Vie à l'étranger

Habiter à l’étranger : c’est un choix ? ~ Viure a l’estranger: és una elecció?

C’est souvent que les gens me demandent si j’ai envie de rentrer en Espagne ? La famille te manque ? Vous venez de Minorque, oh mais, que faites-vous ici ? Vous n’en avez pas marre de ce temps ? Tu es ici depuis combien de temps ? Pourquoi as-tu décidé de vivre en France ?

Et à vrai dire, parfois souvent, je n’ai pas de réponse à toutes ces questions. Il y a seulement une chose qui est assez claire pour moi : je n’ai pas le sentiment ni le souvenir d’avoir décidé d’habiter en France. Ce n’est pas un choix, ce n’est pas une décision, c’est simplement la vie qui a fait que… Qui a fait qu’un jour je découvre ce pays, cette langue et au fur et à mesure que les opportunités se présentaient à moi je les prenais. Une chose en entraîne une autre : on part pour 1 an et un jour on relève la tête et on s’aperçoit que cela fait déjà 5, 8, 10, 12 ans qu’on a quitté notre pays.

Je n’ai pas de famille qui habite à l’étranger, tout ma famille habite et est bien enracinée à Minorque, je n’avais pas d’exemples d’expatriation et déménagements devant moi, simplement une envie de découvrir et un respect pour les études que j’avais entreprises (Philologie Française) qui ont fait qu’à un moment donné il a fallu partir en France pour découvrir tout cela en vrai.

Et quand cela fait longtemps (très) que vous habitez à l’étranger, dans ce pays que vous aviez découvert à 14 ans, vous ne savez plus quelle est votre appartenance. Les gens vous prennent parfois par un étranger et à d’autres occasions ils l’oublient.

Cela donne une sensation de dichotomie, d’être coupé en deux, d’être un seul en étant deux.

Rigolettes

Sovint la gent em demana si no tinc ganes de tornar a Espanya? No trobes a faltar la família? Vosté és de Menorca, oooh, ohh, i que fa aquí? No està farta de la pluja? Quant de temps fa que vius aquí? I per què vas decidir venir/anar viure a França?

I he de confessar que de vegades, sovint, no trobo resposta a totes aquestes preguntes. Només tinc clar un punt: no tinc el sentiment ni el record d’haver decidit, un dia, viure a França. No és una elecció, no és cap decisió. Simplement la vida ha fet que… La vida ha fet que un dia descobrís aquest país i aquesta llengua i a mesura que les oportunitats se’m presentaven jo les agafava. I ja es sap que una cosa en porta una altra : te’n vas per 1 any i un dia aixeques el cap i te n’adones que ja han passat 5, 8, 10, 12 anys des de que vas deixar el teu país.

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No tinc família que visqui a l’estranger, tota la meva família viu i està ben arrelada a Menorca, no tenia exemples d’expatriació ni de moltes mudances, tenia únicament ganes de descobrir i ganes de no mancar de respecte envers els meus estudis (Filología francesa), això és el que va fer que partís cap a França per descobrir en primera persona tot el que m’explicaven.

I quan ja fa temps (molt) que vius a l’estranger, en aquell país que vas decobrir als 14 anys, no saps quina és realment la teva pertinença. La gent et veu de vegades com un estranger i d’altres ocasions ho oblida.

I llavors tens una sensació de viure en dicotomia, d’estar dividit en dos.

 

Vie à l'étranger

Vilaine en fête, au soleil en Bretagne / El río Vilaine de fiesta bajo el sol bretón

Penser qu’en Bretagne il fait mauvais tout le temps, c’est faux (il suffit juste d’ajouter un presque avant le tout le temps !). Nous sommes arrivés à la jolie ville de La Roche Bernard samedi après-midi après avoir laissé notre petite princesse avec mamie et papi. En voilà deux heureux. Nous aussi nous étions contents d’avoir devant nous quelques heures à passer en amoureux, parce que l’amour c’est beau surtout au soleil ! Moi, méditerranéenne que je suis, je ne me suis pas aventuré à me mettre en petite robe, non mais oh, il ne faut pas exagérer, d’ailleurs j’avais aussi le parapluie dans mon sac (naan, je plaisante !) mais il faut dire que j’ai bien savouré ces quelques rayons de soleil qui ont rendu encore plus belles les festivités de la Vilaine en fête à son passage par La Roche Bernard.

Vilaine en fête c’est un grand rassemblement de bateaux traditionnels, voile, moteur, etc. Les organisateurs décrivent ça comme une navigation bucolique et déambulatoire sur la Vilaine. Et il faut dire qu’on n’est pas déçus. De très jolies bateaux, des voiliers, des passionnés de la mer et de la Bretagne qui le temps de quelques jours s’embarquent à bord de leurs navires pour revivre des moments bucoliques et des instantanées aussi maritimes que champêtres.

 

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Creer que en la Bretaña hace mal tiempo siempre no es cierto (basta añadir la palabra casi delante de siempre!). Llegamos al bonito pueblo de la Roche Bernard el sábado por la tarde después de haber dejado nuestra princesita con mamie y papi. Ellos, felices. Y nosotros también, puesto que la idea de tener por delante unas horitas que aprovechar como dos enamorados nos encantaba. Y es que el amor es bonito, sobre todo cuando luce el sol! Yo, mediterránea hasta la médula, no me atreví a ponerme un vestidito corto, ¡tampoco hay que exagerar, eh! incluso llevaba un paraguas en mi bolso por si las moscas…(¡nooo, estoy bromeando!). Eso sí, estuve tan a gustito saboreando esos rayos de sol que hicieron que la fiesta, a su paso por La Roche Bernard, fuera aun más bella.

Vilaine en fête (el río Vilaine de fiesta) es una gran concentración de barcos tradicionales, veleros, barcos de motor, etc. Los organizadores describen esta fiesta como una navegación bucólica y deambulante en el río Vilaine. Y no nos defraudaron. Barcos preciosos, veleros, gente apasionada del mar y de la Bretaña que, durante una semanita, embarcan en sus navíos para revivir momentos bucólicos e instantáneas tan marítimas como campestres.

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Bilinguisme

Quelle langue parler à mon enfant en public

Les familles à plusieurs langues (bilingues, trilingues, polyglottes) et à plusieurs cultures (bi-multiculturelles) se posent souvent la question de savoir dans quelle langue il faut parler à son enfant en public.

D’emblée, il peut paraître évident que la langue qu’on va parler en public à notre enfant c’est la même langue qu’on lui parle en privé. Mais ce n’est pas si facile que ça. Prenons l’exemple d’une maman italienne, mariée à un Français et qui vit en France. À la maison elle parle à son enfant de trois ans en italien. Mais, et quand ils vont au parc ? Et chez la belle-famille ? Et quand elle va à l’école récupérer son petit et qu’elle attend avec les autres mamans ? Il y a dans la vie de tous les jours des tas de situations qui font que cette question soit vraiment importante.

Nous avons déjà parlé que la langue de la maman, ici en occurrence l’italien, va vite devenir minoritaire dès l’entrée à l’école du garçon. Il serait logique alors de penser qu’il faut que maman et enfant se parlent tout le temps en italien pour ne pas perdre ni casser le rythme de l’acquisition/apprentissage. Face à cette situation il y a plusieurs manières de réagir :

– Souvent les mamans (ou papas) choisissent le OPOL, c’est-à-dire, One Person One Language, le garçon va apprendre que la langue qu’il doit parler avec sa maman est l’italien, avec son papa le français, tout comme avec sa maîtresse et la boulangère. Il va ainsi distinguer très bien quelle langue parler avec telle ou telle autre personne. Mais avec le OPOL, la maman va aussi parler italien à son garçon devant sa belle-mère, devant la maîtresse, devant les mamans des petits camarades du garçon, etc. Est-il donc convenable, poli, respectueux ? Comme vous le voyez, la frontière entre langue et politesse, langue et éducation, langue et respect est assez mince et quand on prend la décision de faire le OPOL il faut être conscient que ce ne sera pas tâche facile.

Ce que la maman italienne pourrait faire dans le cas d’un OPOL est de parler à son enfant en italien et juste après faire une traduction/explication aux autres mamans, belle-mère ou autres personnes présentes de ce qu’elle vient de dire. Il est clair que quand on choisit le OPOL parfois on se sent un peu perdues, déboussolés dans le sens où le fait de parler cette langue minoritaire dans un contexte précis fait que les autres ne vont pas pouvoir rebondir sur le sujet de conversation, par exemple.

– L’autre choix qui se fait souvent est celui de parler une langue ou autre en fonction du contexte. Dans ce cas-là, la maman italienne va parler en français à son enfant quand ils sont chez ses beaux-parents car elle sait qu’ils ne comprennent pas l’italien. Elle parlera italien à son garçon quand ils sont tout seuls ou à la maison ou dans la voiture et bien sûr lors de leurs séjours en Italie.

Personnellement je trouve plus efficace le OPOL même s’il faut dire que c’est un peu plus contraignant, délicat et il faut que tout le monde : famille, amis, médecin, assistante maternelle, voisins, etc soit ouvert aussi, en quelque sorte, à la situation et qu’ils jouent le jeu sans poser des barrières ou en faire un problème.

Ma petite princesse ne parle pas encore, elle babille énormément (même le pédiatre pour la récente visite de ses 1 an a marqué sur le carnet de santé « très communicative » !), elle s’exprime à sa manière. Je suis en train de poser les bases pour qu’elle et moi on fonctionne avec l’OPOL mais j’avoue, ce n’est pas évident tout le temps, et ce pour les raisons évoquées plus haut : les autres ne comprennent pas donc il n’y a pas de suite à nos conversations, il y a aussi un côté, pour ma part, de timidité.

Qu’on opte pour l’OPOL ou pour la langue en fonction du contexte il y a une chose qui est certaine : il ne faut jamais, dans aucun cas, mélanger les deux (trois) langues dans une même phrase. Cela peut perturber nos bébés apprentis.

Nuages