Bilinguisme

L’intérêt de la bibliothèque « locale » pour les enfants bilingues

Est-ce qu’il est convenable – conseillable pour un enfant qui grandit dans une famille bilingue (multilingue) dont une (ou plusieurs) des langues est en situation minoritaire d’aller à la bibliothèque locale ? Voici donc la question que je me suis posée il y a quinze jours.
La bibliothèque locale et les enfants bilingues

A la maison, on a un nombre plus important de supports (livres, cd, dvd) dans la langue minoritaire

Thelma a 3 ans et demi, un peu plus, bref, bientôt 4 ans. Comme je vous l’ai expliqué à maintes reprises, à la maison, on privilégie énormément la lecture en catalan et en espagnol, tout comme les dvd de dessins animées qu’elle regarde ou la musique qu’elle écoute. Nous ne considérons pas qu’il faille favoriser le français car c’est la langue de l’école, de la rue, la langue la plus présente dans son quotidien.

Si on compte les livres de Thelma, elle en a clairement plus dans les deux langues non présentes en France que dans la langue de Molière. L’histoire du soir est plus souvent en catalan ou en espagnol (elle choisit le livre qui lui plait) qu’en français.

Par ailleurs, la lecture devient de plus en plus importante. En grandissant, cette activité prend une toute autre dimension. La maturité de l’enfant et l’approche de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture font qu’on prête attention à d’autres aspects que le « pur plaisir » de l’histoire. On s’arrête sur certains sons, on regarde la forme des lettres, on reconnaît le T de Thelma, le M de Marguerite et de Maman, le P de papa…

L’utilité de la bibliothèque municipale pour les enfants bilingues (non anglais)

Avec ce parcours et ce minuscule mais important bagage de nos petits bilingues en construction, je me suis posée donc la question de l’usage que nous pouvions en faire de notre bibliothèque municipale.

En effet, il s’avère que dans ma commune, ils ont récemment inauguré une toute nouvelle médiathèque. Je me suis empressée d’y aller, j’avais hâte de voir à quoi cela ressemblait. Je n’ai pas du tout était déçue, de très jolis espaces et surtout (et plus important), j’ai trouvé qu’elle était très bien lotie en termes de quantité de supports à disposition : cd, audio-livre, fiction, documentaire, jeunesse, BD et j’en passe. Et surtout, un très bel espace dédié aux plus petits de la commune. Super !

J’y suis allée avec Thelma, elle a adoré car, vous comprendrez, les petits fauteuils de couleurs sont très attirants, on peut même enlever les chaussures, c’est top ! On a fait le tour. Et c’est là que, soudain, j’ai été prise d’une panique que seul une mère portant tout (ou presque) le poids de la transmission de deux langues peut comprendre :

Mais qu’est-ce que je fais ici, je ne peux rien lire à ma fille !!! Au secours !

Le rayon « Langues étrangères » pour les enfants excellait de livres en anglais (of course my darling !) et 1 livre en espagnol (1, j’ai dit). J’ai couru, couru, beaucoup couru pour être la première à le prendre ! (et je l’ai eu !). J’ai fait pareil pour les CD de musique pour enfants, j’ai trouvé le rayon « Musiques du monde », j’aime bien la musique antillaise, pourquoi pas, mais j’ai vite déchanté. Comme Thelma me tirait des bras, des pieds et du nez pour « maman on achète un dvd de musique ? sí, sí, sí », et bien, j’ai pris « Les instruments de l’orchestre pour les enfants » le classique duo gagnant, la musique ou le seul langage vraiment universel !

La bibliothèque locale et les enfants bilingues
Le premier livre qu’elle a pris ! L’amour, avec la musique, l’autre langage universel…

Nous sommes passées à la caisse, pardon, à l’inscription et prêt. La dame, qui avait du se douter que ça parlait pas français entre nous, a été super gentille. Nous avons échangé sur une éventuelle existence quelque part dans son catalogue d’autres livres en espagnol pour enfants. Apparemment, je peux regarder sur le site des bibliothèques départementales et en faire venir, si j’en trouve. Il y en a quelques-uns, j’ai vérifié.

Mais comme la petite sortie à la médiathèque est aussi une activité sociale, nous nous y sommes rendues une deuxième fois, samedi dernier. C’était l’inauguration officielle avec pour thème « saveurs d’Europe ». Cool, j’aime bien ça, on y va Thelma ! On y est même allées à 4 avec sa copine d’amour et sa maman. J’ai mangé une chouquette (que voulez-vous, une chouquette c’est européen… de France ! en vrai, j’ai cru apercevoir une tortilla de patatas mais je n’ai pas voulu être déçue).

Je ne suis pas une maman monolingue : petite situation de blocage

Cette deuxième fois a été moins rigolote pour moi. Déjà, il y avait plein de monde (c’est très bien pour ma commune) mais surtout parce que Thelma a voulu prendre un DVD, comme sa copine d’amour, bien sûr. Alors, j’ai agi en bonne maman et j’ai passé 10 heures minutes à lire touuuuus les petits caractères écrits au verso des DVD, là où c’est marqué dans quelles langues on peut regarder le film. Nada. Tout était en français et en anglais. Elle m’a fait une presque-crise. Je l’ai raisonnée comme j’ai pu, je lui ai dit que comme on avait déjà emprunté la semaine dernière, on n’avait plus le droit. Oui, j’ai menti, je sais !

Nous sommes parties.

Nous sommes parties avec cette amertume que seul une maman portant tout (ou presque) le poids de la transmission de deux langues peut comprendre. Je crois que ma fille et moi ne pouvons pas aller ensemble à la médiathèque de notre ville. Je crois que désormais ce sera une affaire de papa.

Je suis un peu triste car je me suis rendue compte que je ne peux pas tout faire « comme les parents monolingues ». Je me suis rendue compte que j’ai beau dire qu’il faut rester « naturel » dans cette transmission et acquisition des langues que nous vivons dans notre quotidien, je sais que ce n’est pas tout à fait vrai. C’est comme si j’avais été mise face à un abîme. Je me suis sentie en situation de blocage. Car si ma fille sait pertinemment bien que je sais parler le français, elle sait aussi que je ne l’utilise jamais avec elle.

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Bilinguisme

Les enfants parlaient un peu « bonjour » et un peu « hola »

Il y a un peu plus d’une semaine a eu lieu la Première rencontre d’enfants bilingues franco-espagnols à Nantes. Aujourd’hui, avec un peu plus de retard que prévu, je publie enfin cet article, petit retour sur notre rencontre.

enfants bilingues franco-espagnols à Nantes

Le samedi 19 novembre, nous avons eu le plaisir d’ouvrir les portes de la maison à cinq autres familles qui élèvent leurs enfants en espagnol et en français (ou du moins, en partie comme c’est le cas pour nous), étant l’espagnol la langue minoritaire ici, en France. Le groupe était composé de deux familles franco-colombiennes et quatre autres familles franco-espagnoles, avec la particularité que pour chaque famille présente, c’est la maman qui transmet la langue espagnole. Surprenant, me suis-je dit, après coup. Cela m’a fait quelque peu cogiter :

– Est la transmission d’une langue une histoire de mamans ?
– Est-ce que les mamans se soucient plus de cette éducation bi(tri)lingue ?
– Il n’y a pas de papas de langue espagnole à Nantes à la recherche d’activités linguistiques stimulantes pour leurs enfants ?

enfants bilingues franco-espagnols à Nantes

Après les présentations de rigueur, nous avons laissé les enfants jouer à son rythme. Bien sûr, avec nos oreilles toujours bien tendues afin de comprendre dans quelle langue ils étaient en train de jouer. Si nous tenons compte du fait que les enfants avaient entre 2 ans et demi et 3 ans et demi, je pense qu’aucun parent a été déçu.

Alors que les enfants jouaient, chantaient, rigolaient… nous, pères et mères, nous en avons profité pour discuter sur comment on mettait en place cette éducation bilingue, si on suit ou pas une méthode en particulier, qu’est-ce que nous ressentons face à cette particularité en tant que famille bilingue, si les enfants nous répondent toujours dans notre langue ou pas. Enfin, il y aurait des milliers de conclusions à en tirer car on sait très bien qu’il peut y avoir autant de théories que d’enfants. En effet, nombreux sont les facteurs qui influent sur le développement du langage chez un enfant qui grandit dans un environnement bilingue par transmission maternelle (parce que ce n’est pas pareil chez les enfants qui sont élevés dans le bilinguisme mais dont les parents ne le sont pas ; il va falloir, un jour, que je traite le sujet).

On est tous habitués à entendre parler de pédagogie différenciée quand on parle d’éducation, alors, quand il s’agit de l’acquisition d’une langue, il y a aussi beaucoup d’éléments qui entrent en jeu : sociaux, contextuels, affectifs, moeurs, modes de vie, etc.

Et comme d’habitude, parler d’une langue signifie aussi parler d’une culture. C’est pourquoi nous avons abordé ce sujet même si, par manque de temps, nous n’avons pas pu approfondir beaucoup. Mais tous les parents qui sont loin de leurs pays d’origine se demandent comment faire pour que les petits sachent que « dans l’autre pays » il y a des coutumes différentes, des festivités différentes, des manières de faire différentes.

Un autre des sujets qui intéresse toujours les parents d’enfants bilingues est celui des outils utilisés afin de favoriser la pratique et la contextualisation de cette langue maternelle qui est minoritaire dans le pays où l’on vit. Nous avons donc parlé de supports musicaux, de dessins animés, de flaschards et des moments de jeux qui s’avèrent être idéaux pour encourager la pratique de la langue.

Ensuite, nous avons fait un moment lecture pour les enfants, les aventures de la grande Peppa Pig. Et enfin, pour finir, un petit DVD de Ben y Holly qu’ils ont aussi adoré.

enfants bilingues franco-espagnols à Nantes

Voilà, un après-midi très agréable où nous avons vu plein d’idées fleurir, plein de doutes atterrir sur la table et plein d’autres idées à mettre en place. Je crois que nous avons du fil à retordre !

Et comme l’a dit Emma à sa maman alors qu’elles venaient de rentrer chez eux…

« c’était une fête et ici les enfants parlent un peu « bonjour » et un peu « hola ». »

Que la fête ne s’arrête pas y hasta la próxima!

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Bilinguisme

Enfants bilingues (franco-espagnols) à NANTES

AVIS aux NANTAIS !
(et si vous connaissez des gens à Nantes)

Après une longue réflexion et quelques mails de la part de certain(e)s d’entre vous, je me décide, enfin !

Je me décide à vous proposer qu’on se rencontre avec nos enfants bilingues franco-espagnols pour jouer, lire, écouter de la musique, regarder des dessins animés…

-> POURQUOI ?

Depuis que je suis arrivée à Nantes, en 2010, j’ai cherché des associations franco-espagnoles. Dans un premier temps pour rencontrer des gens mais hélas je me suis retrouvée à bien faire baisser la moyenne d’âge de la seule assos que j’ai fréquentée 2 fois ! Ensuite, je suis devenue maman et pareil, j’ai un peu recherché. Encore une fois, en vain.

Plus honnêtement, au fil de mes recherches, je me suis rendue compte qu’il y avait un vide notamment pour les enfants de 0 à 3 ans mais aussi jusqu’à 6 ans. Alors que c’est dans ces premières années que l’acquisition linguistique est dans sa période cruciale. Oui, vous avez raison, on connaît tous une ou deux associations qui oeuvrent dans ce sens mais nous savons tous, aussi, que pour des raisons qui nous échappent, les familles franco-espagnoles ne les fréquentent pas beaucoup. Elles sont où déjà ces familles ? (petit sourire !)

Nous sommes tous très occupés, nous sommes tous un peu débordés mais il s’avère que de temps en temps, nous avons envie de pouvoir offrir un petit moment à nos enfants pour qu’ils jouent avec d’autres enfants en espagnol. C’est important !

Bilinguisme à Nantes : activités franco-espagnol

-> LES OBJECTIFS

J’ai donc pensé à lancer cette bouteille à la mer, sans prétention ni pression. J’ai pensé que ce serait chouette de mettre en place un moment de partage pour eux, nuestros pequeñitos !

Quels sont les objectifs que j’envisage ?

Sans ordre ni désordre, voici à quoi j’ai pensé :
– des jeux de société
– des comptines et chansons en espagnol
– des lectures
– des films et/ou dessins animés (pourquoi les interdirons-nous ?)

Et tout ceci, accompagné d’un goûter convivial. Et je le répète (car j’y tiens) sans prise de tête et sans chichi !

-> COMMENT

Comme je l’ai dit précédemment, le lieu du premier rendez-vous pourra être fixé entre ceux qui répondent présent.

Ensuite, je n’ai pas envie non plus qu’on sente la pression de devoir fixer une date par mois. Non, je le dis encore une fois, pas de pression, pas de prise de tête… de temps en temps, quand on en ressentira le besoin !

Si vous êtes intéressé, je vous invite à répondre à cette newsletter et me le dire, vous pouvez aussi m’écrire à hola@lesmotsdemarguerite.com. Ensuite, je vais envoyer un email avec un sondage pour qu’on se mette d’accord sur la date.

Mais le comment veut aussi dire sous quelle structure, quel type d’organisation. Et bien, c’est simple : sous la forme d’une bande d’amis ! Vous l’aurez compris, je n’ai pas envie d’une association ni d’un cadre juridique qui nous oblige à des choses. Pour moi « obligation » ne se marie pas bien avec amour des langues. Alors, retrouvons-nous pour jouer (enfin, eux, nos petits) comme si on se rencontrait à la plaza del pueblo !

-> OÙ

J’ai pas mal réfléchi au lieu. C’est important. Vu que l’objectif est de se retrouver comme on le ferait sur la place de la ville, il me semble que le plus confortable (enfin, surtout pour nos enfants) est qu’on se donne rendez-vous à la maison. Oui ! C’est là qu’ils sont le plus à l’aise et c’est aussi le seul lieu où l’on puisse regarder un dessin animé à la télé, par exemple… Mais pas de panique, on peut alterner et aller, de temps à autre, dans l’un des 2 ou 3 « bars pour enfants » qu’il y a à Nantes (Café Marmaille, Le P’tit Qu’à fait…).

Qu’en pensez-vous ?

-> QUAND

Nous fixerons le premier rendez-vous une fois que vous aurez levé votre petit doigt pour dire présent ! Mais, vu le calendrier, il me semble assez pertinent d’envisager un samedi après-midi ou dimanche après-midi courant du mois de novembre.

Ensuite, comme je l’ai déjà dit précédemment, aucune obligation de fixer un rendez-vous tous les mois, non, non ! L’idée est qu’on se sente bien libres et qu’on fixe les rendez-vous en fonction de nos envies et de nos ressentis !

Alors, voilà, un grand MERCI d’avoir lu ce long pavé et maintenant… A vous de jouer !

¿Quién se apunta?

Merci de partager autour de vous !

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