Pleurer.
Parler à ma sœur.
Parler à Corentin.

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DÉCOUVREZ LES AUTRES PARTICIPATIONS DE CE MOIS-CI :

– Florence Gindre de « FG-Florence Gindre »
– Vera Anda du blog « Vera Anda from the right now »
– Marie B. du blog « J’habite à Waterford »
– Agnès Audibert du blog « Mes livres, mes lecteurs et moi »

POUR PARTICIPER, RIEN DE PLUS SIMPLE :

Le 15 de chaque mois, nous vous soumettons une photo de ces mots éparpillés pour que vous les libériez le 15 du mois suivant par un texte. Pour participer, rien de plus simple :

– écrire un texte inspiré de la photo (entre 100 et 300 mots) et le publier sur votre blog le 15 du mois suivant. – intégrer dans votre article la phrase « Cet article participe au rendez-vous mensuel Mots éparpillés de Margarida Llabrés et Florence Gindre, projet inspiré par « Mots sauvages » de Cécile Benoist. » (sans oublier d’activer les liens vers les blogs). – nous faire savoir que vous avez écrit en commentant chez nous que votre article est en ligne. … et ne pas hésiter à rejoindre le groupe Facebook dédié au projet Mots Eparpillés !

De notre côté, sur nos blogs respectifs, nous mettrons les liens des participants à la suite de notre propre texte. En juillet prochain, nous publierons un e-book de toutes vos participations, téléchargeable sur nos blogs. Si vous souhaitez que votre texte n’y apparaisse pas, merci de nous le signaler lorsque vous mentionnez votre participation dans les commentaires. Vous pouvez trouver l’e-book de l’édition 2014-1015 en cliquant ici !

VOICI LA PHOTO POUR LES TEXTES DU 15 JUIN :

MotsEparpillés juin2016

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Les jolis mots

Jolis-Mots téléchargeables (et autres mots en vrac)

Le calendrier m’indique qu’on est le 10 mars et je n’ai pas vu le temps passer. C’est le temps qui me regarde passer, j’en suis sûre ! Et vous ?

Et pourtant, un mois de février plus long que d’habitude mais seulement 5 articles sur le blog. Il tourne un peu au ralenti, je le sais bien et même s’il me manque atrocement, à l’image du manque d’un amoureux parti à l’autre bout du monde, je ne m’en fais pas. Parce que je sais qu’il est toujours là, toujours à l’image de cet amoureux, et qu’en fait, après tant d’années, je connais très bien notre mode de fonctionnement. Les mots de Marguerite n’a jamais suivi un calendrier de publications et j’en suis plutôt fière, le blog n’est pas pour moi une source de pression plutôt le contraire, le blog est pour moi la place des mots, les miens et les vôtres, je viens ici raconter mes petites histoires au gré de mes envies.

Alors, aujourd’hui, je vous glisse mes Jolis-Mots téléchargeables pour ce mois de mars (au format A4 pour faire une belle petite affiche), série entamée, pour rappel, au mois de décembre dernier. Le but étant de sauver du fond de mes tiroirs, des mots écrits un jour, gribouillés aujourd’hui, hier ou demain. Les embellir. Et vous les offrir. Ils nous parlent, parfois en silence, les mots, toujours chargés de sens.

Les Jolis-Mots de Margarida à imprimer

Et les mots en vrac

Quand je ne suis pas ici sur le blog, quand vous n’avez pas de mes nouvelles c’est parce que du côté de Artilingua ça bosse dur dur. Et qu’ensuite, le temps qu’il me reste, je le consacre à mes amours. Parce que le soir, après avoir passé des heures et des heures à traduire, à écrire, à composer avec les mots, j’ai juste envie de regarder l’horizon et me laisser aller. Et aussi, de déposer de petits bisous.

Mais si j’essayais de résumer tout ce dont j’ai eu envie, à un moment ou autre, de vous parler, ça donnerait ça :

J’ai envie de printemps, j’ai envie d’été, quand est-ce qu’on peut dire au revoir à l’hiver ?

Je voulais juste vous remercier de l’accueil que vous avez donné à mon dernier article sur le bilinguisme. C’était juste fous de voir le débat que ça a créé, ici ou ailleurs. C’est un sujet qui me tient très à coeur, de par mon métier, de par ma vie tout court… Et je ne suis pas prête d’arrêter d’en parler car il y a encore du chemin à faire et que c’est une très belle aventure !

J’aurais aussi envie de vous dire ô combien je suis contente de tout ce que ma petite activité pro m’apporte en termes de connaissances et de savoir-faire. Un jour j’ai écrit que ma devise pour être free-lance c’était de O S E R et bien, je pense que c’est toujours le cas.

Je rencontre dernièrement des gens, free-lance comme moi qui expriment leur désir de sortir de la maison, de voir du monde et de trouver, pourquoi pas, un espace de travail autre que le bureau chez soi. Et je me sens bizarre, je doit être un « rat casanier » car je ne ressens pas du tout ce besoin. Est-ce normal, docteur ?

Ces dernières semaines un joli projet personnel avance à grands pas et ça nous prend aussi du temps…

ça y est, j’ai pris les billets d’avion pour faire un saut à Minorque avec PrincesseThelma, encore quelques semaines à attendre. Je suis joie et en même temps, comme à chaque fois, je ne veux pas partir, je ne veux pas « quitter » mon amoureux de ChériGuiri. La #vieàlétranger, c’est ça aussi. On en reparle ?

Ah oui ! J’ai envie d’été, je ne vous l’ai pas encore dit, non ? Même que toutes ces photos d’instagrameuses parties à la montagne lors de ces dernières vacances ne m’ont fait ni froid ni chaud (enfin, oui, elles m’ont donné froid !). On ne me refait pas, moi, je suis une fille de la Méditerranée !

Dernièrement, à force de bosser comme une dingue en trois langues, le soir je n’arrivais plus à parler correctement le français. Je vous jure ! C’est fou ! Le problème c’est que je ne trouvais pas non plus les mots dans ma langue maternelle. Alors, ça donnait un charabia pas possible.

Il serait temps que je vous parle de mon #nouveauprojet2016 sur lequel j’ai travaillé une bonne partie de 2015 qui a, enfin, vu le jour et qui est déjà en librairie. Chhuutt, bientôt je vous explique tout ça.

 Je me pose la question, de temps en temps, d’une éventuelle ouverture d’un blog associé à Artilingua où je ne parlerai que de sujets professionnels mais j’ai peur de « m’ennuyer » à parler tout le temps de la même chose. Et je me dis qu’ici, finalement, je peux parler de tout mais bon, peut-être que cela dérange certains de mes lecteurs… Vous voyez, je suis aussi une de ces blogueuses à questions ! Dites-moi ce que vous en pensez !

Les Jolis-Mots de Margarida
J'espère que vous allez tous et toutes bien ! Dites, ils vous plaisent mes petits mots ?

Téléchargez les Jolis-Mots à imprimer

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Bilinguisme

Enfants, bilinguisme et politesse

 

Le bilinguisme n’enlève rien  à la politesse. Le bilinguisme chez les enfants va de pair avec le respect envers les autres. Un enfant bilingue n’est ni plus ni moins poli et/ou respectueux qu’un enfant monolingue. Et leurs familles, non plus.
enfants, bilinguisme et politesse

Nous avons vu par le passé, dans d’autres articles, les différentes méthodes utilisées par les familles qui élèvent leurs enfants dans un entourage bilingue, trilingue, multilingue. A chaque famille, son choix. Et c’est sans doute, le meilleur choix. Je veux dire, chaque famille doit faire comme bon l’entend, il faut qu’ils s’y retrouvent et si je dis « ils » c’est parce que c’est une histoire de famille, l’avis et les attitudes de tous les membres de la famille comptent. En plus, chaque situation est unique, chaque cas est différent. Rappelons, avant d’aller plus loin dans l’article, les méthodes généralement utilisées pour cette acquisition (car il s’agit ici d’acquisition et non pas d’apprentissage) d’une deuxième ou troisième langue dans le milieu domestique :

La méthode d’une personne, une langue (plus connue sous l’acronyme anglais OPOL – one person one language)
La méthode d’un lieu, une langue
La méthode qui fait que la langue dite « minoritaire » soit parlée exclusivement à la maison
La méthode qui associe une langue à une activité

Avec PrincesseThelma nous utilisons la méthode OPOL et aussi un peu d’une langue, une activité pour l’acquisition de l’espagnol qu’elle associe, pour l’instant, à ses moments de jeux avec maman, aux livres, aux dessins animés et à la musique.

Si j’ai voulu aujourd’hui mettre en relief le rapport entre le bilinguisme et la politesse c’est parce que de nombreuses fois, les gens s’interrogent sur le fait (notamment quand on utilise la méthode OPOL) d’être poli ou pas quand on parle une langue étrangère devant des tierces personnes qui ne la comprennent pas. Lors de ma participation au Podcast sur les familles trilingues, une auditrice à justement réagi en s’interrogeant sur ce point.

La politesse est pour moi très importante. J’ai ainsi été élevée. Si des gens ne répondent pas à mes SMS et bien, je trouve que c’est limite impoli, il faut toujours prendre le temps des petits détails, marque importante de la politesse, je trouve. Bref, c’est un autre sujet mais c’est juste pour vous dire que je prends soin de la politesse. En revanche, je ne considère pas, par exemple, que le fait de vouvoyer une personne montre que je sois plus polie. Nous pouvons nous tutoyer dans le plus grand respect. Mais cela, c’est sans doute parce que je suis Espagnole. Car la politesse a des empreintes et des caractéristiques culturelles très propres à chaque pays, culture. Ce dernier, point à ne pas oublier, jamais. Car, évidemment, le bilinguisme est aussi associé aux origines culturelles des parlants.

Nous disions, donc, que parler tout le temps sa langue maternelle à son enfant n’est pas une preuve d’impolitesse. Jusqu’à présent je m’en sors assez bien. Et d’autres parents aussi, je ne suis pas la seule dans ce cas, bien sûr. C’est naturellement que, dès que ma fille était dans mon ventre, je lui ai parlé tout le temps ma langue -qui devient sa langue. Je n’ai jamais eu de souci, quel que soit le contexte, quel que soit le lieu d’échange et d’expression. Je dois peut-être remercier les gens qui m’entourent, je ne sais pas mais j’ai l’impression que tout le monde a bien compris, bien intégré.

Comment fait-on alors pour continuer à parler notre langue maternelle tout en restant polies ?

Sans grand effort. Nous restons naturelles. Plus elle grandit et donc, plus elle parle, j’ai pris l’habitude d’ajouter à mes phrases, la mention « je viens de lui dire que… » en regardant les autres personnes. Et cela marche, c’est sans doute pour elles une preuve sonore (si j’ose dire) de notre politesse. Si c’est PrincesseThelma qui s’adresse à moi, elle le fait toujours en catalan même s’il y a des francophones dans la salle. Dans ces cas-là, je dis « ah oui ! maintenant elle veut/elle dit/elle fait » ou une phrase du genre en regardant ces tierces personnes, ce qui fait office de traduction. Si son père est présent, il y a encore moins de problème, car notre petite traductrice fait elle-même le travail : elle s’adresse à moi, elle me dit ce qu’elle a envie de me dire et illico elle se tourne vers son père pour lui dire la même chose en français. Tout le monde comprend, c’est bon !

Si nous agissons de la sorte c’est parce que dans le (notre) cas de bilinguisme précoce simultané il y a toujours une (ou plusieurs) langues dites minoritaires. Ma langue maternelle est une langue minoritaire ici en France, dans notre milieu. Je redouble les efforts (qui en vrai ne le sont pas) et je mets tout en oeuvre de manière paisible, joyeuse et naturelle pour que cette acquisition se fasse de la meilleure manière possible.

Quelles sont vos expériences à vous ? Comment gérez-vous cette histoire de politesse et de bilinguisme ? Croyez-vous qu'il faille, impérativement, parler la langue commune à tous les parlants ?

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