Vie à l'étranger

Et qu’une vie à l’étranger, parfois, c’est ça aussi…

Depuis quelques nuits, je rêve de cet article. Depuis quelques nuits, je dors seule. Ou accompagnée d’une petite coquine. Depuis quelques nuits, l’amour est aussi grand mais aussi loin…

Et puis, quand je me dis que je vais mettre des mots sur ces nuits étoilées, en petite nuisette et seule, je ne sais plus quoi dire. Ni par quoi commencer.

Depuis quelques nuits, je compte les jours minutieusement comme la petite aiguille de la montre qui tourne sans faire du bruit et qui marque inexorablement le tempo.

Parce qu’un jour nous l’avons compris. Un jour, nous avons su qu’on ne pourrait pas échapper à cette distance non-voulue/voulue, imposée/non-imposée. Lui et moi. Et désormais elle aussi. Parce qu’un jour quand l’amour nous a uni, nous avons su que des kilomètres et une mer nous sépareraient le temps de quelques jours, quelques semaines, à pâques ou en été.

Parce que, pour nous, cette vie à l’étranger que  nous menons je mène, c’est cela aussi.

Une vie à l'étranger, la distance et la familleUne vie à l'étranger, la distance et la familleUne vie à l'étranger, la distance et la famille4

Etre présente pour la famille

Je suis fille unique mais surtout, je ne pourrais pas vivre un vrai été sans mon ciel méditerranéen, ce ciel qui reste bleu en permanence et qui fait que je ne regarde plus jamais les bulletins météo. Le bleu-bleu-bleu-grand-bleu qui me re-donne des ailes, des sourires et de l’amour.

Et que nous n’avons plus 20 ans, ni 30, même plus 35 (aïe, ça pique) mais que nous vivons ces au-revoir et ses retrouvailles comme si c’était nos premières fois.

Un jour, nous avons su que pour être vraiment heureux(se), il fallait venir puiser aux sources, comme un retour à l’essentiel. Et retrouver mes gens, mes rues, mes plages, mon train-train quotidien, ici, aussi. Et le soleil. Parce qu’on grandit et qu’en grandissant on réalise des choses, d’autres choses. Et que le soleil est très important.

Avoir deux chez soi

Parce qu’en vrai, nous vivons comme si nous avions deux chez nous. En réalité, moi j’ai un chez moi là-bas, qui me convient très bien pour l’hiver et un chez-moi ici qui est juste parfait pour l’été. Et lui, il l’aime aussi son chez soi ici et sa douceur de vivre. Lui, il adore maintenant s’installer sur une des nombreuses terrasses de la place de la ville et siroter une boisson fraîche, savourer le temps qui semble s’étirer, dire bonjour aux voisins qui passent et croiser trois-quatre-cinq-quarante mots. Lui aussi, l’aime ce ciel bleu. Et gazouille quelques mots en minorquin.

Et elle, pour qui depuis qu’elle est née, c’est tout à fait normal de passer du temps ici. Elle a un lit ici et un lit là-bas. Et on vient en vacances sans être en vacances. Et qu’on fait les courses pour Sa Rentrée, ici, dans les magasins où maman achetait aussi ses bricoles de rentrée. Et qu’elle aime la mer, toujours aussi près. Et les piscines aussi, du cousin, de la cousine, de la marraine, du restaurant. Et elle rentre comme ça, chez les voisins, à l’aise et rigole et danse dans la rue et les gens lui parlent. Et elle répond dans un catalan juste parfait. Et pendant que nous profitons des terrasses de la place de la ville, elle joue à l’aire de jeux qui surplombe cette place, comme et avec tous les autres enfants de la ville.

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Et maintenant, les aiguilles de la montre qui marque inexorablement le tempo, nous indiquent que dans très peu de temps, après plus de trente jours, ce ciel bleu-bleu-bleu-grand-bleu on pourra le siroter à trois, ensemble. De nouveau.

Et que les nuits je ne les passerai plus seule… jusqu’à la prochaine fois.

Parce qu’une vie à l’étranger, parfois, c’est ça aussi…

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De mères en filles, traditions culinaires

Et puis je me suis réveillée et je me suis dit qu’il fallait bien ça aussi pour bien transmettre les traditions culinaires. Je me suis dit mais c’est juste pas possible, il faut que je m’y mette pour pouvoir lui transmettre, là-bas, loin de la Méditerranée.

Parce que je me suis rendue compte, en fait, que je parlais souvent de tout ce que je veux transmettre à ma fille en termes de langue, d’habitudes, de culture. Je parle relativement souvent de ce que moi je veux transmettre à ma fille.

Mais oui mais oui, je me suis dit… il va bien falloir, aussi, aller puiser à la source : ma mère.

Ma mère à moi pour bien devenir sa mère à elle

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De mères en filles

J’aime la cuisine. J’aime le salé. J’aime les popotes, les casseroles, les gros plats au four, les préparations bien mijotées, les tomates, les aubergines, les courgettes, les poivrons tous couleurs confondues, l’origan, le thym et les herbes de Provence, les cocas… J’aime la cuisine du sud.

Le sucré j’aime un peu moins. Voilà donc l’occasion parfaite pour m’entraîner, pour apprendre de ma mère et apprendre à ma fille, un jour, qui sait, là-bas. En fin d’après-midi, quand la chaleur tape encore, avant la balade du soir sur la place de la ville pour y rejoindre les autres enfants.

Au menu banyetes de chocolat. PrincesseThelma et moi on les appelle « beignets au chocolat » quand on veut expliquer ce que c’est en français, par rapprochement homonymique mais en vérité ce sont une sorte de petits pains viennois en forme de croissant. Banyetes signifie petits cornes.

Et les savourer et se laisser les moustaches de chocolat et entendre des iaia, je veux una banyeta. Et sourire très fort. Et me dire que oui, moi aussi, je vais lui en faire un jour. A l’étranger, peut-être.

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Assurer et rassurer

J’aurais voulu vous écrire sur la mer, j’aurais voulu vous écrire sur lui qui est resté, sur eux que j’ai retrouvé. Ou sur la peur aussi. J’aurais voulu vous écrire un joli texte pour vous parler de notre arrivée.

Assurer et rassurer

Mais aujourd’hui, alors que cela fait une semaine que je ne vous ai rien dit, les mots ne viennent plus, prise dans cet élan d’adaptation, dans les devoirs professionnels qui arrivent comme les vagues de la mer auxquelles il faut faire face avec grâce et légèreté. Les nuits sont chaudes, le ciel est bleu, on fête des anniversaires et on sourit mais quelque chose semblerait m’empêcher d’être complètement libre.

Une sorte d’entre-deux qui freine mes mots. Une envie de répondre toujours présent pour lui et pour eux. Deux vies en une. Il me semble avoir déjà écrit sur ça. Il me semble, oui. Alors que je pianote mécaniquement, alors qu’ils sont partis et que la clim tourne à fond, je pense à cette plage dont j’ai envie d’aller mais où je n’ai pas encore mis les pieds parce que j’ai toujours quelque chose d’autre à faire, à accomplir, à accompagner. Alors qu’en France j’aurais déjà fini de prendre mon déjeuner, ici, on n’y songe pas encore. Alors que la France pleure, ici on fait la fête avec les chevaux.

Alors que je veux être ici, je pense au là-bas. Alors qu’ils sont ici, lui il est là-bas.

Assurer et rassurer IMG_8327

Nous sommes arrivées et j’ai senti sa douleur, que j’entendais à demi-voix par téléphone. Et j’ai serré mes dents. Nous avions dormi que très peu d’heures. Il y a elle, aussi, qui tourne et danse et chante et tape des mains et fait des bisous à tous les enfants qu’on croise dans la rue, ou presque. Et lui qui gère le quotidien administratif français. Et les gens qui me disent « ahh ! alors, t’es arrivée en vacances ? ». Mais oui mais non. Etre fille. Unique. Etre maman et épouse à distance. Toujours une distance.

Tout ce tourbillon qui ne me laisse plus mettre des mots dans le bon ordre.

Lâcher prise et perfection.
Assurer et rassurer.

Mais je reviendrais très vite vous raconter la mer et les plages, vous raconter lui et notre amour, vous parler d'eux aussi.

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