Interprétation

10 ans d’activité professionnelle à mon compte, et je me suis offert un cadeau

Le 4 janvier 2014, six mois après avoir commencé à poser les bases de mon projet et de ma prestation de services, j’ai cliqué sur le bouton qui me donnait accès au régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social.

J’étais auto-entrepreneure, j’avais une auto-entreprise. Plus moyen de revenir en arrière, il fallait foncer.

J’ai souvent expliqué mon parcours. Beaucoup d’entre vous le savent déjà : je fais partie de celles et de ceux qui n’ont pas voulu ou pas osé travailler à son compte dès la sortie de l’école. Je ne le sentais pas et plein d’autres expériences très enrichissantes m’attendaient : j’ai travaillé en tant qu’interprète et traductrice à Bruxelles auprès de l’UE pendant 3 ans, où j’ai commencé ma carrière professionnelle, c’était en 2005. Ensuite, j’ai travaillé en tant que salariée dans une start-up française, j’occupais un poste de responsable éditorial à l’international et traductrice web, à Paris. Et en même temps que tout cela, j’ai aussi été chroniqueuse pour un journal régional, fait des traductions littéraires avec le statut d’artiste-auteur, bossé les soirs et les samedis à l’Institut Cervantes de Bruxelles au point d’information, donné quelques cours d’espagnol.

Parce que j’aime travailler. J’aime travailler et je n’ai jamais voulu changer d’orientation. J’ai fait des études de langues, de philologie, de littérature, de civilisation, d’interprétation et de traduction (7 ans que j’ai passé sur les bancs de l’université). Et ce melting-pot est mon melting pot préféré.

Mon chemin professionnel s’est ainsi forgé, formé, fait, façonné. De mes 18 ans à mes 30 ans, j’ai vécu dans 7 villes différentes. Et je ne regrette pas une seule de mes expériences.

Qu’est-ce qui a fait que j’ose enfin franchir le pas du travail en indépendant ?

La vie. La vie elle-même.

C’était le moment, je le sentais. Et je suis aussi de celles qui pensent qu’il faut se fier à son instinct. Du moins, cela a toujours marché pour moi. En mai 2013, la naissance de ma fille a marqué un tournant. Je me suis sentie grande et prête. Beaucoup de gens me disaient que c’était cool parce que j’allais pouvoir garder ma fille à la maison ; s’ils croyaient que j’allais jouer aux poupées toute la journée, ils se sont bien trompés ! Ma fille, que j’aime plus que tout, évidemment, n’a pas été un frein au développement de ma carrière pro. Au contraire, elle m’a donné des ailes. Elle allait chez une assistante maternelle comme si je travaillais au bureau, cinq jours par semaine. D’ailleurs, elle était la seule à y aller les mercredi (je suis Espagnole, les mercredis off, ce n’est pas pour moi).

Et ainsi se sont écoulées dix belles années !

Dix années de beaucoup de traductions, et de quelques interprétations aussi. Mais un peu moins, parce que, forcément, ma fille qui était aussi ma force, a un peu ralenti mes missions en tant qu’interprète, parce que l’organisation, parce que loin de la famille et de grands-parents qui prennent le relai…

2024, c’est le passage au réel !

Depuis quelques années, l’idée de quitter le statut d’auto-entrepreneur me trottait dans la tête. Mais vous le savez, je ne me presse pas, mes décisions murissent longtemps avant de franchir le cap.

Le statut d’auto-entrepreneur, qui est très sympa et utile, a aussi ses limites.

J’ai commencé à consulter des experts-comptables. J’en ai vu trois. J’avais besoin d’avis de professionnels. De pouvoir comparer, d’écouter, de rentrer chez moi et réfléchir. Il parait que c’est un peu comme les psys, il faut trouver le bon, celui avec qui ça matche, comme on dit. Si ma mémoire est bonne, le premier expert-comptable, je l’ai vu en 2021. Vous voyez, j’ai pris du temps. Des trois experts, chacun avait ses idées, qui n’étaient pas forcément celles des confrères. Il y en a eu une qui ne comprenait pas pourquoi j’étais restée aussi longtemps avec le statut d’auto-entrepreneur, un autre qui me poussait à créer une société et enfin, j’ai trouvé le bon, celui qui parlait le même langage que moi : le passage au régime réel normal, en entreprise individuelle classique.

C’est donc en ce début d’année, le 4 janvier 2024, que j’ai officialisé la demande de changement de statut. J’ai trouvé que c’était une date symbolique, pile 10 ans plus tard avoir posé la première pierre à l’édifice. C’est un beau cadeau que je me suis offert !

(Et comme vous pouvez le constater, j’ai aussi mis du temps à écrire cet article…)

Interprétation

Être interprète dans les festivals

C’est un fait, il n’y a pas une mission d’interprétation pareille. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Et c’est exactement cela ce qui est bien dans notre métier. On ne connaît pas la routine.

La semaine dernière, par exemple, après quelques jours à La Défense en mode CEE (Comité européen d’entreprise), j’ai filé direction la belle ville d’Angers pour travailler au festival de cinéma Premiers Plans.

Encore une fois, j’ai activé le mode caméléon intrinsèque aux interprètes : après les EBIT, investissements et holdings, j’ai enclenché le mode cinéma !

Cette année, c’est la lauréate catalane Carla Simón qui est venue à Angers pour parler de sa filmographie, notamment Estiu93 (Été 93) et Alcarràs (Nos Soleils, Ours d’or – 2022).

La préparation des festivals n’est pas une préparation quelconque

Les festivals, je les prépare à fond, car le public a toujours des questions surprenantes auxquelles il va falloir faire face avec sourire et audace. Oui, oui !

La salle 1 du Pathé a une capacité de plus de 400 personnes et je vous assure que la salle était comble, même qu’ils ont dû jouer des tours pour faire rentrer tout le monde !

Je me suis préparée en regardant tous les films de la réalisatrice Carla Simón, y compris ses courts-métrages et, en plus, je me suis intéressée beaucoup à sa vie (oui, ça a un côté people, j’avoue !) puisque ses films sont clairement liés à sa vie personnelle !

Savoir adapter la préparation (la documentation, mais aussi le mental) de la mission en fonction de sa typologie est extrêmement important dans notre métier.

Traduction

La Balanguera (David Warnery), coup de coeur littéraire

Parce que nous ne sommes pas que notre métier.
Parce que des passions, j’en ai plein.
Mais toujours, toutes (ou presque) autour des langues et des cultures.
Parce qu’au fil du temps, j’ai fait de très belles rencontres.

Parce que j’aime les livres.
La littérature. L’histoire. Et la culture.
Parce que je suis des Baléares. Pour toujours.

LaBalanguera de David Warnery

Aujourd’hui, je vous présente un livre vraiment très intéressant qui vient de paraître.

« LA BALANGUERA » au cœur de l’histoire. De David Warnery

La guerre d’Espagne comme vous ne l’avez jamais lue !
Espagne, fin des années 1930. La guerre civile oppose nationalistes et républicains et bouleverse l’amour de Diego et Maria. Des combats de la Cité universitaire de Madrid, au vol de l’or de la banque d’Espagne, des derniers secrets du chef communiste Santiago Carrillo à la mort du héros anarchiste Buenaventura Durruti, La Balanguera nous entraîne dans les arcanes de la grande histoire. Cinquante ans plus tard, la fille de Maria et le fils de Diego découvrent la vérité et le passé tourmenté de Majorque. Connaît-on jamais la vie de ceux qui nous sont les plus proches ?

Ce livre emprunte son titre à la chanson du même nom, poème de Joan Alcover i Maspons, hymne de l’île de Majorque. Et que nous avons tous et toutes dans nos cœurs.

David, je l’ai rencontré assez tôt en arrivant à Nantes. Il a un parcours exceptionnel, que vous pouvez lire (une biographie très finement écrite) par ici.

Un jour de 2021, il m’a écrit pour me demander si je voulais relire son manuscrit. Quelle responsabilité, me suis-je dit ! Mais il me faisait confiance, il voulait que je prête surtout attention aux parties écrites en catalan (variante de Majorque).
J’ai plongé dans l’histoire de Diego et Maria rapidement. Une histoire qui parle de mes îles, de notre Histoire, de ma culture, une belle histoire d’amour aussi.

Le livre est en vente (éditions RedActive) depuis le 15 décembre et je ne peux que vous le conseiller !

En plus, David a bien voulu se livrer à un petit jeu de questions réponses avec moi