Vie à l'étranger

De retour chez soi : fin d’une expatriation ?

Ceux qui suivent ce blog connaissent très bien l’intérêt que je porte à « la vie à l’étranger ». Nous avons déjà eu l’occasion d’échanger des idées au travers, notamment, d’une série de trois articles intitulés Des réponses à quelques questions (II) : ExpatTag, #ExpatTag : premières conclusions et A la quête de chez soi – #ExpatTag (conclusions). Mais également par le biais d’articles un peu plus intimistes comme Accoucher à l’étranger, La critique peut-elle sortir de la bouche d’un étranger ?, Vivre à l’étranger et faire partie de la culture locale.

Cela fait à peu près 12 ans que j’habite à l’étranger. Pour l’instant la question de retourner chez moi n’est pas à l’ordre de jour. Cependant je me demande comment je réagirai à un éventuel énième déménagement mais cette fois-ci à ma ville natale, par exemple. Serai-je capable de réapprendre la vie auprès de ceux que je connais mais qui en même temps ont du changer tellement ? J’y vais très souvent, pour des vacances, mais serai-je ouverte à une vie là-bas les 365 jours de l’année ? Et les habitudes du quotidien, manger à telle heure, règles de vie avec les collègues, etc, m’adapterai-je à ce connu-inconnu ? Et les autres, ceux qui sont restés là-bas, comment m’accueilleraient-ils ?

Alors quand il y a quelques semaines je suis tombée sur cet article de Florence Gindre j’ai eu envie d’en savoir plus. Je suis allée vers son blog FG – Florence Gindre où j’ai pu lire davantage sur le livre qu’elle avait écrit : « De retour chez soi ». Je lui ai glissé un petit mot en guise de commentaire et quelques jours plus tard elle m’a écrit pour me dire que je remportais un de ses exemplaires. Top, c’était top. J’avais hâte de découvrir ce qu’elle disait à propos de ce sujet qui me tient à cœur, hâte de savoir comment elle avait vécu son retour…

De retour chez soi

Parce que le livre « De retour chez soi », de Florence Gindre parle de son retour dans son pays d’origine. Florence a été expatriée à plusieurs reprises, sa dernière destination a été Prague, ville qu’elle a eu du mal à quitter. Elle parle d’impatriation, un excellent mot pour définir et décrire ce retour, souvent vécu avec une boule au ventre, dans le pays d’origine. Un mélange de sentiments qui s’installe dès le moment même où elle apprend que toute la famille sera amenée à retourner en France. Elle y parle des au-revoir, des préparatifs du déménagement, des fêtes de départ, de comment ses enfants le vivent. Et aussi de la nouvelle maison. De l’arrivée en France, des premiers jours, des premières semaines, la paperasse. L’aménagement passé et ses premiers pas ici donnés, elle et ses deux enfants décident de rendre visite aux copains qu’ils ont laissé à Prague. Un voyage-retour qui fait du bien mais qui n’est pas facile à vivre. Florence retrace ici d’une manière tout à fait naturelle ce que peut-être nous aussi on va vivre un jour…

Quelques-unes des phrases de F. Gindre dans « De retour chez soi » :

– « Les fêtes de départ sont très bonnes psychologiquement car elles constituent un rite de passage entre deux périodes de vie »

– « Alors que nous savions que nous ne vivrons plus jamais les mêmes choses, que nous n’aurons plus jamais les mêmes liens »

– « Je suis encore en contact avec elles, suis au courant de ce qui leur arrive. Mais je suis en dehors de leurs vies quotidiennes à présent »

Si le sujet de l’expatriation et la vie à l’étranger vous intéresse je vous invite à lire ce livre, vous vous y sentirez identifié très facilement.

Freelance

Un espace de travail à la maison

Depuis toujours, depuis que je suis petite, adolescente, jeune… depuis qu’il faut étudier, réviser, travailler j’aime bien avoir un espace bien défini à la maison où je puisse travailler sans être dérangée. Je n’ai jamais aimé faire mes devoirs d’école avec des camarades, je n’ai jamais aimé aller en bibliothèque universitaire car j’avais l’impression d’être dans un espace qui ne m’appartenait pas, je n’ai pas trop aimé mon expérience de travail en open-space.

C’était donc évident pour moi, quand je me suis lancée dans cette aventure de devenir freelance, de créer un lieu qui me corresponde. La pièce n’est pas interdite aux autres membres de la famille mais elle reste mon bureau à moi. Ce matin j’ai trouvé ma petite princesse cachée sous mon bureau, le sourire aux lèvres, à croire qu’elle sait déjà très bien où est le lieu de travail de sa maman !

Bref, comme je vous disais, je ne me suis pas cassé non plus la tête pour faire mon bureau. Je savais, par contre, que cette fois-ci je voulais un bureau en angle et non pas face au mur. Je désirai profiter de la lumière de l’extérieur vu que la pièce donne sur le jardin, et croyez-moi, c’est un grand plus ! Le bureau en angle je le voulais car il me permet d’avoir mon espace ordinateur pour tout ce qui est traduction, rédaction et social media mais également un espace où je puisse étaler mes épreuves, pour les relectures, corrections, etc. Au moment d’acheter ce bureau j’ai trouvé qu’il n’y avait pas grand choix en bureaux en angle (c’est comme les robes de mariée courtes :-P) mais bon, j’ai fini par trouver quelque chose qui me plaisait et avec les mesures qu’il fallait. Pour le reste je suis passé dans les magasins que tout le monde connaît.

Voilà le lieu d’où je vous écris. Le lieu où les heures passent à une vitesse folle. Parce que quand les gens me demandent si « ça va ? » de travailler à la maison, moi je réponds d’un grand Oui. C’est pour cela qu’il est tellement important de se sentir bien chez soi quand c’est aussi notre lieu de travail.

 

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Bilinguisme

Mon bébé est bilingue

Parler de bilinguisme n’est pas tâche facile. Si on veut le faire d’une perspective scientifico-linguistique les méandres sont multiples et les contours des définitions terminologiques pas tout à fait fixés. Si on veut le faire d’un point de vue plus personnel, les expériences sont tellement nombreuses qu’on pourrait y passer des journées entières.

Mais vu qu’il s’agit d’un sujet passionnant je vais essayer d’en toucher trois mots. Je rappelle que j’ai déjà évoqué le sujet lors d’articles précédents :

 

Le bilinguisme signifie, en principe, parler parfaitement deux langues. Pourtant le bilinguisme parfaitement équilibré n’existe pas. D’un autre côté, la langue est un fait social. C’est grâce à la langue qu’on est reliés aux autres. C’est pour cela qu’on parle de langue comme un outil de communication. Aussi, la langue et la culture sont indissociables. Combien de fois j’ai dit que derrière toute langue se cache une culture ? L’apprentissage et/ou acquisition d’une langue étrangère est aussi intimement lié à un côté affectif. De là que l’aspect psychologique soit très important.

Qui apprend une nouvelle langue acquiert une nouvelle âme

Nous voyons donc que le bilinguisme ne peut être uniquement considéré par son aspect linguistique. La langue est un tout : culture, sociologie et psychologie.

Pour les bébés bilingues, les enfants donc qui acquièrent une deuxième langue avant l’âge de 3 ans on parle de bilinguisme simultané. Si la langue est acquise après les 3 ans on parle de bilinguisme successif.  En ce qui me concerne, et aussi beaucoup d’entre vous, chers lectrices, nous sommes souvent confrontées (en tant que mamans) à un bilinguisme simultané dans un environnement naturel, c’est pour cela qu’on parle de modalité d’acquisition et non pas de modalité d’apprentissage. Nos enfants sont, souvent, bilingues simultanés biculturels. Et on devrait parler de compétence égale dans les deux cas. Plus tôt ou plus tard, mais compétence égale.

Le regard porté sur l’enfant bilingue doit donc être global.

L’acquisition de plusieurs langues se fait de manière naturelle chez un enfant dès le moment où il y trouvera la nécessité de parler chacune d’elles pour interagir avec les personnes de son environnement. J’insiste sur le fait de acquérir une langue de manière « naturelle ». Pour que l’acquisition se passe correctement il faut oublier toute sorte de préjugés. Il faut laisser derrières ces histoires de « langues minoritaires ».

Quand un bébé, comme les nôtres, grandit dans une famille biculturelle, tout doit être naturel. Il ne faut rien forcer. Bébé est intelligent. Il va rapidement comprendre qu’avec maman on parle une langue et avec papa une autre.

Que se passe-t-il quand un bébé bilingue simultané commence à parler ?

Jusqu’à ses 2 ans le bébé n’associe pas automatiquement les sons à une langue et n’est pas très conscient d’avoir affaire à 2 langues. Il n’y a donc aucune résistance à l’apprentissage.

Les grandes tendances du développement sont valables pour tous les enfants, qu’ils soient monolingues ou bilingues :
– 15 mois : premiers mots
– 18-20 mois : 50mots

Mais chez le bilingue simultané le premier lexique sera composé de mots des deux langues. C’est quand on dit « il mélange tout ». La différence avec les bébés monolingues est que si on évalue séparément le nombre de mots de chacune des deux langues, il ne correspond pas à celui des monolingues. Pour dire d’une manière plus simple, les deux langues n’évoluent pas au même rythme. C’est comme si l’acquisition se faisait par étapes : quand on aura l’impression qu’il apprend des nouveaux mots dans une langue, l’autre langue va stagner et vice-versa. Les deux langues devraient trouver un même rythme de croisière vers 4/5 ans.

Une des craintes est celle que l’enfant stagne plus dans la langue moins parlée dans le pays où l’on habite. Pas de panique alors car pour un enfant bilingue simultané tout « retard » peut être rattrapé tout au long de la vie d’une manière facile et naturelle. Les vacances dans nos pays d’origine sont une très bonne solution !

Voilà pour aujourd’hui, je vous donne rendez-vous très prochainement pour parler de Bébés trilingues !

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