Vie à l'étranger

Experte déménageuse : de l’île à la campagne en passant par les grandes villes européennes – le pourquoi du comment

Un jour, très lointain déjà, j’ai écrit un article intitulé Vivre en ville v/s Vivre en campagne, c’était en 2011, cela faisait une petite année que j’habitais à Nantes et je finissais en disant que je ne savais toujours pas si je préférais ma vie citadine ou ma vie de campagne. Non mais, je sais je sais, Nantes n’est pas la campagne, ce n’est pas ce que j’ai dit, soyons clairs !

Cet article de 2011 a été écrit quelques mois avant qu’on se décide à quitter Nantes pour la périphérie. Et ici, en province, ça va très vite : dès qu’on s’éloigne de 10 kilomètres de la ville, c’est déjà la campagne, au moins c’est mon impression ! Donc, aujourd’hui, j’habite à la campagne, oui.

Je vous explique tout cela.

Vivre en ville et vivre en campagne

La géographie, l’urbanisme et le cheminement

Comme vous le savez, je suis née et ai grandi à Minorque, une île qui compte 8 villes plus tout un tas de stations balnéaires (désertes en hiver) et un total d’environ 90 000 habitants. Ma ville, Ferreries en a 4 600. C’est une petite ville, il ne s’agit pas d’un village. En espagnol on dit « pueblo » et c’est parfois difficile à traduire. Si vous cherchez « pueblo » dans un dictionnaire bilingue, vous trouverez « village » mais si vous cherchez « village » dans un dictionnaire français, vous trouverez quelque chose du genre « petite agglomération rurale » alors que beaucoup de « pueblos » espagnols n’ont rien de ruraux. Un « village » c’est plutôt un « hameau ».

Pour mieux comprendre, je vous propose une petite comparaison entre ma commune en France (5 435 habitants d’après Wikipedia) et Ferreries, ma commune, mon « pueblo » en Espagne (4 600 habitants d’après Wikipedia) :

MA VILLE EN FRANCE MA VILLE EN ESPAGNE
0 banques – 0 distributeurs 4 banques et autant de distributeurs
1 tabac-presse 2 librairies-papeteries + 1 tabac
1 PMU                    –
1 bar – 2 restaurants 15 bars-cafétérias-restaurants
3 salons de coiffure 6 salons de coiffure
1’5 boulangerie (il y en a 1 qui est presque jamais ouverte) 5 boulangeries
1 agence La Poste 1 agence de La Poste
1 Bibliothèque (ouverte les mercredi après-midi et les samedi matin) 1 Bibliothèque (ouverte tous les jours)
3 écoles primaires 2 écoles-collège et 1 lycée
1 supermarché 3 supermarché

Voilà où j’ai grandi et où nous passons tous nos étés et voilà où j’habite maintenant. Cela va sans dire que dans mon « pueblo » espagnol, je ne prends jamais la voiture et ici, rien que pour prendre ma baguette il me la faut. C’est une question d’aménagement et d’urbanisme. J’ai toujours été à l’école à pied, c’est une autre histoire pour PrincesseThelma. Ceci explique aussi pourquoi je n’aime pas conduire.

Cette question d’urbanisme et d’aménagement du territoire, revient souvent dans les discussions entre ChériGuiri et moi. Quand j’entends parler aux informations de l’isolement des personnes âgés ou même des jeunes mamans qui viennent d’accoucher et rentrent à la maison, je ne peux pas m’empêcher de dire : tu vois, tu vois ! Ici, en campagne, les gens sont seuls, ils vieillissent et sont seuls, on se casse le pied et on fait quoi, même nous, pas encore 40 ans ? Rien, on bouge pas du canapé !

De l’île aux grandes villes européennes

Bon, Minorque est très chouette et tout ce que vous voulez mais elle n’est pas non plus le paradis absolu (si vous savez où il se trouve, dites-le-moi !), alors, il fallait que je quitte l’île pour faire des études supérieures car, à l’époque, il n’y avait pas d’Université.

J’ai donc quitté la petite Minorque pour

 la cosmopolite et moderne ville de Barcelone : 4 ans de ma vie
 la chouette et ensoleillée ville de Montpellier : 1 an de ma vie
 la pluvieuse et grise mais enrichissante ville de Lorient : 1 an de ma vie
 la grandiose et seigneuriale ville de Madrid : 2 ans de ma vie
 l’européenne et belle ville de Bruxelles : 3 ans de ma vie
 la prisée et trépignante ville de Paris : 2 ans de ma vie
 la chouette et agréable ville de Nantes : 2 ans de ma vie

Je peux alors dire que j’ai habité dans 4 grandes villes européennes : Barcelone, Madrid, Bruxelles et Paris. Et cette vie dans les grandes villes a été très enrichissante aussi bien au niveau professionnel que personnel. Chaque ville a ses attraits, ses points forts et ses faiblesses. Il faut à chaque fois s’adapter à de nouvelles habitudes, manières de faire, horaires, types de transports, etc. Dans ces grandes villes, j’ai beaucoup rigolé, j’ai aussi pleuré. J’ai été amoureuse et j’ai aussi eu le mal du pays. Dans ces grandes villes, j’étais cette jeune assoiffée du monde qui allait tout le temps vers les autres, avec une envie permanente de partage et de découvertes. Dans ces grandes villes, j’ai toujours habité dans des appartements de tout type : grande tour avec mixité sociale, appartements de style ancien et hausmannien, avec des concierges ou pas, avec ascenseur ou pas.

C’est l’arrivée à Paris qui a tout changé pour moi. J’approchais la trentaine et j’ai réalisé que j’avais envie de me poser. Que je m’étais bien amusé et que j’avais connu beaucoup de monde, que j’avais plein d’amis éparpillés désormais dans les quatre coins du monde mais que là, tout de suite, à côté de moi, il y avait qui ? Personne. Encore de nouvelles personnes que j’apprivoisais petit à petit. Encore m’inscrire à des activités (barre-au-sol, badminton, etc.) pour être moins seule, parce qu’au fond, c’est cela. Si je pensais à mes amis d’enfance de Minorque et bien, ils étaient déjà tous mariés avec maison chien et enfant, enfin, ou presque. Et moi, rien. Une énorme richesse en expériences, une grande tolérance des autres, une grande expertise de la colocation (de là, la tolérance, sans doute !) mais pas de petit-ami stable… rien, nada. J’ai donc décidé de profiter à fond de mon joli appartement haussmannien dans le 12ème et de rester avec moi-même. Je ne m’imposais plus aucune sortie, je faisais vraiment comme j’en avais envie, fini les soirées « parce-quil-le-faut », les sorties « oui-viens-ce-sera-sympa ». J’avais la maturité de mes presque 30 ans et paf, c’est là que j’ai rencontré l’amour, le vrai, le seul : celui qui ne fait pas verser des larmes mais qui fait sourire comme une idiote. (Pour la petite anecdote, c’est à Minorque que j’ai rencontré mon Français, c’est pas beau ?)

Vivre en ville et vivre en campagneVivre en ville et vivre en campagne

De Paris à la province

Cet amour, breton pure souche, a fait beaucoup d’allers-retours Nantes-Paris mais dès le premier jour il m’a fait savoir que Paris, non, ce n’était pas pour lui. Me voilà, donc, quelques mois plus tard, à remplacer Paris par Nantes (mes parents étaient déjà en train de se dire « mais elle va jamais arrêter de bouger ou quoi ? »). Il faut dire qu’à l’heure du déménagement, ChériGuiri était épaté de voir le si peu de choses que j’avais en ma possession (forcément, quand je vois passer tous ces articles sur le livre de Marie Kondo et le rangement-tri et bien je pense avoir la solution : déménagez tous les deux ans et vous verrez comme vous n’accumulez pas grand-chose !). Nous avons passé nos deux premiers ans dans un joli et coquet appartement propriété de mon bricoleur de ChériGuiri qui l’avait joliment retapé. On y était bien dedans. A deux pas des commerces et du centre-ville. Et puis, on a décidé qu’on voudrait agrandir la famille et la question de la maison s’est imposé.

Et là, grand ouffff pour moi : partir plus loin pour avoir une maison ? Car, soyons clairs, acheter une maison en centre-ville de Nantes était un peu trop cher pour nous (et puis d’ailleurs, à Nantes les maisons se font racheter par des promoteurs qui les rasent pour construire à la place des immeubles). Au fond, ChériGuiri ayant grandi en maison, il avait hâte de retrouver ce type de vie et de ne plus avoir de problèmes de stationnement. Mais pour la petite Marguerite ce n’était pas pareil. Non, non, non. Ce fut une décision non pas compliquée mais qui me faisait peur, trèèès peur. Alors, on a trouvé l’entente en se disant qu’on prendrait une location, histoire que je puisse avoir le temps de voir si cela me plaisait ou pas. Dans ma tête, une location était moins engageant qu’un achat. On a vendu pour partir en location en campagne. Nord-Loire s’il-vous-plait (seuls les Nantais comprendront cette histoire de Nord-Loire et Sud-Loire, une histoire d’embouteillages et de je ne sais quoi, c’est ChériGuiri qui a décidé, je me suis laissé emporter, l’étrangère que je suis n’avais pas de préjugés…). Alors, me voilà à Grandchamp-des-Fontaines depuis bientôt 4 ans.

Vivre en ville et vivre en campagne

De la ville de province à la campagne

C’est une chouette petite ville dortoir. Un petit (tout petit) bourg et tout plein de maisons éparpillées partout. Voilà. En hiver, on voit rarement des gens. Il pleut, les gens ne vont pas dans les jardins. Nous sommes arrivés pile au moment de la fête du « village » (voilà, le « hameau »), nous avons été invités, ce qui nous a permis de faire connaissance avec nos voisins. Les propriétaires de notre maison sont aussi nos voisins. Sympas. Ex-parisiens aussi (aaah, je me suis retrouvé un point en commun avec !). Leur fille de 20 ans fait parfois la baby-sitter de PrincesseThelma. Certes, en arrivant ici, ma vie a complètement changé, d’autant plus que, à peine 12 mois plus tard je devenais maman. D’autant plus que c’est ici que j’ai décidé de devenir free-lance. Vivre en campagne m’a apporté de la sérénité, j’ai des moments pour me retrouver avec moi-même (très important pour moi). On sort moins, du fait d’être jeunes parents aussi mais on se fait de très chouettes petites soirées en duo avec ChériGuiri. Je suis quelqu’un qui m’adapte assez facilement à tout. Je râle parfois, oui, quand je dis qu’il n’y a pas de trottoirs ni de lampadaires à l’extérieur (c’est une vérité !) mais finalement, je l’aime cette vie en campagne. Surtout, parce que je sais que tous les trois mois environ, je pars à Minorque et j’ai ma dose de ville : boutiques, bars, gens dans la rue, aller à pied, etc. Deux styles de vie complètement à l’opposé. Et j’apprécie avoir cette double-vie et prendre le meilleur de chacune. Une chose est sûre aussi, en 12 minutes en voiture je suis à Nantes, parce que nous sommes du bon côté de la ville, plus loin, je ne pourrais pas y aller. ChériGuiri le sait, il l’a très bien compris.

Et nous n’irons pas plus loin : aujourd’hui se pose la première pierre de notre future maison, ici, sur un terrain juste derrière notre location ! (et ça me fait quelque chose dans mon ventre, des papillons s’y installent!)

Dans chaque ville je me suis réinventée ! Chaque ville m’a re-découverte, m’a formée et façonnée. La campagne m’a redonné mon vrai moi-même, enfin, c’est ce que je pense. Et vous, quelles sont vos expériences ? Vous êtes plutôt ville ou plutôt campagne ?

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Sans ma langue (maternelle) –#vieàlétranger

Alors que je travaille indifféremment dans trois langues, il y a quelque chose en moi de presque inexplicable qui fait que quand je dois m’asseoir pour écrire, pour (m)écrire, pour vous raconter des choses à vous, pour faire une petite liste de peu importe, pour noter des idées, pour prendre des notes au téléphone et bien c’est le français qui prend le devant ou le dessus, je ne sais plus. Et parfois, je m’interroge. En fait, je m’interroge tout le temps.

Je pourrais appeler cela une traversée linguistique, une sorte de voyage à sens unique, ou alors un amour inconditionnel, je ne sais pas, je ne sais plus. La seule chose que je sais et que je constate est que même lors des têtes à têtes avec moi-même c’est le français qui l’emporte.

Certes, je me suis tellement trimbalée avec des dictionnaires bilingues dans mes valises depuis mes 15 ans que ça a du laisser des empreintes. Certes, j’ai évoqué à maintes reprises mon amour pour la langue de Molière « mais bon quand même », me dis-je à voix basse et même à voix haute !

Sans ma langue (maternelle) Sans ma langue (maternelle)

Je m’interroge sur plusieurs points :

Blog et réseaux sociaux

La plupart des gens habitant à l’étranger tiennent un blog dans leur langue maternelle et sont actifs sur les réseaux sociaux dans leur langue maternelle alors que moi je peine à remplir lesmotsdemarguerite version ES et que j’ai toujours plus d’engagement et de retombées sur mes posts écrits en français ! Pourquoi donc ?

Depuis la crise de 2008 et le départ à l’étranger de nombreux citoyens (Espagnols partis en Allemagne, Français au Canada, etc.) les blogs de gens qui habitent ailleurs et qui expliquent leur mode de vie à leurs compatriotes prolifèrent ! Je me dis que j’ai perdu un bon filon mais pour ça, il aurait fallu mettre en retrait mon français.

(Non) Nécessité de se regrouper par langues

Quand je rencontre d’autres gens vivant à l’étranger, d’autres gens hispanophones ou catalanophones comme moi, je sens en eux un besoin de se rencontrer pour pouvoir pratiquer leur langue alors que moi… je crois que je m’en fiche (j’aimerais simplement trouver un groupe sympathique où ma fille puisse pratiquer l’espagnol, pour le catalan, je ne m’en fais même pas).

Spontanéité de l’écriture

Lors de rencontres, de réunions ou d’autres évènements où parmi le public il y a des gens dont la langue maternelle n’est pas le français, je fais ma curieuse et je constate que la prise de note se fait pour la plupart d’entre eux dans leur langue. Et bien, pas moi.

Nécessité de reconnaissance ou plutôt un besoin de se fondre dans la masse ?

A des moments (de lucidité) je me dis que tout cela vient du fait qu’au début je volais passer par « une de plus », comprendre par là, une Française de plus, une voisine de plus, une étudiante de plus, une travailleuse de plus… J’ai toujours dit que ce n’est qu’en côtoyant les locaux qu’on apprenait vraiment la langue, les coutumes et habitudes et les petites manies, oui, aussi aussi ! J’ai toujours essayé d’éviter les milieux trop expats, même à Bruxelles où s’est plutôt difficile de les éviter quand toi-même tu en es une.

S’écrire en langue étrangère

J’ai expliqué aussi à maintes reprises que ce blog est notamment né comme un défi d’écriture : d’écriture en langue étrangère ! J’ai peut-être poussé le défi trop loin car je me dis qu’il a peut-être eu des effets secondaires sur mes langues maternelles, je ne sais pas, je ne sais plus. J’ai aussi expliqué, dans un autre article, ce que c’est que d’écrire en langue étrangère et l’heure est venue de m’interroger sérieusement sur le fait de pouvoir écrire ou pas dans une langue qui n’est pas la maternelle. Parce que parfois, le verbe « pouvoir » rime avec « avoir le droit », non pas pour un blog mais pour un livre, par exemple ? Certains grands écrivains l’ont fait mais ils ne sont pas si nombreux que ça. Les écrivains africains francophones appellent cela «écrire en langue seconde », c’est joli je trouve…

Voilà un article qui pourrait s'éterniser, un sujet sur lequel je pourrais discuter tous les jours, ça me passionne, ça m'interroge, ça me fait vivre, aussi !
Les livres qui apparaissent sur les photos sont : « L’origine des langues » de Merritt Ruhlen (traduit de l’anglais par Pierre Bancel), Gallimard dans Folio Essais (édition 2007). Ensuite un petit livre édité par les éditions Rue des écoles « La langue française en 350 quiz » par la linguiste Pascale Cheminée et enfin, « La Traversée » de l’écrivaine bretonne Lénaïk Gouedard, roman publié aux éditions Coop Breizh (2013) et qui raconte l’histoire d’une jeune Américaine venue habiter à Rennes.
Sans ma langue (maternelle)

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Choisir l’école… (et en plus, à l’étranger !)

Le moment est venu. Voilà que notre PrincesseThelma n’est plus un bébé et qu’on est face au choix. Car pour nous, envoyer notre fille à l’école c’est CHOISIR une école. Pour certains parents, ça coule de source, c’est naturel, la question ne se pose presque pas : par continuité familiale, par convictions très fermes, parce qu’on a des connaissances, parce qu’il n’y a qu’une école dans la commune, etc.

Le choix de l'école

Déjà, je trouve que l’instruction est une énorme responsabilité et que les enfants ne vont pas à l’école juste pour occuper leurs journées (et au passage, laisser papa-maman travailler). Non, aller à l’école c’est accompagner nos enfants dans leur chemin de vie, dans leur construction en tant que personne.

Plusieurs raisons expliquent, pour nous, ce choix difficile :

Nous habitons notre petite commune depuis seulement trois ans et nous ne la connaissons pas très bien ;
⇒ Je n’ai jamais été à l’école en France ce qui suscite sans doute plus de questionnements ;
J’avoue être un peu critique avec le système d’enseignement (globalement, le système traditionnel un peu partout en Europe) ;
Nous n’avons pas clairement de fortes convictions religieuses même si, bien évidemment, nous venons de pays de tradition judéo-chrétienne ;
Le principe de laïcité de l’école républicaine me pose problème, non pas la laïcité en soi mais le virage que cette notion est en train de prendre ;

Nos parcours

Aussi bien ChériGuiri que moi-même avons fait notre scolarité dans des écoles privées sous contrat, en Espagne c’est le même principe, on appelle cela « escuelas privadas concertadas » et dépendent aussi du diocèse.

Ensuite, arrivée dans la région et comme vous le savez déjà, j’ai pu faire l’expérience de 2 ans d’enseignement en tant que professeur d’espagnol dans un lycée privée de Nantes assez bien réputé.

Critique avec le système

Cette expérience ne m’a pas plu et même si je n’ai jamais eu de problèmes avec mes élèves ou avec mes collègues, je ne me sentais pas épanouie, bien au contraire, je me sentais « pieds et poings liés ». Car je trouve que la marge de manoeuvre d’un professeur est infime, qu’il faut travailler des programmes avec lesquels on n’est pas toujours d’accord et des pratiques pédagogiques qui ne sont pas adaptées aux jeunes. Et même étant professeur de langues, j’étais d’accord avec ce « cliché » qui dit que « de toute façon, on apprend jamais bien l’anglais, l’espagnol.. bref, une langue étrangère à l’école ». Voilà, je n’avais même pas envie de défendre mon rôle car je trouve que dès qu’on est 30 dans une salle de cours et bien, c’est sûr, on n’apprendra pas une langue (je suis gentille, car j’ai eu une Terminale de 41 élèves !). Bref, ceci pourrait être un très long paragraphe…

Donc, j’ai décidé de sortir du système !

Le choix de l'école

Et ces différences avec mon enfance

Pour l’instant nous n’avons qu’une chose de sûre : PrincesseThelma n’ira à l’école que le matin (de 9h à 12h), ensuite l’assistante maternelle qu’elle a depuis toujours va la récupérer, elle va manger chez elle et elle y passera les après-midi.

Car il y a une chose qui me chagrine profondément : en petite section les enfants ne font rien de l’après-midi, juste la sieste (ça m’étonne encore plus car, petite, nous n’avions pas cette sieste obligatoire -et pourtant je viens du pays de la sieste -ok, blagounette pourrie !) Plusieurs points me surprennent :

On « gare » les enfants pour qu’ils fassent la sieste dans des dortoirs ?
Un enfant de 3 ans quand il décide de ne pas dormir… ben, il ne dort pas !
⇒ Aux portes ouvertes que nous avons faites récemment, même la maitresse nous a dit que si nous avions moyen de la faire garder autrement et bien, ce n’est pas si mal car en effet, les enfants de PS sont « obligés » de faire la sieste. Et j’avais déjà eu écho de cela par d’autres parents.

Alors je pense que chez la « nounou » elle dormira mais la gestion du temps se fait autrement…

Ces écoles pas comme les autres

Ces écoles pas comme les autres est le titre d’un livre que j’ai lu récemment, dont l’auteur est Peter Gumbel, journaliste Britannique résidant en France depuis très longtemps. Il dresse une petite radiographie des écoles dites « alternatives » qui existent en France et il parle aussi du système traditionnel.

Le constat est épatant, il existe très peu d’écoles « différentes » en France. Je me dis que c’est juste fou ! Il y a eu une période, quand PrincesseThelma était toute petite et que je commençais à songer à l’école, où je me disais que j’allais la mettre dans une école Montessori. Figurez-vous que je ne peux pas car il y en a pas. Enfin, il y a un CAP Montessori en centre ville de Nantes où ils proposent des ateliers, c’est plutôt de l’extra-scolaire et aussi . Après, je n’aurais peut-être pas pu à cause du prix mais ça c’est une autre histoire.

D’un autre côté, je suis admirative de toutes ces familles qui décident de faire l’école à la maison, comme A. du blog Add fun and mix et qui fait toujours de chouettes activités. Mais moi je ne pourrais pas. Je ne pourrais pas car j’ai besoin de travailler pour me sentir épanouie. Mais je trouve que c’est un choix tout à fait respectable. D’ailleurs, j’ai quelqu’un de ma famille qui le fait aussi.

Avoir le choix, une éducation à la carte

Et ce quelqu’un de ma famille qui instruit à la maison est en même temps présidente de la Plataforma por la Libertad Educativa et l’année dernière elle a réalisé un intéressant documentaire intitulé Educación a la carta (VO espagnol et sous-titres en anglais). Je ne vais pas vous faire une thèse sur ce reportage (le Français André Stern en témoigne dedans) mais je l’ai bien aimé car je pense qu’au fond de moi ce que j’aimerais c’est de pouvoir vraiment (et ouvertement) choisir le type d’instruction à donner à notre fille. ChériGuiri y est plutôt d’accord.

En France, nous avons l’histoire de Céline Alvarez (lire interview publié le 12-01-2016 dans le magazine Doolittle) qui de 2009 à 2011 a intégré l’Education Nationale avec l’objectif de faire bouger les lignes de l’intérieur même de la machine… mais qui finit par la quitter, aussi, cette machine. (Soit dit en passant, elle a aussi quelques idées sur le bilinguisme).

Et la dernière pensée

Ce qui me fait un petit noeud au coeur c’est que je suis sortie d’un système que ma petite va désormais devoir intégrer. Attention, j’ai beaucoup de respect pour les enseignants, je répète bien que c’est le système qui montre pour moi des signes de maladie, non pas les personnes qui en font partie. La machine est tellement énorme …

Les parents d'aujourd'hui ne sommes pas les parents d'hier. Les élèves d'aujourd'hui ne sont pas les élèves d'hier. La société actuelle n'a plus rien à voir avec la société d'autrefois mais je crains bien que le système actuel ressemble un peu trop au système d'il y a quelque temps.

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Edit du 4-02-2016 : Il existe bel et bien une Petite Maternelle de pédagogie Montessori en plein centre ville de Nantes (non pas loin du Château)