Minorque

Un retour aux sources pour un blog inspiré

Nous voilà atterries depuis à peine 72 heures. Ici, en hiver on atterrit en douceur, on prend le temps de se retrouver, le temps de sourire, le temps de souffler. Une première escale à Barcelone qui nous fait chaud au coeur, on se sent un peu plus à la maison, on entend parler nos langues, on sent que « ça s’approche ». Des appels pour l’avion et cet écran qui affiche en grand le nom de notre île. Cet accent connu des gens qui autour de nous attendent aussi de rentrer sur « sa roqueta » (« petit rocher » en catalan). Et puis on s’envole, un petit vol de 35 minutes, juste le temps de décoller et d’atterrir. Et de descendre et voir les profils rocheux, l’eau qui scintille, sentir le frais de la tramontane et l’humidité qui colle, c’est ça Minorque.

retour aux sources minorque

Et puis la vie reprend son rythme, et on se dit bonjour, les gens qu’on a laissé il y a quatre mois nous sourient et sont contents de nous revoir. Il y en a qui ont vieilli, il y en a qui ont grandi.

Autour de ces magnifiques tables camilla (tables chauffantes avec des braseros électriques), le temps de partager un pastisset ou une truffe au chocolat (Noël oblige) on se rend compte que le blog c’est aussi ici qu’il puisse ses forces, son énergie et sa raison d’être. C’est ici que Les Mots de Marguerite trouvent leur origine, leur sens, pour parler de vie à l’étranger ou de bilinguisme ou pour raconter des balades ailleurs. Parce que si ce petit rocher n’existait pas, Les Mots de Marguerite manqueraient du vrai sens, de ce sens que j’aime autant partager avec vous.

avion Minorque

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Mots éparpillés

Mots éparpillés : Décembre 2014

Voici le troisième rendez-vous interblogueur « Mots éparpillés ». Je commence par ma participation

Cet article participe au rendez-vous mensuel « Mots éparpillés » de Margarida Llabres et Florence Gindre, projet inspiré par « Mots sauvages » de Cécile Benoist

Mots Eparpilles

Elle ne voulait pas se l’avouer, elle avait eu tant de mal à y croire, à croire que son histoire était vraie, que depuis quelques semaines, sa vie était devenue inconnue d’elle-même.

Elle se disait que ce n’était pas possible, que ce n’était plus possible de vivre un « truc pareil ». Elle qui aimait tant la vie, la sienne et celle des autres, elle qui faisait tout pour être heureuse et pour rendre heureux les autres. Un jour du mois de mai elle était partie à l’école comme tous les jours, pour récupérer son enfant. De retour à la maison, en traversant le parc qui borde le joli lac, elle l’avait vu. De loin, mais elle était sûre qu’il s’agissait de la bonne personne. Elle fit comme si de rien n’était et prit très fort la main de son petit qui était en train de déguster naïvement une bonne glace au chocolat. Il commençait à faire chaud, les jours étaient longs, tous les ingrédients étaient là pour que la vie soit un vrai bonheur.

Mais elle ne pouvait pas arrêter de s’interroger. Sur elle-même et sur lui mais sur lui aussi. La vie qu’elle aimait tant était devenue un vrai combat. Un cadeau émietté qu’il fallait à présent tout recomposer. Et ce n’était pas facile. Ça, elle s’en était rendue compte. Elle continuait de marcher sans faire attention aux jolis oiseaux printaniers et aux fleurs qui commençaient à se réveiller de leur lléthargie hivernale. Mais, et elle ? Et lui, le tout petit ? Quelle vie ? Quel cadeau ?

Arrivés à la maison, elle ouvrit grand les fenêtres, les rayons de soleil se posant sur la petite table en verre. Le petit garçon se mit à jouer avec ses petits bonhommes. Elle respira un bon coup, elle prit un verre d’eau et elle se dit que tout de même, la vie continuait d’être ce mystère enveloppé d’un joli ruban qui dévoilait tous les jours un tout petit peu de ce bonheur qu’on construisait à force de petits et grands combats.

Découvrez les autres participations de ce mois-ci :

Florence Gindre de « FG-Florence Gindre »,
Geneviève (Zihann) de « Ecrire un Roman »,
Cracoline de « Histoires diverses« ,
Stéphane Dary de « Les écrits de Stéphane Dary » ,
Patrizia de « Patrizia… … Mizamots »,
Elodie de « L’arbre de Freya »

Le 15 de chaque mois, nous vous soumettons une photo de ces mots éparpillés pour que vous les libériez le 15 du mois suivant par un texte.

Pour participer, rien de plus simple :

  • écrire un texte inspiré de la photo (entre 100 et 300 mots) et le publier survotre blog le 15 du mois suivant.
  • intégrer dans votre article la phrase « Cet article participe au rendez-vous mensuel « Mots éparpillés » de Margarida Llabres et Florence Gindre, projet inspiré par « Mots sauvages » de Cécile Benoist. » (sans oublier d’activer les liens vers les blogs)
  • nous faire savoir que vous avez écrit en commentant chez nous que votre article est en ligne.

De notre côté, sur nos blogs respectifs, nous mettrons les liens des participants à la suite de notre propre texte.

En juillet prochain, nous publierons un e-book de toutes vos participations, téléchargeable sur nos blogs. Si vous souhaitez que votre texte n’y apparaisse pas, merci de nous le signaler lorsque vous mentionnez votre participation dans les commentaires.

Voici la photo pour les textes du 15 janvier :

mots eparpillés

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Bilinguisme

Avancées d’une petite bilingue (et quelques outils)

Haute comme trois pommes, souriante et joviale, têtue, curieuse, elle aime virevolter comme un papillon excité et elle répète, répète, répète tout comme un petit perroquet ! A deux petits jours de ses 19 mois, Petite Princesse se révèle être une grande communicante. Rien d’exceptionnel, Petite Princesse est comme les autres princesses, nous sommes parents comme les autres parents.

niños bilingües

Mais silencieusement et du coin de l’oeil, nous la regardons évoluer linguistiquement. Parfois, mon regard et celui de ChériGuiri se croisent épatés et sans arguments, s’interrogeant sur les raisons qui la mènent à un moment précis à parler dans une langue et non pas dans l’autre. Je sais bien que les enfants sont des enfants et non pas des engins mais, souvent, l’envie me prend de vouloir la décrypter comme si j’avais affaire à une machine. J’aimerais tant m’immiscer dans le cerveau de cette petite fille et comprendre le fonctionnement du mécanisme linguistique. Depuis que nous vivons cette aventure du bi-trilinguisme, j’ai l’impression d’avoir devant moi une petite boîte à surprises:

– Parfois, pendant des semaines elle désigne une chose en français et trois semaines après ça change et elle le fait en catalan…
– Pourquoi son « au revoir » est ancré si fort au point de n’avoir encore jamais basculé au « adéu » ?
– Pourquoi c’est toujours « aigua » et non pas « de l’eau » ?
– Pourquoi peu importe dire « et voilà » ou « ja està » ?
– Pourquoi elle met l’accent d’une langue et non pas de l’autre pour des mots presque-homophones tels que « ma »/ »main » – « maman »/ »mamà » – « caca » – « bebé » – … ?
– Pourquoi maintenant le « pié », sans doute de « pied » lui sert bien en espagnol « pie » et non pas en catalan « peu » ?
– et pourquoi, pourquoi, pourquoi ?

J’adore prendre note (mentalement) de ses habitudes et avancées linguistiques. Et bien que je sache que je n’ai pas d’emprise sur elle, j’ai toujours peur que mes langues maternelles soient reléguées à un second plan. Je vais tout faire pour que ce ne soit pas le cas.

Méthodes et outils

Pour l’instant j’utilise les mêmes méthodes d’il y a quelques mois (en privilégiant la méthode OPOL) et dont je vous ai déjà parlé par ici. Elle n’est pas du tout télé, même si parfois j’essaye de lui mettre les DVD de la petite poule Koki qui, soit dit en passant, cette poulette parle un langage universel « koki-ko ko-ko-ki-koko » ! Une poule très branchée parce qu’elle a même un Google + et une page Facebook (oui, je vous assure !) ou la très réussi série de Baby Einstein… mais elle ne reste plus de cinq minutes à regarder, elle préfère danser !

Quoi qu’il en soit, je vais continuer, de temps à autre, de vous reporter les aventures de Petite Princesse bi-trilingue et ses amis profs de langues, à savoir les peluches, les doudous, les livres (un super magasin online en France, c’est la boutique de Linguatoys), les comptines… !

Comme d’habitude aussi, n’hésitez pas à me faire part de vos expériences !