Bilinguisme

Un seul parent peut-il faire passer 2 langues ?

Pour qu’un enfant devienne trilingue dès la naissance, plusieurs possibilités se présentent :

1. Les deux parents sont de langues différentes et, en plus, ils habitent dans un pays étranger d’une langue troisième (anglais + allemand en France) ;
2. Les deux parents sont de la même langue mais ils habitent dans un pays étranger et avec deux langues co-officielles (espagnol + espagnol au Canada) ;
3. Les parents, de deux langues différentes décident de prendre une personne de langue étrangère pour faire garder son enfant (grec + chilien avec au pair chinoise) ;
4. Les parents sont de langues différentes et l’un des deux est, lui-même, bilingue.

Le cas de figure numéro 4 est le nôtre, c’est notre train-train quotidien. Les Mots de Marguerite est bilingue espagnol-catalan (dès la naissance si ainsi on peut le dire. En vrai je suis bilingue parce que je suis née dans une région où deux langues co-officielles cohabitent sans trop de problème : les Iles Baléares, un peu à l’image du Québec) et le papa est français, on habite en France.

Niño trilingüe nacido de padres de lenguas distintas

La question s’est tout de suite posée : comment je vais/je peux faire pour transmettre mes deux langues (minoritaires dans ce cas-là puisque ce ne sont pas les langues du pays) à ma fille ? En suis-je capable ? Est-ce une chose faisable dans le quotidien d’une vie de famille tout à fait normale ? Les questions qui se posent, sont pour moi, plus de l’ordre de la logistique que de savoir si c’est bon et bien pour Petite Princesse, car cela je n’en doute pas une seconde.

Habituellement, chez les familles bilingues on utilise la méthode connue sous le nom de OPOL (One Person, One Language) afin que l’enfant distingue bien « quoi » parler et à « qui ». Maintenant que Petite Princesse a 16 mois j’essaye d’intensifier plus l’introduction de cette troisième langue, bien que je le fasse depuis sa naissance, je sens en moi maintenant le besoin de rendre plus longs et plus fréquents ces moments où je lui parle en espagnol (la troisième langue car c’est le catalan la langue de cœur).

Quelles sont les stratégies (déjà) mises en place ?

– À OPOL on y a ajouté quelques personnages : tous les doudous, peluches et poupées de la maison parlent, bougent et chantent en espagnol.
– Petite Princesse n’a pas encore vu trop de télé (elle ne tient pas en place, elle a la bougeotte :-)) mais tout un tas de DVD de dessins animés l’attendent, en espagnol, bien sûr.
– Je privilégie l’achat de livres en espagnol. Des livres en français il y en a bien chez la nounou et il y en aura des tas à l’école !
– Dès qu’on croise un espagnol, ici ou là-bas, je me dépêche à dire à cette personne : parle-lui en espagnol.
– Vu que je suis bilingue par « cohabitation de langues », mon catalan a quelques emprunts linguistiques de l’espagnol, je ne m’efforce pas de les effacer devant ma fille (et de parler un catalan plus académique), je reste naturelle dans ma langue, je me dis que cela peut l’aider à apprendre ces 2 langues comme je l’ai fait : naturellement…
– Dans la voiture, Petite Princesse et moi n’écoutons que des CD en espagnol (et catalan aussi, j’aime trop :-))

Quelles sont les stratégies que je compte mettre en place quand elle sera plus grande ?

– Participation à des ateliers en espagnol
– Acheter des jeux de société en espagnol (comme le Trivial et autres jeux de questions et raisonnement)
– L’inscrire à des activités d’été en Espagne, à Minorque, en lui disant « il faut parler espagnol à ceux qui te parlent en espagnol » (pour qu’elle ne passe pas au catalan)

Un único progenitor transmite dos lenguas

Est-ce que nous avons déjà des résultats ?

Non, c’est trop tôt pour avoir des résultats dans les 3 langues. En revanche, on sait qu’elle comprend sans problème et le français et le catalan. Elle réagit tant à ChériGuiri qu’à moi-même ou à ses grand-parents catalans au téléphone. Nous n’avons pas de théories scientifiques pour vous expliquer que « Au revoir » elle le dit toujours en français, où qu’elle soit et qu’importe la langue et que « Dóna » (donne-moi) elle le dit tout le temps en catalan. Aussi elle prononce « agu » (de « aigua » en catalan « eau ») et le mot « mamà » elle le dit avec l’accent catalan et pas français ce qui me rend très fière (bien sûr!). En ce qui concerne les doudous, qui lui font tout un spectacle en espagnol chaque matin avant de partir chez la nounou, et bien, on dirait en tout cas que ça l’amuse parce qu’elle est morte de rire ! C’est déjà ça, non ?

Je dirais donc que tout est sur la bonne voie. Nous n'attendons rien de particulier, juste lui transmettre des langues et des cultures, nous ne sommes pas là pour qu'elle devienne polyglotte à 3 ans. Nous ne nous mettons pas de pression, ni à nous ni à elle... C'est ainsi que nous espérons réussir cette aventure du trilinguisme !

niños trilingües

adquisición de lenguas extranjeras desde el nacimiento

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Freelance

L’art de soutenir les débuts d’un freelance ~ El arte de apoyar los inicios de un freelance

Lors de mes derniers articles sur les raisons qui m’ont amenée à faire le choix de devenir freelance j’ai rarement parlé de tous les gens qui m’ont soutenue. Or je trouve que c’est important d’être bien entourée quand on se lance dans une aventure comme celle-ci. Un des piliers fondamentaux de ma vie est ma famille, d’où l’importance de me sentir soutenue, aidée, protégée, comprise et encouragée par l’homme qui partage ma vie depuis 5 ans.

Dès le début il a été partant pour l’idée que je devienne indépendante, professionnellement parlant (bien sûr !). Il m’a poussé à le faire, il a toujours su trouver les bons arguments pour que je finisse moi-même par me convaincre que c’était une bonne décision. Et surtout, il voulait que je me sente épanouie ! Il ressentait que depuis que j’avais quitté Paris et mon poste de Responsable éditorial il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond dans ma vie professionnelle. Il faut dire, qu’une fois la décision prise et les bases du projet posées, j’ai très vite récupérée une sérénité que j’avais perdue les dernières années : les matins j’affichais vite un sourire et surtout le soir j’étais ravie d’être là et de raconter les aventures de la journée, même que je n’avais vu personne mais mille et une péripéties m’étaient arrivées !

Il a toujours aussi été là pour m’accompagner dans mes démarches administratives, bien que solliciter un statut d’auto-entrepreneur soit très simple et facile, c’est toujours mieux d’avoir l’approbation d’un œil externe. Aussi, il répond toujours présent pour mes tableaux Excel et la compta (que je n’aime pas, j’aime les lettres et les mots, pas les chiffres !), il est là aussi pour les quelques moments d’incertitudes et de questionnements.

Il est là pour enfiler le costume des meilleurs des papas quand il faut que je reste enfermée dans le bureau pour avancer le projet sur lequel je travaille.

Lui, pas très aimant du Web 2.0 et de la vitesse sur laquelle les choses se passent sur les réseaux sociaux… il est toujours là pour écouter mes derniers évènements en tant que Community Manager, pour m’entendre expliquer comment j’ai du créer un scénario pour mon projet de rédaction en cours et pour partager mes joies quand je boucle et je livre une traduction.

Sa présence est importante, il m’appelle pendant une de ses pauses : alors, ça va ? du nouveau ? ohhhh, c’est top ma chérie ! Vas-y, fonce ! Ce sont ces mots, au quotidien, pas de longues phrases mais des mots qui viennent me rappeler pourquoi je fais ça et ô combien je suis heureuse !

Il fallait aujourd’hui que je parle de lui, de cet homme qui a caché une petite poignée de mes cartes de visite dans la voiture « parce qu’on ne sait jamais… »

… Et moi je sais qu’être bien entourée est un facteur clé pour réussir sa vie de freelance !

Merci ChériGuiri !

apoyar un freelance

A lo largo de los últimos artículos donde he ido evocando las razones que me llevaron a ser freelance, no he hablado mucho de la gente que me ha apoyado y animado a hacerlo. Pero esas personas, las que te rodean y dan fuerzas para lanzarte en esa nueva aventura ¡son muy importantes! Uno de los pilares fundamentales de mi vida es mi familia, de ahí la importancia de sentirme respaldada, ayudada, protegida, comprendida y alentada por el hombre que comparte mi vida desde hace 5 años.

Desde el principio apoyó la idea de que fuera autónoma. Me empujó a hacerlo, siempre supo encontrar los buenos argumentos para que yo misma terminara convenciéndome de que era una buena decisión. Y sobre todo, quería que me sintiera realizada. Él notaba que desde que había dejado Paris y mi puesto de Responsable editorial, había algo que no cuajaba en mi vida profesional. Una vez tomada la decisión y las bases del proyecto bien asentadas, encontré de nuevo y muy rápidamente la serenidad que sin darme cuenta había ido perdiendo en los últimos años. Me levantaba ya con la sonrisa y por las tardes-noche estaba encantada de estar aquí y de contar mis aventuras del día, que aunque no hubiera visto nadie siempre tenía mil cincuenta peripecias para explicar!

Siempre ha estado ahí para acompañarme en mis trámites administrativos. Solicitar un estatuto de auto-entrepreneur en Francia es muy simple, pero siempre es mejor tener el beneplácito de una mirada externa. Asimismo, siempre levanta la mano cuando pido ayuda para mis tablas Excel y la contabilidad (¡que no me gusta nada!) y también es de agradecer su presencia en los momentos de incertidumbre y de cuestionamientos.

Siempre está ahí para vestir el traje del mejor de los papás cuando tengo que quedarme encerrada en mi oficina para dar un empujón al proyecto sobre el cual estoy trabajando.

Él, no muy amante del Web 2.0 y de la rapidez con la que ocurren las cosas en las redes sociales… siempre está ahí para escuchar mis últimos acontecimientos como Community Manager, para oirme explicar como he tenido que crear un escenario para mi proyecto de redacción en curso y para compartir mi alegria cuando finalizo y entrego una traducción.

Su presencia es muy importante, me llama durante una de sus pausas: ¿todo bien?, ¿Novedades?, ¡ooohhh, qué bien! ¡dale caña! Estas son sus palabras, a diario, nada de frases largas sino palabras sencillas que me recuerdan por qué hago esto y ¡cuánto soy feliz!

Hoy tenía que hablaros de él, de este hombre que ha escondido un puñadito de tarjetitas de visita en el coche « porque nunca se sabe… »

… Y yo sé que estar bien rodeada es un factor clave para tener éxito en la aventura de ser freelance!

¡Gracias ChériGuiri!

Bilinguisme

Parler (ou pas) la LANGUE DU PAYS où on habite à leurs enfants ~ (no) Hablar a los hijos en la LENGUA DEL PAIS donde se vive

Faut-il que les couples/parents de langue étrangère parlent à leurs enfants dans la langue du pays où ils habitent ?

Voilà ce qui pourrait être une question clé pour toutes ces familles multilingues qui ont des enfants en âge de scolarité. Il s’avère que j’ai eu écho d’une famille de langue xxxx (je fais exprès de taire la nationalité pour plus d’anonymat) qui habite en France et qui a manifesté  leur inquiétude et leur désarroi face à des instituteurs/professeurs qui voudraient qu’ils parlent à leur fils en français pour que « ça aille mieux à l’école ». La maman était stupéfaite et sans arguments, voire elle arrivait à dire qu’elle ne parle pas un français suffisamment correct pour le transmettre à son fils de 5 ans.

J’avais entendu dire que parfois il y a des instituteurs/professeurs (sans vouloir généraliser, je sais qu’il y a de tout comme partout) qui préconisent le « tout-en-français ». Jusqu’à présent j’avais cru à un mythe, à un cliché de plus autour du bilinguisme. Mais un jour, en ouvrant ma boite mail je me suis confrontée à la triste réalité en lisant le témoignage de cette maman. Et cela m’a dégoûtée, m’a attristée aussi.

Comment des gens peuvent « demander » à un papa et à une maman de parler une langue étrangère à leur enfant ? Comment osent-ils demander d’arrêter de transmettre à un petit de 5 ans une immense richesse culturelle ? Oui, je le rappelle, une langue ne s’arrête pas aux mots, aux phrases et à la syntaxe, derrière une langue il y a une culture. Et puis, j’ignore les motifs pour lesquels ce couple est venu en France, mais moi qui suis venue de mes propres pieds, je me sentirais trahie si on me demande d’arrêter de parler le catalan et l’espagnol à ma fille puisque j’aurais l’impression de donner un coup de poignard à toute ma famille qui habite loin, très loin… et vous savez, j’ai un petit coeur.

enfant bilingue

Je ne suis pas professeur (bien que je l’ai été, qui plus est, professeur de langues étrangères), je ne suis pas orthophoniste même si c’est un travail qui m’intéresse énormément mais je suis une maman en France qui parle une langue étrangère à sa fille et je ne supporterai pas une minute ce type de remarques.

Des enfants avec des problèmes d’apprentissage il y en a de toutes les couleurs et dans toutes les langues. C’est réducteur de dire que tous les enfants bilingues vont bégayer ou commencer à parler plus tard, tout comme c’est exagéré de dire que les enfants bilingues ont plus de facilités.

Aujourd’hui je n’ai pas envie de parler études scientifiques ni statistiques… pas envie de rappeler que jusqu’à l’âge de 6 ans (environ) un enfant multilingue peut avoir un certain déséquilibre quant au vocabulaire… pas envie de toussa.

qué lengua hablar a un hijo

Aujourd’hui j’ai envie de parler humain, de réfléchir avec du « common sens » et de dire : s’il vous plait, ne privez jamais un père ou une mère de transmettre leur langue aux enfants, ça peut faire mal, très mal, tant aux enfants qu’aux parents. Une LANGUE c’est tellement GRAND que ce serait comme si vous priviez votre enfant d’un repas ou d’un bisou !

¿Las parejas/padres de lengua extranjera deben hablar a sus hijos en la lengua del país donde viven?

He aquí una pregunta que podría ser clave para todas las familias multilingües que tienen niños en edad de escolarización. Resulta que me he enterado de una familia de lengua xxxx (me callo la nacionalidad para un mayor anonimato) que vive en Francia y que me manifestó su preocupación y su desconcierto ante maestros/profesores que les incitan a hablar a su hijo en francés para que « le vaya mejor en el cole ». La madre se quedó asombrada y sin argumentos, y llegó casi a querer justificarse diciéndome que « no hablo un francés suficientemente correcto como para transmitírselo a mi hijo de 5 años ».

Ya había oído decir que a veces hay maestros/profesores (sin querer generalizar, hay de todo como en todas partes) que preconizan el « todo-en-francés ». Pero hasta el momento creía que era un mito, un cliché más de los muchos que corren entorno al bilingüismo. Pero un día, abriendo mi correo electrónico me quedé pasmada leyendo el email de estos padres y sentí que me confrontaba por vez primera, a través de ese testimonio, a una triste realidad. Y me asqueó y entristeció.

¿Cómo puede ser que haya gente que « pida » a un padre y a una madre que hablen en lengua extranjera a su hijo? ¿Cómo se atreven a pedir que dejen de transmitir esa inmensa riqueza cultural a un niño de 5 años? Sí, porque cabe recordar que una lengua no se limita a las palabras, a las frases y a la sintaxis, detrás de una lengua hay una cultura. Por otro lado, desconozco los motivos por los cuales esta pareja vino a vivir a Francia, pero yo, que vine solita y porque quise, me sentiría traicionada si me dijeran que es mejor que deje de hablar el catalán y el español a mi hija. Y es que tendría la impresión de dar una puñalada a toda mi familia que vive lejos, muy lejos… y sabéis, existe algo que se llama un corazoncito.

No soy profesora (aunque lo he sido y para colmo de lenguas extranjeras), no soy ortofonista/logopeda aunque es un trabajo que me interesa mucho. Pero sí soy una mamá en Francia que habla una lengua extranjera a su hija y no soportaría ni un minuto este tipo de comentarios.

niños trilingües

Niños con problemas de aprendizaje los hay de todos los colores y en todas las lenguas. Es reductor decir que todos los niños bilingües tartamudean y empiezan a hablar más tarde, igual que es exagerado decir que los niños bilingües tienen más facilidades.

Hoy no me apetece hablar de estudios científicos ni estadísticas… no me apetece recordar que hasta la edad de 6 años (más o menos) un niño multilingüe puede tener un cierto desequilibrio en cuanto al vocabulario… no, todo eso, hoy, no me apetece.

Hoy me apetece hablar de aspectos más humanos, de pensar con « sentido común » y decir: por favor, no privéis nunca un padre o una madre de transmitir su lengua a sus hijos porque es algo que puede hacer daño, mucho daño, tanto a los hijos como a los padres. Una LENGUA es algo tan ENORME que sería lo mismo que privar a vuestro hijo de una comida o de un beso!