Inspiration

La vie en un morceau

Avoir la tête en vrac, avoir la tête pleine d’idées, d’émotions qui viennent nous chatouiller l’esprit qui repose tranquillement… envie de sourire, très fort, jusqu’à avoir mal aux muscles des joues, envie de courir même sans être trop sportif, envie de partager, de tout partager tout en gardant un petit jardin secret pour soi. Envie de pousser un cri, un cri très fort..

Comme si le temps nous avait livré un long collier et c’était à nous de l’embellir et le peaufiner. Petit à petit, on y arrive, à force de persévérer, à force de travailler, à force de croire en soi et aussi en les autres. A force de vouloir se dire que la vie peut être très belle.

Je ne vois pas pourquoi on devrait cacher ce bonheur, ce petit instant de rien qui nous fait croire être la personne la plus heureuse du monde.  Parfois il est bien important de se sentir le plus beau et le plus content sur la surface de la Terre, bien évidemment tout en gardant les pieds à ras de sol..  On ne doit jamais oublier d’où on vient malgré ces instants de rêve devenus réalité.

Comme un cerf-volant qui s’envole joyeusement…

Cerf volantbis

Enfants

Quand la famille, trop loin, ne peut pas garder les enfants

Avoir des enfants loin de la famille. Autrement dit, quand tu as toujours les enfants dans tes pattes puisque la famille habite trop loin pour te dépanner.

Même avant d’avoir des enfants, même avant de décider que c’était le moment de commencer à faire-concevoir-chercher un bébé, c’était déjà quelque chose qui me trottait bien souvent dans mon petit cerveau. Oui mais, ce ne sera pas trop difficile sans soutien de ma famille ? J’ai grandi dans une petite famille très cocon, dans une petite ville où tout est à proximité, commerces mais aussi cousins, cousines, grands-parents, tantes, oncles, école, etc., alors cela me faisait un peu bizarre de me dire que pour mon/mes enfants ce ne serait pas pareil.

Ici, nous avons la famille de mon ChériGuiri à 70 km, pas si loin allez-vous me dire, oui, c’est vrai, mais c’est la distance idéale pour un dépannage prévu et organisé mais pas pour les imprévus et juste pour un petit laps de temps. Voilà.

Je vous parle de moi mais en fait c’est un peu le mal des temps modernes, comme l’autre mal qui existe aussi, celui des personnes âgées qui vivent isolées. De nos jours, beaucoup de familles, de jeunes parents sont partis dans une autre région pour le travail, dans un autre pays. Notre condition d’homme nomade a fait que le système familial change. Je ne peux pas encore vous dire si c’est pour un bien ou pour un mal.

Pour l’instant je peux seulement vous assurer qu’il y a des moments où je me dis « ah si je pouvais laisser petite princesse un moment, le temps de faire des courses tranquillement ! » ou encore « ah si petite princesse n’était pas là pendant que nous faisons le ménage, ça irait un peu plus vite ! », etc.

Il y a des endroits ou cela se fait encore. Oui. Je vous expliquais plus haut comment j’ai grandi, et bien, figurez-vous que cela n’a pas trop changé (trente ans plus tard). Là-bas, sur mon île adorée, la petite ville avec tout à proximité reste une petite ville où tout est à portée de main. Comme c’est une île les gens ont moins bougé. A chaque fois que j’y vais je vois mes copines qui laissent leurs enfants aux parents pour faire un saut au supermarché, à La Poste, pour faire ceci ou cela. Ou juste le temps d’une heure pour ranger l’appartement. Et tout cela sans voiture (point important aussi !)

J’en parle souvent avec mon ChériGuiri et nous en concluons que c’est un fait qui découle aussi des aménagements du territoire et de l’urbanisation en France. On entend dernièrement aux infos parler du souhait de la tranche de population des plus jeunes de retourner vivre dans des villes moyennes. C’est très bien, j’ajoute seulement, mais il ne faut pas les laisser mourir. A titre d’exemple, l’autre jour on cherchait un petit troquet dans une petite ville de 4000 habitants et il n’y en avait pas.

Tout cela fait, donc, que beaucoup de familles se retrouvent à gérer leur quotidien avec les petiots dans les pattes. Je sais, on fait des enfants pour nous et pas pour les autres, mais enfin, qui n’a pas rêvé, vous mamans sans famille à côté, de pouvoir ne serait-ce que pour quelques heures, souffler un peu ?

Petiote

Inspiration

Franchement, écrire des contes peut être pénible

Sacré Manuel Guisande qui dit que…

Pour moi, écrire des contes pour des enfants, à savoir mes contes de Rodribico, est quelque peu pénible. Franchement, je ne devrais même pas dire « quelque peu pénible » mais avouer ouvertement que c’est « pitoyable ». Parce que… et ben parce que tu écris un livre (en occurrence moi, Manuel Guisande) sur, par exemple, des recettes de cuisine, et pas de problème : tu l’achètes, tu arrives à la maison, tu mets ton tablier, tu te mets aux fourneaux et ale hop!! un pur bonheur que de passer des heures à faire la cuisine, à tester ces recettes et à les goûter aussi ! Génial quoi!

Si, par exemple, c’est un roman d’aventures que tu écris (enfin, moi)… et bien, le lecteur se met dans la peau des personnages, même qu’il se transforme, même qu’à minuit il se lève, même qu’il prend un couteau (car oui oui, il est à fond dedans, il se croit à l’Amazone, le pauvre !) et cherche partout dans la maison à trouver cette vipère qui est cachée, jusqu’à qu’Aurore, sa femme, lui rouspète : « Manoooolooooo, retourne au lit!! ». Et le fou de Manolo qui, pour une fois, réagit et à moitié dans le sommeil retourne à la couchette et continue à rêver de l’Amazone et de l’oxyuranus microlepidotus, autrement dit, la vipère. ça, c’est merveilleux !

Mais, et là c’est quand ça devient pénible, non pardon, pitoyable, si ce sont des contes pour des enfants qu’on se met à écrire : quel est le plus grand succès que tu peux espérer ? Que le gamin fasse voler son imagination…? et ben, non ; que le gamin apprenne des formes et des couleurs ? et ben, non ; la différence entre panthère et lion ? et ben, non ; qu’il ouvre les yeux comme des billes pendant qu’il est en train de lire ou qu’on lui lit le conte ? et ben, non, c’est justement bien au contraire : le plus grand succès est que le gamin s’endorme !!

Et c’est pour ça que je dis : My Gog My God ! C’est horrible de penser que je peux être heureux en écrivant des contes qui servent à faire dormir !!! Mais qui peut aimer cela ! C’est pitoyable, oui, oui, je le répète encore, c’est pitoyable puisque je prends le temps et le soin de penser aux choses que les enfants peuvent aimer, je mets toute mes neurones à contribution, je deviens à moitié fou, j’écris, j’écris, je me fatigue… et qu’est-ce qu’il fait le gamin ? S’endormir. Pfff, s’endormir ! Ce n’est même pas imaginable. Quelle déception !

Avouez-le, dites-moi que j’ai raison : c’est pénible, n’est-ce pas ? Et ben, vous savez quoi ? Il y a encore pire. Le pire, le vraiment horrible dans cette histoire qui est celle d’écrire des contes pour des enfants reste encore à venir. Le terriblement pire est de se retrouver face à face dans la rue avec le père, oui, le progéniteur qui d’un immense sourire et d’une petite tape sur l’épaule te lâche le morceau : « Eh Manuel, tes contes ils sont tout simplement géniaux ! Oui Manuel, oui, il suffit de commencer à les lire et ben, écoute, c’est formidable, mon petit il s’endort comme un loir, comme un loir !! »

Et c’est parce que je suis poli et que je sais me tenir, mais, sincèrement, quand j’entends cela, j’ai juste envie de dire à ces parents : « et vous, il parait que vous n’en avez pas besoin de contes, non ? parce que tu ne m’a pas l’air très éveillé !!!

Moi je vous le dis, attention à la littérature pour enfants !!!

rodribicoRodribico aprende a voar
Baia Edicions
Auteur: Manuel Guisande
Illustrations: Xosé Tomás