Mots éparpillés

Mots éparpillés : novembre 2015

Mots Eparpillés

Bienvenus à une nouvelle parution du rendez-vous interblogueur « Mots éparpillés ».

Cet article participe au rendez-vous mensuel « Mots éparpillés » de Margarida Llabrés et Florence Gindre, projet inspiré par « Mots sauvages » de Cécile Benoist.

Mots éparpillés Florence Gindre Margarida Llabrés>>Merci à Oh et puis ! de nous avoir autorisé à utiliser cette image.

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Le désir d’aimer
Le désir d’admirer
Le désir du septième ciel
Le désir de désirer

Pourquoi le porno serait-il le bêtisier du désir ?
Le désir a-t-il un bêtisier ?
Le bêtisier de la vie ?

Aimer pour désirer
Désirer pour aimer
Ambitionner et se passionner

Flambée qui s’envole
Sueur qui revit
Larmes de désespoir
Chair de poule
et peau hérissée

Pourquoi le porno serait-il le bêtisier du désir ?
Et si la vie était un peu porno ?
Voir pour sentir
Regarder pour éprouver

Et puis se cacher
se lover. S’aimer.

et Le baiser.

DÉCOUVREZ LES AUTRES PARTICIPATIONS DE CE MOIS-CI :

– Florence Gindre de « FG-Florence Gindre »
– Laura de « Carnet d’Efie »
– Claire de « Blonde thinking on sundays »
– Marie de « J’habite à Waterford »
– Jacou de « Les mots autographes »
– Agnès de « Mes livres, mes lecteurs et moi »

Le 15 de chaque mois, nous vous soumettons une photo de ces mots éparpillés pour que vous les libériez le 15 du mois suivant par un texte.

Pour participer, rien de plus simple :

– écrire un texte inspiré de la photo (entre 100 et 300 mots) et le publier sur votre blog le 15 du mois suivant.
– intégrer dans votre article la phrase « Cet article participe au rendez-vous mensuel Mots éparpillés de Margarida Llabrés et Florence Gindre, projet inspiré par « Mots sauvages » de Cécile Benoist. » (sans oublier d’activer les liens vers les blogs).
– nous faire savoir que vous avez écrit en commentant chez nous que votre article est en ligne.

… et ne pas hésiter à rejoindre le groupe Facebook dédié au projet Mots Eparpillés !

De notre côté, sur nos blogs respectifs, nous mettrons les liens des participants à la suite de notre propre texte.

En juillet prochain, nous publierons un e-book de toutes vos participations, téléchargeable sur nos blogs. Si vous souhaitez que votre texte n’y apparaisse pas, merci de nous le signaler lorsque vous mentionnez votre participation dans les commentaires. Vous pouvez trouver l’e-book de l’édition 2014-1015 en cliquant ici !

VOICI LA PHOTO POUR LES TEXTES DU 15 DECEMBRE :

Mots Eparpillés Décembre 2015

 

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Lifestyle

L’insouciance et le Je ne sais pas

A la nuit tombée quand les oiseaux font leur petit dodo et que les volets sont fermés, je lui chuchote à l’oreille des mots doux. Délicatement, elle s’endort et l’insouciance de cet enfant devient cette chose-là la plus importante. Cette chose à serrer fort dans son âme, cette chose à conserver dans une petite boîte secrete remplie de mots doux. L’insouciance. Soudain, elle rouvre les yeux pour me demander où il est papa, il travaille lui dis-je d’une sûreté qui n’est que fictive. Quelques secondes après, je la sens s’abandonner à cette insouciance, lui faisant confiance aveugle comme aux bras de Morphée.

L'insouciance et le Je ne sais pas

Et puis un je ne sais pas. Un je ne sais pas qui me survient et ouvre férocement avec de grosses épingles mes petits yeux remplis de fatigue. Un je ne sais pas quoi faire, quoi dire, quoi penser, quoi écrire. J’y pense moi aussi à l’insouciance de mon enfance et me dis que j’aimerais bien la rattraper. Quant à ma petite boîte secrete remplie de mots doux, je la prends au vol en plein milieu d’un de mes nombreux cauchemars éveillés. Les mots, d’une calligraphie intacte ne veulent plus rien dire, j’essaye de mettre de l’ordre dans ce tas de lettres désinvoltes.

Mais je ne sais toujours pas. Je me retourne, et retourne encore, je veux dormir et j’entends son souffle signe de vie. Accroupie, raidie, je guete la vie ! Le noir de la pièce et le vent qui souffle. Les cauchemars recommencent et l’insouciance qui ne revient toujours pas. Je décide de faire front à ces cauchemars et j’enfile ma robe de chambre, je me lève avec une tranquillité qui n’est aussi que fictive. J’écoute les bruits et je descends. Je me mets à pianoter. Je travaille, je traduis le tourisme et le prêt-à-porter, j’écris le décryptage numérique. Je travaille, je travaille parce que je ne sais pas, je ne sais plus rien faire, rien dire, rien penser. Les minutes sont des heures dans cette noirceur de la nuit.

Soudain, cinq heures sonne. Il est là. Je respire profondément. On se serre dans les bras et on monte trouver notre lit. Elle est là, elle et son insouciance. La vie ! On lui fait des bisous. Je me pose. Sept heures, le lever et son lot de quotidien. Mon coeur est aussi lourd que mes paupières. Très lourd.

Je ne sais pas les mots.
Je ne sais plus l’insouciance.

Je respire, je travaille, je ne dors plus. Il me manque. J’ai peur. J’ai sommeil. Et quand il rentre, je me pose. Je ne dors plus. Voilà mes cinq jours de silence. Cinq jours et une éternité. Un mois de novembre sombre et ses cinq jours passés à ne plus rien savoir, à vous lire en diagonale parce que les mots font trop mal.

Insouciance où es-tu parce que moi je ne sais plus 

Margarida

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Vie à l'étranger

Habiter le pays du mari

On aime bien jouer ensemble, faire équipe… mais on sait d’avance qu’on va perdre. Voilà comment je pourrais résumer une soirée quelconque entre amis où l’on décide de faire un jeux de société et qu’il faut deviner la musique ou l’émission télé genre d’il y a 25 ou 30 ans. C’est souvent par ces tout petits détails, entre rigolades et verre de vin que l’évident se rend encore plus évident : j’habite dans le pays de mon mari !
Expat : habiter au pays du mari

Et que ce n’est pas tout le temps normal-simple-clair-tout coule de soi… Parce qu’à force de parler d’expatriés et de vie à l’étranger, je me suis dit qu’il y avait tout de même une petite (ou grande) différence entre « mon chéri et moi partons habiter ailleurs » et le « je suis venue seule j’ai trouvé l’amour et désormais j’habite la pays de mon mari ». Vous me suivez ?

Habiter à l’étranger dans le pays du mari, c’est :

– Ne pas du tout connaître le milieu de son enfance ;
– Etre complètement perdue (et se sentir un peu seule) quand on parle de références culturelles ;
– Parfois, se battre un tout petit peu pour conserver des aspects innés à notre regard (s’il-vous-plait monsieurs et mesdames des administrations et des banques, arrêtez de me changer tout le temps mon nom de famille et oui, en plus, j’en ai deux et pas un et d’une fois pour toutes, apprenez que même ici c’est une coutume et pas une obligation -voilàçacestdit) ;
– Lors des réunions dans la belle-famille, rigoler parfois face à des trucs que tu ne comprends pas et avoir l’air un peu idiot ;
– Avoir l’air encore plus idiot quand les gens se mettent à parler des étrangers devant toi (oui, ça arrive, je dois trop bien parler le français et ils oublient que je n’en suis pas une) ;
– (…)

Et si on a des enfants :

– Porter complètement seule l’héritage de toute une culture et d’une langue ;
– Découvrir un système d’enseignement qui, peut-être, ne te parle pas du tout et qui est plus qu’évident aux yeux de ton mari-bellemaman-copine-voisin (et devoir faire avec) ;
– Faire comprendre au pédiatre qu’intégrer d’abord les fruits ou les légumes ne changera pas grand-chose au bébé ;
– Mettre une tête de pardon-vous-me-dites-quoi-là? quand quelqu’un te demande si ton enfant se fait comprendre avec ses grand-parents maternels ;
– Mettre les bouchées doubles dans ton rôle de maman, je ne sais pas pourquoi mais comme si ce devoir de transmission en solo devenait une histoire de à-la-vie-ou-à-la-mort ;
– Répondre gentiment aux gens que si ça leur « dégoûte » de manger la petite bouillie de lait-colacao-galletasmaria que je donne à ma petite et bien moi il y a aussi des mets du coin qui peuvent me dégouter et je ne le dis pas (oui, ça m’est arrivé aussi) ;
– (…)

Expat : habiter au pays du mari

Mais c’est surtout…

… beaucoup beaucoup communiquer avec son mari et s’expliquer les différences culturelles, de coutumes, de manières de faire, de savoir-vivre. C’est s’arrêter sur presque chaque geste, se regarder, sourire, s’aimer et savoir pourquoi on est là !

Et puis, pas de souci, je sais très bien danser sur Les Sardines de Patrick Sebastien !

Je pense avoir une chance incroyable, je pense connaître assez-très bien ce pays qui m'a tellement bien accueillie (et moi à lui !). Cet article, un peu exagéré (ou pas) je l'ai surtout écrit en pensant à ces nombreuses femmes qui arrivent dans un pays quelconque par amour, qui en connaissent très peu de la culture et qui, malgré tout, font bonne mine même si ce n'est pas toujours évident pour elles. Je pense aussi à toutes ces femmes qui ont une communication hésitante dans la langue étrangère, pour qui aller chez le médecin pour un petit bobo devient toute une affaire, pour qui accoucher peut devenir un calvaire puisqu'elles ne comprennent pas bien la langue. Ces femmes fortes et qui aiment plus fort encore !
>> Moi, je pense m'en sortir plutôt bien, je connais le pays depuis mes 15 ans, j'ai mes diplômes français, j'ai étudié la culture, la civilisation, la musique et la langue. Je suis tombée amoureuse sous Julien Clerc et Francis Cabrel, j'ai fait de la danse bretonne, je suis rentrée chez mes parents à l'âge de 16 ans avec les recettes de la ratatouille et le far breton, j'ai fait partie de l'Education Nationale et MÊME, j'ai joué La Marseillaise avec la clarinette un 11 novembre avec l'Harmonie de Lorient.

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