Traduction

Des maux sans traduction

Reflexiones de una traductora

Parfois, certains mots deviennent des maux quand on n’arrive pas à les traduire.

Souvent, ces mots devenus des maux restent pour longtemps sur la pointe de la langue.

Toujours, ces mots devenus des maux logés sur le bout de la langue, terminent par trouver une issue… et non pas une traduction !

Traduire des mots ça peut être facile, par contre, traduire des idées concrètes et des notions exactes s’avère plus compliqué. Même les langues les plus proches ont des notions mentales distinctes. C’est le rapport entre la langue et la pensée.

Parfois je n’ai plus les mots, parfois mon cerveau est entre trois systèmes de signes différents, les signifiés s’emmêlent avec les signifiants et il n’y a plus rien qui marche.

Parfois, je voudrais inventer mon propre langage.

Souvent, j’utilise mon propre langage en dépit des autres.

Toujours, j’arrive à parler, à lire, à écrire

Vivre dans une autre langue jusqu’au point de ne plus savoir laquelle est « l’autre », la première ? la deuxième ? la troisième ?

Traduire comme métier c’est un apprentissage, ce n’est pas parce que je connais et je parle une langue que je sais traduire… bien traduire.

Traduire comme vie n’est pas une vie. Il faut vivre sans traduire, on pense dans la langue, on parle dans la langue, on ne traduit pas la langue qu’on parle. Et si on se trompe, tant pis.

Je ne traduis pas ma vie puisque je vis ma vie !

Langues

Se disputer en langue étrangère

Je ne sais pas vous, mais moi je n’aime pas du tout me disputer. Je me sens mal à l’aise, je bégaye, je perds mes arguments, l’insomnie me prend, je transpire, j’ai envie de pleurer, bref, je perds tous mes moyens. C’est comme ça.

J’ai cette capacité idiote à ne retrouver les bons arguments, ceux qui peuvent servir à m’auto-défendre, que quand la tempête est bien loin derrière moi. J’évite toute sorte de désaccord et d’altercation, c’est un besoin vital pour moi, sinon ma vie risque de devenir courte, bien trop courte.

Et ce, dans n’importe quel domaine. Que ce soit dans un milieu professionnel ou entre amis, avec les voisins ou avec le garagiste. Il y a seulement un endroit où il est bien difficile, qu’on le veuille ou pas, d’échapper aux mésententes et désaccords : la CASA ! Home sweet Home, comme on dit.

Ne paniquez pas. Je ne suis pas en train de vous dire que chez moi ça marche à coups de bâton et qu’on passe nos journées à s’engueuler. Bien loin de là. Si vous avez suivi vous savez que je ne supporte pas les disputes 🙂

Mais bon. Ce serait aussi mentir de dire que nous sommes d’accord sur tout. Quel ennui si tel était le cas !

Alors, comment se déroulent les disputes entre la Marguerite et son ChériGuiri ? Ben chez nous c’est drôle, oui, finalement, quand j’y pense bien nos disputes sont drôles. Mais pourquoi donc ? Je vous explique :

Avez-vous déjà fait l’expérience de vous disputer en langue étrangère ? C’est-à-dire que chez nous, on trouve une cause à toutes nos disputes et on en revient toujours au même facteur : c’est la faute à l’intonation !! Oui mes chers lecteurs, l’intonation est coupable de tout ! Ce n’est même pas question de mots ou d’arguments, ce n’est même pas question de points de vue, c’est une histoire de cadence des phrases ! Horrible. Oui, c’est horrible car à ces moments-là je me sens impuissante et le seul argument qui serve à que je prenne le dessous dans la dispute est de lâcher un bon « tu n’as qu’à apprendre ma langue ». Dispute close. (Ensuite il vient et il me prend la langue, lol, la blague était trop facile !)

Parce que moi, à différence d’autres personnes qui vivent, pensent et écrivent en langue étrangère je n’ai pas l’habitude, mais pas du tout, de sortir tous les gros mots qui existent dans ma langue maternelle. C’est plutôt le contraire : moi quand je me fâche je tends à injurier en langue étrangère pour être bien sûre que mon interlocuteur va me comprendre ! Et puis, en plus, je me sens plus détachée de ce que je suis en train de dire.

Et vous, comment vivez-vous les disputes en langue étrangère ? Merci de partager, toute astuce est bonne à prendre !

se disputer en langue étrangère

Web & blogging

La fameuse ligne éditoriale des blogs

Je m’interroge souvent (normal, je me pose sans cesse des questions !) sur la ligne éditoriale de mon blog. Marguerite effleure les mots est né il y a déjà plus de cinq ans quand j’habitais à Paris et que j’étais Responsable éditoriale d’une start-up dans le eCommerce.

Pour moi les mots ont une importance capitale. Il n’y a pas de vie sans mots et de mots sans vie.

Le fait d’avoir appris une langue (le français) qui m’a fait découvrir que je pouvais (aussi) tenter de jouer avec des mots dans une langue étrangère (devenue avec le temps une langue « presque maternelle ») m’a donné envie de me lancer le défi de créer un lieu où je pourrais parler de tout (ou presque) et dans une ou autre des trois langues que je maîtrise le mieux. Une espèce de plage avec des douces vagues qui viennent frapper nos cœurs au gré de mes envies et de mes actualités.

Mais en cinq ans plein de choses se passent. Ma vie a changé. Parfois, comme tous ceux et toutes celles qui ont un blog, je me demande aussi s’il ne faudrait pas que j’encadre mieux ma ligne éditoriale pour me centrer plus sur un ou autre sujet (vie à l’étranger, bi/tri-linguisme, vie de maman, pensées fillolittéraires*, etc.). De même avec la question de la langue dans laquelle j’écris ici. J’en ai parlé à plusieurs reprises et à un certain moment j’ai failli ouvrir plusieurs blogs, un blog par langue. Et puis finalement j’ai laissé tomber.

Aujourd’hui j’ai lu cet article de Virginie B Daily qui nous explique comment et pourquoi faire (ou pas) évoluer son blog. Et je me suis dit que j’étais plutôt d’accord avec ce qu’elle disait.

Un blog il faut qu’il nous ressemble. Un blog va inévitablement évoluer et ce au même rythme et cadence que nous évoluons, expérimentons, rions, pleurons, bref, vivons !

Mon blog à moi, de son URL « les mots de marguerite » me ressemble assez, c’est sûrement pour cela que je ne me suis jamais décidée à écrire que sur un seul thème. Je ne pourrais pas car dans la vie plein de choses m’intéressent et ma vie ne se cantonne pas à une seule facette. J’adore pouvoir vous parler un jour de mes doutes sur la transmission des langues à mon bébé, une autre fois vous parler d’un chouette projet d’une copine, de mes ressentis en tant qu’étrangère ou de temps à autre vous glisser un petit poème que j’écris en deux minutes chrono. C’est sûr, en optant pour un blog qui me ressemble, un blog « multisujets » il ne faut pas être obsédé par les statistiques et toussa toussa, car les gens viennent se balader au gré des coïncidences entre mes articles et leurs centres d’intérêt.

Pour ce qui est de la langue dans laquelle j’écris je ne m’en fais plus (ou j’essaye). Le jour ne compte que 24h, alors ouvrir encore d’autres blogs serait vouloir en faire de trop. J’écris principalement en français car il s’avère que la plupart de mes lecteurs sont Français et aussi parce que finalement, j’avoue, ma vie se passe dans un 85% du temps dans la langue de Molière. Et maintenant je sais que le jour où je poste en catalan ou en espagnol les gens savent que cela fait partie de moi et voilà, personne ne m’en veut.

Marguerite effleure les mots reste un blog qui me ressemble. Je le fais évoluer de par les sujets que je traite et pour l’instant je pense que cela me convient assez bien. Peut-être qu’un jour je vais changer de cap et je vais avoir envie d’autre chose, d’un autre type de blog. Mais à présent je reste comme je suis.

Et vous, pourquoi avez-vous ouvert un blog ? Préférez-vous les blogs à « sujet unique » ou ceux qui traitent de plusieurs thématiques ? Avez-vous plusieurs blogs ?

* fillolittéraires ou fillosophiques : je sais, ces mots ne sont pas dans le dictionnaire. Un jour on m’a dit que j’avais fait une erreur, une faute de langue… mais non ! c’est une sorte de licence poétique et de langue afin d’exprimer que c’est de la philosophie ou de la littérature (vite)faite par une fille 😛

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