Inspiration

La vie aux aéroports

Presque disparue des parages, me voilà de retour. Le mois d’avril a été pour moi une période bien chargée, sans vraiment l’avoir programmé j’ai passé presque plus de jours hors-maison que chez moi. Deux fois j’ai été en Espagne, dans mon pays donc. J’ai d’abord été à Madrid et alentours, Tolède et Ségovie, El Escorial. Le deuxième voyage m’a amené vers Barcelone et les Iles Baléars. Je ne partais pas à la découverte, j’ai habité pendant quelques années tant à Madrid qu’à Barcelone et aux Iles Baléars. Les autres villes je les avais déjà visitées il y a bien longtemps.

Je n’ai pas trop l’habitude de parler de moi sur ce blog, je ne conçois pas cet espace comme un journal intime ou je doive me dévoiler. Cependant tous ces va-et-vient du mois d’avril entre mon pays et mon autre pays (je préfère ne pas parler de pays d’origine et pays d’adoption ou d’adaptation, selon certaines voix) m’ont fait bien réfléchir et remuer aussi le plus profond de mon moi. Tout est positif, ne vous inquiétez pas 🙂

Des longues heures d’aéroport, des attentes, des files, beaucoup de décollages et d’atterrissages en très peu de jours. J’entends encore le bruit des moteurs dans mon cerveau. C’est fatigant, oui, très fatigant, surtout quand on voyage tout seul.

Mais je ne sais pas pourquoi les aéroports ont toujours été pour moi l’espace où on reconstruit et où on invente la vie des gens. Qui n’a pas, au moins une fois dans sa vie, assis sur les sièges d’un aéroport imaginé la vie d’un passant, de l’autre et encore de celui qui vient après ? On imagine des vies gentilles, des gens qui partent en touriste, de ceux qui rentrent chez soi après un voyage d’affaires, il y en a qui sont contents, d’autres moins souriants, pressés ou pas d’embarquer, il y en a qui paniquent car ils n’aiment pas l’avion. Il y a des voyageurs qui vont chargés comme des mules, des femmes surtout qui en profitent pour faire les emplettes, car, il faut avouer, il y a des aéroports aménagés tel des galeries commerciales… et tant et tant d’autres vies qui doivent échapper de mes pensées.

Il y a aussi ce moment fatidique où on doit passer l’arc détecteur de métaux et autres substances suspectes. Quand je dis fatidique ce n’est pas autant pour la peur du bip qu’on peut faire déclencher que pour les au-revoir que cela suppose. C’est juste à ce moment là qu’il faut se séparer des êtres chers, pas tout le temps mais surtout quand on quitte notre chez nous. A chacun sa stratégie, moi j’évite le regard directe dans les yeux, sinon c’est foutu, c’est clair que je ne me mets pas à pleurer devant ces gens qui sont aussi tristes de me voir partir,… on s’embrasse fort, on se fait des bisous et puis allez-hop, je prends mes petites affaires, je passe les contrôles, je me retourne encore, je fais au revoir de la main, eux, ceux qui restent à terre, ils partent reprendre leur vie quotidienne et moi je verse mes quelques larmes, toute seule…Plus je vieilli moins j’aime les au-revoir. Et vous ?

Et de ce bip qu’est-ce que j’en peux dire ? nous n’avons pas le choix, voyager en avion c’est de plus en plus compliqué, ennuyant, lassant. J’ai la chance de prendre, presque systématiquement, trois avions dans la même journée, mon record je l’ai eu en prenant cinq avions en vingt-quatre heures, pas pour aller très loin, c’est juste que parfois il y a des connexions pénibles et il faut faire des escales partout. Je vous raconte donc, quand cela m’arrive, de prendre plusieurs avions en une journée, vous pouvez bien imaginer que je n’ai pas le temps de changer d’habits, je rajoute pas non plus de bracelets ni change de chaussures. Parfois ça bipe parfois c’est le silence. Fatiguée donc de cette souplesse des machines j’ai posé la question à un de ces agents de sécurité (qui, soit dit en passant, doivent passer un concours de sympathie avant d’être embauchés) et ils m’ont répondu que cela dépend du volume de la machine, aahh, grande découverte, genre, aujourd’hui on veut beaucoup de boulot on met la machine au max, par contre si on a la flemme on la met au minimum et on reste pénards !!!!!  je vous assure que c’est vrai !!! attention les femmes, sachez que le crochet du soutien-gorge met aussi la machine en colère 🙂

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Un petit air marin

Il y a de ces jours où l’on voudrait que le temps s’arrête, que l’instant de quelques heures les aiguilles de la montre ne tournent plus et que ce petit brin d’air et de soleil continuent à nous réchauffer les cœurs pour l’éternité.

En me baladant le long de la promenade mes yeux étaient fixés sur cet horizon qui se confondait avec l’eau salée de la mer et l’eau douce de la rivière. De l’autre côté un aperçu grisonnant d’industrie qui nous montrait la dureté de la vie en elle-même, et par ici le calme de la mer et la place vide de ces pêcheurs qui devaient profiter d’un moment de répit.

Calme, enfin en vacances, des jours de repos ici avant de partir à la quête de ce soleil méditerranéen qui paraît dernièrement beaucoup plus timide que notre soleil breton. Le temps de trois quarts d’heure j’ai pu décompresser, après deux derniers jours bien chargés en émotion au travail, un établissement malheureusement sous les projecteurs d’une des plus tristes nouvelles de ces dernières années, et après un weekend festif et bien rempli, j’ai pu enfin me retrouver avec moi-même.

Le sable rougeâtre et une mer étincelante de coquillages m’ont donné du baume au cœur, j’ai pris le temps de me poser, de me projeter vers l’avenir avant de retrouver l’espace de quelques jours mon passé qui sera toujours mon présent. Chargée de toutes ces belles pensées, espoirs et illusions je m’apprête à donner place à des belles journées de retrouvailles. Je partirai une valise vide en affaires, j’ai appris à voyager avec l’indispensable et surtout, en laissant de la place à tous ces souvenirs qui resteront avec moi jusqu’au jour, sûrement dans quelques années, où ces retrouvailles avec de très bonnes copines vont se reproduire.

Ces carrelets de pêcheurs m’ont aussi fait rêver d’une vie qui devrait pouvoir s’étirer longuement, tel la souplesse de ces élastiques avec lesquels on jouait dans la cour de l’école. Submergée dans cet instant de paix et de calme j’ai pris mon appareil photo, j’ai voulu immortaliser ce moment magique.

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Bilinguisme

Bébé parle deux langues

J’ai récemment eu une conversation fort intéressante avec une copine sur le bilinguisme chez un bébé et l’apprentissage de plusieurs langues depuis tout petits. Ma copine, qui attend son premier bébé pour très bientôt, est polonaise et son mari espagnol, ils habitent à Madrid. Pour vous situer. En tant que jeune maman elle se pose des questions, ce qui est tout à fait normal et sain. Dans sa tête il est clair qu’elle va lui parler polonais et son mari espagnol mais…est-ce qu’il y a des limites ? On doit lui parler tout le temps dans cette langue dite maternelle ? Cela peut frôler le non respect et l’impolitesse quand on est entre amis, belle-famille et autres gens qui ne comprennent rien à cette langue ?

Une autre femme, anglaise et mariée aussi à un espagnol, maman de trois jeunes et belles filles me commentait  presque au même moment, que l’anglais était SA LANGUE SECRÈTE entre elle et ses enfants mais qu’elle ne pouvait pas dire qu’elle leur avait tout le temps parlé en anglais, car justement elle considère un manque de respect de leur parler en anglais devant ses beaux-parents, par exemple; mais que parmi son entourage, des amies étaient beaucoup plus strictes et ne passaient jamais à la langue de la belle-famille.

Ma copine, la polonaise, me disait qu’elle ne voulait pas trop se pencher dans la lecture des innombrables livres existants sur le sujet, puisqu’elle avait peur de se noyer parmi autant d’information et points de vue différents.

Il y a eu une période où la question du bilinguisme chez un nourrisson était vu plutôt  comme un problème. Des experts affirmaient que cela pouvait entraîner des problèmes d’apprentissage et de dyslexie, actuellement c’est bien le contraire, les enfants qui depuis un très jeune âge développent l’apprentissage d’une deuxième langue semblent être plus ouverts à l’acquisition d’une troisième et quatrième langue. Comme quoi, les goûts et les couleurs ça ne se discute pas.

Seulement un aspect m’interroge : l’apprentissage d’une langue fait appel à une dimension affective. Si l’enfant se sent plus proche de l’un de ses parents, il développera peut-être une préférence pour la langue avec laquelle il lui parle… Je pense que c’est bien vrai mais je ne voudrais pas que langue soit équivalent d’une préférence de la part de l’enfant envers le père ou la mère. Je ne pense pas du tout que cela se passe comme ça, surtout que tous ces couples qui se posent la question du bilinguisme chez son enfant sont des familles où l’une des deux langues n’est pas du tout parlée dans le pays où ils ont choisi d’habiter.

Moi personnellement j’ai aussi mon expérience à moi. Je suis bilingue mais pas parce que mes parents soient de langues différentes mais parce que je suis née dans un pays où le bilinguisme est assez courant. J’ai vécu toute mon enfance dans une région où la co-officialité des langues est présente, le catalan et le castillan je les ai appris en même temps. Ou presque, en fait je ne sais pas. Je me suis retrouvée souvent dans des situations surréalistes quand des gens me demandent comment j’ai appris à parler espagnol (castillan), ma réponse étant toujours : je ne sais pas. A quel âge ? je ne sais pas non plus… Je sais seulement que ma maman me disait « si tu viens de lire un livre en catalan maintenant tu en lis un en espagnol. Je sais seulement qu’à l’école j’avais des maîtresses qui venaient de la péninsule ibérique et qui étaient, donc hispanophones mais depuis le temps qu’elles habitaient sur l’île elles comprenaient le catalan, donc je pouvais très bien leur parler en catalan même si elles me répondaient en espagnol. Je sais seulement que, petite, j’ouvrais un journal et une page était écrite en catalan et celle d’à côté en espagnol.

Je pense donc que le bilinguisme peut être vu plutôt comme un avantage, je ne crois pas avoir eu des problèmes d’apprentissage, bien au contraire, je pense que le fait de connaître deux langues depuis petite m’a donné envie d’en apprendre encore d’autres.

En ce qui concerne le fait de parler cette langue maternelle pas comprise par une partie de la famille (voire par un des progéniteurs) ou amis, je vois cela comme une règle à établir entre papa et maman, même avant la naissance, il suffit de se mettre d’accord et de laisser les choses bien claires pour ne pas tomber dans des malentendus !

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